A l'occasion de la fête de Ste Catherine Labouré (célébrée ce jour) : méditation et prière sur la présence, sur la "médaille miraculeuse", des Coeurs de Jésus et Marie « Il n'est pas juste de séparer deux choses que Dieu a conjointes si étroitement par les liens les plus forts et par les noeuds les plus serrés de la nature, de la grâce et de la gloire : je veux dire le divin Coeur de Jésus, fils unique de Marie, et le Coeur virginal de Marie, mère de Jésus ; le coeur du meilleur père qui puisse être et de la meilleure fille qui fut ni qui sera jamais ; le coeur le plus divin de tous les époux et de la plus sainte de toutes les épouses ; le coeur le plus aimable de tous les enfants et de la plus aimante de toutes les mères : deux coeurs qui sont unis ensemble par le même esprit et par le même amour, qui unit le père de Jésus avec son fils bien-aimé, pour n'en faire qu'un coeur ; non pas en unité d'essence telle qu'est l'unité du Père et du Fils, mais en unité de sentiment, d'affection et de volonté. Ces deux Coeurs de Jésus et de Marie sont unis si intimement, que le Coeur de Jésus est le principe de celui de Marie, comme le Créateur est le principe de la créature ; et que le Coeur de Marie est l'origine du Coeur de Jésus, comme la mère est l'origine du coeur de son enfant. Chose admirable ! le Coeur de Jésus est le coeur, l'âme, l'esprit et la vie du Coeur de Marie, qui n'a ni mouvement, ni sentiment que par le Coeur de Jésus ; et le Coeur de Marie est la source de la vie du Coeur de Jésus, résidant dans ses bénites entrailles, comme le coeur de la mère est le principe du coeur de son enfant. Enfin le Coeur adorable de Jésus est la couronne et la gloire de l'aimable Coeur de la Reine des saints ; puisqu'il est la gloire et la couronne de tous les saints : Corona sanctorum omnium. Comme aussi le Coeur de Marie est la gloire et la couronne du Coeur de Jésus, parce qu'il lui rend plus d'honneur et plus de gloire que tous les coeurs du paradis ensemble. » |
« Ô très bonne Mère, impétrez-moi de mon Dieu que moriatur anima mea morte justorum et fiant novissima mea horum similia (1) ; que je meure de la mort des justes, c'est-à-dire de la sainte mort du roi et de la reine des justes, qui sont Jésus et Marie, et de ceux dont le Saint-Esprit a dit "Bienheureux les morts qui meurent au Seigneur" ; et que je meure dans les saintes dispositions intérieures et extérieures, dans lesquelles ils sont morts. Que je meure en disant ces paroles que mon Rédempteur a dites sur la croix, et en me donnant à lui pour les dire dans les saintes dispositions avec lesquelles il les a dites : Pater, in manus tuas commendo spiritum meum (2). Que je meure dans la foi de tous les saints martyrs, dans une entière confiance en la miséricorde immense de mon Rédempteur, et en la bonté sans pareille de sa divine mère et de la mienne, et dans une charité parfaite vers mon prochain. Que je meure dans l'esprit et dans les sentiments d'humiliation, de contrition et de pénitence que mon Sauveur a portés pour mes péchés en sa passion et en sa mort. Que je meure avec ses divines paroles dans le coeur, et dans la bouche Jesu, Maria, et que je les prononce en union de tout l'amour qui a jamais été, qui est et qui sera dans tous les coeurs qui aiment Jésus et Marie. Que je meure en l'amour, par l'amour et pour l'amour de mon Jésus, et que mon dernier soupir soit un acte de très pur amour, par lequel je m'offre et me sacrifie moi-même à mon Dieu en union du même amour, avec lequel mon Rédempteur s'y est offert et immolé en la croix pour l'amour de moi. » (1) : que je meure de la mort des justes, et que la fin de ma vie ressemble à la leur. (Nb XXIII, 10) (2) : Père, entre tes mains je remets mon esprit. (Lc XXIII, 46 ; cf. Ps XXXI, 6) St Jean Eudes, Le Coeur admirable de la Très Sacrée Mère de Dieu (Tome II, Livre VI (Du divin Coeur de Jésus) ch. I - Elévation à la Très Sainte Vierge, extrait), Troisième édition, Paris, L.D. Delossy, 1834. |