« S'oublier non par vertu mais par ivresse, parce qu'on a goûté à la drogue de l'amour : Jésus, Marie, Marie-Madeleine, le lavement des pieds, Nazareth, les folies des saints ne font que monnayer cette ivresse. Il n'y a pas de chemin pour y parvenir : on l'a ou on ne l'a pas. Mais quand on l'a, et plus on l'a, plus on est terrifié par l'horreur d'être habité aussi par l'orgueil, la dureté de coeur et le démon, qui persécutent inlassablement cette humilité. Alors commence le combat spirituel, les stratégies, la sagesse des Anciens, les conseils de l'Eglise, les traditions monastiques, l'ascèse quotidienne, etc. Au terme de ce périple il y a un océan de larmes, qui est en même temps l'Océan de Dieu. Mais au départ il faut au moins pleurer pour la première fois, comme Zampano à la fin de La Strada. » P. Marie-Dominique Molinié, o.p., présentation de "Coupable de tout pour tous - Variations sur le mystère du Salut", La Nef, 2008. |