Au fil des jours ... en 2012





28 novembre : Ste Catherine Labouré, vierge
religieuse des Filles de la Charité (1806-1876)

St Jacques (Giacomo) de la Marche, prêtre o.f.m. (1391-1476)

Au calendrier traditionnel : De la férie



« Le Ciel, vérité et certitude à laquelle il importe que nous rendions témoignage, car elles sont celles que les hommes et les jeunes gens de notre temps ignorent le plus. Savent-ils que l'on est mis au monde pour aller au Ciel ? Que l'on pratique la religion chrétienne pour aller au Ciel ? ... Ces pensées sont horripilantes pour le matérialisme moderne, parce qu'elles le pulvérisent. Mais aussi, pour le chrétien, quelle prise de position !
Il y en a qui veulent faire valoir la religion, et intéresser à la religion, en montrant seulement l'utilité de celle-ci pour la vie présente. Efforts bien mal placés ! Comme si l'on voulait recruter des coureurs cyclistes en leur disant qu'on soignera bien leurs vélos, ou que le parcours sera ombragé ! ou qu'ils feront plaisir à la population ! Pas du tout. On leur annonce, au contraire, on leur promet tout ce qu'ils récolteront à l'arrivée : la prime, l'ovation, le bouquet de fleurs, la publicité, la gloire. Parce que c'est l'arrivée qui attire, et qui émeut ; qui mobilise, et qui recrute. Il faut d'ailleurs de la grandeur d'âme pour penser toujours, durant les difficultés du parcours, à l'arrivée et à la récompense. Puisque le prix promis à la vie religieuse est le plus enviable de tous les prix que l'on puisse gagner, il faut tenir sur lui les yeux.
Nous devons donc penser à notre Ciel aussi souvent que nous pensons à Dieu, aimer notre Ciel autant que nous aimons Dieu ; et aimer Dieu autant que nous aimons d'avance notre Ciel. Mais c'est difficile, car c'est accorder à l'autre vie une fameuse réalité, et à notre grand Dieu une fameuse proximité ! Pourtant, nous disons chaque jour au même Dieu :
"Assure Toi-même la paix de notre vie,
arrache-nous à la damnation,
et reçois-nous parmi tes élus,
par le Christ Notre-Seigneur"
(Prière Eucharistique 1).
Cette prière a bien rapport à l'arrivée, n'est-ce pas ? Elle dit donc le fin du fin de cette aventure qu'est la vie ; de ce parcours à travers joies et souffrances qu'est toute vie. Donc aussi le fin du fin de tout savoir et de toute poésie. "Reçois-nous parmi tes élus !" »

Père Jérôme (Kiefer, 1907-1985), Ecrits monastiques, Le Sarment, 2002.



Tympan de Notre-Dame de Paris - Source photo



A propos du projet de loi Taubira

Mgr Ravel, évêque aux Armées, s'exprime sur les manifestations contre le projet de loi Taubira (il est le 80e évêque à prendre position contre ce projet de loi) et répond à ceux qui "s'offusquent de ce que les religions s'expriment" au nombre desquels deux loges maçonniques...

« Écoutez. Le bruissement des murmures se transforme en discours distincts, sans s'être noyés dans l'océan de la colère ou le grondement des menaces. Ceux qui s'opposent à des projets sociétaux hasardeux, et j'en suis, le disent désormais à haute et intelligible voix par des mots mais aussi par des manifestations. On notera qu'elles sont organisées dans le respect de la République, laquelle est, selon notre Constitution française, laïque mais aussi démocratique. Et donc, pour les choses qui ne se délèguent pas, le peuple reste souverain. Je n'ai pas l'ambition de discerner ici si les lois matrimoniales proposées relèvent de ces choses qui ne se délèguent pas et en face desquelles tout citoyen doit avoir une opinion fondée sur une réflexion personnelle et non sur un réflexe commandité.

Mon propos vise à injecter, pour la détruire, le « poison » de la vérité au coeur d'une contradiction mise en scène par ceux qui s'offusquent de ce que les religions s'expriment, et surtout l'Église catholique.

D'une part, ils déplorent les agissements de l'ombre qui bousculent le dogme de la transparence, au nom duquel tout doit se savoir. D'autre part, beaucoup, les mêmes, s'agacent de nos voix de religieux qui résonnent dans l'espace public. Questionnons cette contradiction sans nous y laisser enfermer. Si parler en public ruine la laïcité et si agir en secret détruit la convivialité, que faire alors ? Penser comme les autres ? Mais qui sont les autres et combien sont-ils ?

Une erreur, commune, est de croire que l'Église va se murer dans le silence comme l'homme outragé se drape dans sa dignité. On imagine l'Église boudeuse et taciturne : « Puisque les gens ne veulent plus nous entendre, taisons-nous, laissons couler le fleuve de l'ignorance religieuse jusque dans la tête de nos enfants. » Mais la vérité est bien différente, il serait indécent de la taire. Notre manière de faire ne peut contrefaire le message de notre fondateur.

Il est absolument exact que le Christ énonce la distinction des autorités : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22, 21). Par là, il fonde la « laïcité ». Mais ce respect envers la diversité des autorités n'implique pas le silence de l'Église dans la sphère publique. Le Christ enseigne aussi ce qu'il a lui-même pratiqué : parler sur les places. Saint Paul prêche en donnant « un enseignement en public ou de maison en maison. » (Ac 20, 18) L'Église du silence est une église persécutée. Elle ne peut pas être notre modèle en France, terre de liberté. Benoît XVI nous l'a dit récemment : « Dans les débats importants de société, la voix de l'Église doit se faire entendre sans relâche et avec détermination... Cette parole, j'en suis convaincu, est attendue. Elle trouve toujours un accueil favorable lorsqu'elle est présentée avec charité... »

C'est précisément quand sa parole traverse l'espace public que l'Église s'inscrit au plus près de son autorité prophétique et que, par le fait, elle ne revendique aucune autre autorité, surtout politique. Qu'est-ce que l'autorité prophétique ? Une capacité d'influence qui jaillit d'un signe visible de tous, à travers lequel s'exprime toute l'audace humaine inspirée par l'Esprit vertigineux. Elle dérange par nature. Si l'État s'en prive par mépris, il chute. S'il l'écoute sans la suivre, il vacille. S'il s'en inspire pour gouverner, il s'élève. Voilà pourquoi les disciples parlent. Ils n'ont pas le choix.

Et s'ils se taisent, les pierres crieront, disait le Christ. Or, les pierres sont là, parlant une langue de beauté. Les pierres d'hier, clochers de nos églises, cloîtres de nos monastères, dortoirs de nos hospices. Mais chantent aussi les pierres d'aujourd'hui pour que la voix de l'Église scande encore les pas du progrès. Des cathédrales s'agrandissent, des centres spirituels naissent. Et le diocèse aux armées se lance dans la construction d'un « évêché » singulier, pour l'évêque, les aumôniers, les militaires. Un bâtiment, à Paris, pour rendre plus visible et efficace le chaleureux service de l'aumônerie militaire catholique. L'heure du « tape- à-l'oeil » est certes passée. Celle de la visibilité tranquille commence car l'invisibilité ne règle pas l'humilité. Parfois même, elle s'y oppose. Une telle entreprise répond donc paisiblement aux « taisez-vous, catholiques ! » par un lieu de fraternité. Fraternité ? Quel drôle de nom, où l'ai-je déjà lu ? »

Mgr Luc Ravel
(Source)

Et réflexion très argumentée autour des terminologies et des confusions qui faussent le débat sur le mariage des homosexuels :
le mariage pour les gays est un non-sens.



Audience générale de ce mercredi 28 novembre
Benoît XVI pense aux enfants frappés par le sida

"J'encourage les nombreuses initiatives qui sont prises dans le cadre de la mission ecclésiale pour lutter contre ce fléau". Benoît a conclu par ces paroles un appel prononcé mercredi matin lors de l'Audience générale en vue de la Journée Mondiale de lutte contre le Sida, le 1er décembre, "une initiative des Nations-Unies pour rappeler l'attention, a déclaré le Pape, sur une maladie qui a causé des millions de morts et provoqué des souffrances humaine tragiques, accentuées dans les régions plus pauvres du monde, qui n'arrivent à accéder à des médicaments efficaces qu'avec grande difficulté. Ma pensée s'adresse en particulier au grand nombre d'enfants qui chaque année contractent le virus de leurs propres mères, malgré le fait qu'il existe des thérapies pour l'empêcher."

Rester attentif aux signes des temps

Pour sa catéchèse, le Pape a souligné combien "dans la culture contemporaine existe aussi un désir d'authenticité et de transcendance qui doit être pris en compte par tous ceux qui se proposent d'annoncer le christianisme à leurs contemporains". En cette Année de la Foi, Benoît XVI a tenu à rappeler aux quelques 5 000 personnes réunies en la Salle Paul VI, que nous "devons rester attentifs aux signes des temps dans notre époque, pour comprendre les potentialités, les désirs, et les obstacles que l'on rencontre dans la culture d'aujourd'hui, et en particulier le désir d'authenticité, le lien à la transcendance, la sensibilité à la sauvegarde de la création, et pour alors communiquer sans crainte la réponse qu'offre la foi en Dieu".

Larges extraits de cette catéchèse sur Vatican Information Service.

Message adressé aux fidèles francophones :

« Chers frères et sœurs, l’amour de Dieu pour nous est infini et éternel. Il a été répandu dans nos cœurs pour que nous le communiquions à notre tour à tous. Mais comment parler de Dieu aujourd’hui à nos contemporains ? Imitons le mode d’agir de Dieu, qui est entré en communication avec l’homme. Jésus est descendu du ciel pour nous enseigner "l’art de vivre". En lui nous rencontrons le visage de Dieu. Parler de Dieu exige une croissance dans la foi, une familiarité avec Jésus et son Évangile, et un enfouissement dans la prière. Plus nous mettons Dieu au centre – et non pas nous-mêmes ! – plus notre communication de la foi sera fructueuse, malgré nos faiblesses. De même qu’en Jésus annonce et vie s’entrecroisent, de même notre manière de vivre dans la foi et dans la charité doit parler de Dieu. La famille est un lieu privilégié de transmission de la foi aux nouvelles générations. Dans un climat d’écoute et de dialogue, chaque membre doit être pour l’autre un signe de l’amour de Dieu. Parler de Dieu, c’est communiquer avec joie, avec force et simplicité, par la parole et par la vie, ce qui est essentiel : le Dieu de Jésus Christ ; ce Dieu incarné qui nous a tant aimés jusqu’à mourir et ressusciter pour nous ; ce Dieu qui nous a donné l’Église, pour que nous marchions ensemble et que, par sa Parole et les Sacrements, nous renouvelions la cité des hommes, afin qu’elle devienne la Cité de Dieu.
Je salue cordialement les pèlerins francophones, particulièrement ceux d’Amiens ! Puissiez-vous regarder les situations humaines avec les yeux mêmes de Dieu et laisser son amour renouveler votre vie et vos relations ! Vous formerez alors des communautés chrétiennes exemptes d’individualisme et d’indifférence, capables de manifester à tous les hommes l’action transformante de la grâce divine.
Bon pèlerinage ! »

Source : Radio Vatican.





Gabriel Fauré : Requiem Op. 48 - VII. In Paradisum
La Chapelle Royale - Herreweghe



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