« Vous êtes animé de l'Esprit de Jésus lorsque son Esprit Saint influe en toutes vos opérations et que seul il leur donne le mouvement, au point que le recommande si souvent Saint Paul, que Jésus fasse uniquement la vie de l'âme. Concevez-le par ce mot : Votre corps est tout animé de votre âme, et il ne l'est que parce qu'il est toujours présent à l'âme, laquelle par cette présence lui donne la vie et lui imprime ses mouvements : de même, nous sommes animés de l'Esprit de Jésus lorsqu'intérieurement nous nous tenons toujours proches de Lui par adhérence et par union, en paix et en simplicité, sans nous multiplier en cent pensées, quoique très bonnes et très vertueuses ; et cette adhérence intérieure, cette union avec l'aimable Jésus, fait qu'alors son Esprit Saint donne la vie à tout ce que nous faisons, et s'insinuant dans nos plus petites actions, les règle, les anime et les divinise. Je dis maintenant que la consommation du christianisme où doit tendre tout chrétien consiste à être animé de cet Esprit de Jésus. Il ne faut donc pas se persuader qu'en être ainsi animé dans toutes ses actions, ce soit seulement le propre des grands spirituels ; c'est un abus et un langage de personnes immortifiées, qui renoncent à suivre de près Jésus-Christ. Tout chrétien sans distinction y est tenu ; et si vous me dites qu'il en est très peu qui entendent et encore moins qui pratiquent cette vie de Jésus, je vous réponds aussi que cela même est pitoyable dans le christianisme, mais que l'obligation n'en est pas moins grande. » R.P. F. Guilloré, Maximes spirituelles pour la conduite des âmes, Maxime XIII, nlle édition, Lyon - Paris, De Guyot Frères, 1850. |
« La patience fait naître une grande douceur au fond du coeur. L'âme alors est forte et elle éloigne toute impatience et toute affliction. - Elle est persévérante et aucune fatigue ne lui fait tourner la tête en arrière pour regarder la charrue, mais elle avance toujours à la suite de l'humble Agneau dont la patience et la douceur furent si grandes qu'on ne l'entendit jamais murmurer. - Elle se conforme à Jésus crucifié en se revêtant de sa doctrine et en se rassasiant d'opprobres. - Elle triomphe de la colère en la foulant aux pieds par la douceur ; elle ne se laisse abattre par aucune fatigue parce qu'elle est unie à la charité. - Elle ne prend pas le bien d'autrui, elle donne au contraire généreusement ; rien ne lui est trop précieux pour ne pas le donner ; mais elle se prive de tout avec une bonne patience s'enivrant du sang de Jésus crucifié. - Elle se perd elle-même, et plus elle se perd plus elle se trouve unie et liée à la douce volonté de Dieu, méprisant le monde avec toutes ses délices, se plaisant à suivre la voie de la véritable humiliation, et embrassant la pauvreté volontaire par un saint et vrai désir.» Sainte Catherine de Sienne, Lettre à Mme Orietta Scotta, à Gènes, in Mystique de Sainte Catherine de Sienne, Extraits de ses lettres présentés par le Père S. Bézine o.p., Editions Sapience, Paris, 1947. |
« Un vendeur d'eau, chaque matin, se rend à la rivière, remplit ses deux cruches, et part vers la ville distribuer l'eau à ses clients. Une des cruches, fissurée, perd de l'eau ; l'autre, toute neuve, rapporte plus d'argent. La pauvre fissurée se sent inférieure. Elle décide un matin de se confier à son patron. "Tu sais, dit-elle, je suis consciente de mes limites. Tu perds de l'argent à cause de moi car je suis à moitié vide quand nous arrivons en ville. Pardonne mes faiblesses." Le lendemain, en route vers la rivière, notre patron interpelle sa cruche fissurée et lui dit : - Regarde sur le bord de la route. - C'est joli, c'est plein de fleurs. - C'est grâce à toi, réplique le patron. C'est toi qui, chaque matin, arroses le bas-côté de la route. J'ai acheté un paquet de graines de fleurs et je les ai semées le long de la route, et toi, sans le savoir et sans le vouloir, tu les arroses chaque jour. Ne l'oublie jamais : nous sommes tous un peu fissurés mais Dieu, si nous le lui demandons, sait faire des merveilles avec nos faiblesses. » Parabole contée par le Père Luc Lafleur, msc, missionnaire à Saint Domingue. In Annales d'Issoudun, revue de Notre-Dame du Sacré-Cœur, novembre 1999. |
« La sanctification du travail de tous les jours est, pour ainsi dire, la charnière de la véritable spiritualité pour nous tous qui, plongés dans les réalités temporelles, sommes décidés à fréquenter Dieu. » Saint Josémaria Escriva de Balaguer (1902-1975), Homélie in Amigos de Dios (trad. Amis de Dieu, Laurier, 2000). |