« A la retraite de fin d'année, un de ces jours de décembre, on parla admirablement de la Sainte Vierge à l'une des instructions. Une lumière m'éclaira soudain. Jusque-là, je me tenais unie à ma bonne Mère pour laisser agir Jésus, pourquoi donc ne pas la "laisser faire" elle aussi ? Sans doute, je pratiquais l'abandon total envers Marie ; néanmoins, je ne le comprenais pas si clairement. A partir de là, en tout, je laissai faire Jésus et Marie... Que cette grâce m'a donné et me donne de bonheur ! Une mère de la terre peut-elle ne pas choisir ce qu'il y a de meilleur pour son enfant, même si celui-ci est indigne d'attentions ? Que penser donc de l'action de notre Mère du ciel, de la Mère du bel Amour, dans une âme qui s'abandonne à elle selon l'étendue du terme ? Depuis ce moment, je trouvai la devise que je cherchais depuis si longtemps, celle qui répondait à mes aspirations et qui résumait mes sentiments : Aimer et laisser faire Jésus et Marie ! Voilà l'expression qui me satisfait. Aimer, cela veut dire l'amour jusqu'à la folie, jusqu'au martyre. Laisser faire, c'est l'abandon parfait qui suppose l'anéantissement, la destruction de moi-même. Laisser faire Jésus, c'est-à-dire laisser agir librement le Dieu d'amour ; laisser faire Marie : lui confier aveuglément le soin de réaliser son Jésus enveloppé dans le manteau de mon être extérieur. Ainsi, je m'en vais au ciel en chantant, portée sur les ailes de l'amour, consumée dans le Coeur de mon divin Epoux et bercée par la mélodie virginale et maternelle de la Reine de l'amour ! (janvier 1924) » Bienheureuse Dina Bélanger (Mère Marie Sainte-Cécile de Rome, 1897-1929), Autobiographie, Religieuses de Jésus-Marie, 1984. |
« La route vers Dieu est facile parce qu'on y avance en se déchargeant. » Etienne Gilson (1884-1978), L'esprit de la philosophie médiévale, Librairie Philosophique J. Vrin, Paris, 1932. |