« L'abandon n'est pas l'obéissance qui suppose une soumission, un renoncement de la volonté. Quelque simple, docile, joyeuse même que soit l'obéissance, elle ne revêtira jamais le caractère suave de l'abandon. Il y a entre l'un et l'autre une différence aussi grande que celle qui existe entre la charité et la justice. Il n'est pas la résignation, car celle-ci est la soumission laborieuse, qui ne subsiste qu'en raison d'une nécessité, d'un cas de force majeure et porte en elle l'idée d'une volonté qui se laisse dominer, en regardant peut-être avec amour la main qui la broie, mais dont la traduction parfaite se résume dans le "fiat !" Il n'est pas la simple acceptation, le "oui, mon Dieu !" dit sincèrement à chaque manifestation des désirs divins. Il dépasse la conformité à la volonté divine parce que, à cette volonté il se livre non pas seulement avec ce qu'on nomme la sainte indifférence, ni même avec complaisance : il y ajoute cette attirance irraisonnée et invincible, fruit des relations intimes de deux êtres faits l'un pour l'autre, qui porte le beau nom de sentiment filial. C'est l'instinct qui presse l'enfant de se livrer aux bras de sa mère où il se tient heureux et sans souci des mouvements de celle qui le porte. » H. Blaise, Au désert avec Jésus-Christ - Lectures pour la Sainte Quarantaine, E. Drioton, Nancy, 1912. |
« Jésus, doux et humble de Coeur, rendez mon coeur semblable au Vôtre ! » |