Au fil des jours ... en 2012





28 mai : Saint Germain de Paris, Évêque (v.496-576)

Au calendrier traditionnel :

Lundi de la Pentecôte



Lundi de Pentecôte : Fête de Notre-Dame du Laus




« L'ordre du Maître d'aller porter l'Evangile à toute créature transcende le temps et l'espace : il vaut pour toutes les générations, pour tous les pays, jusqu'aux confins de la terre. Tandis qu'Il parlait, son regard se portait, par delà les plaines de Galilée, sur tous les hommes de l'univers, n'en oubliant aucun. Il voyait aussi toutes les "impossibilités" se dresser contre son commandement : mers, déserts, forêts, solitudes, glaciers à franchir, tourments à braver, et toutes les révoltes secrètes du coeur humain et de l'orgueil. Ces paroles, Il les laissa tomber comme on prononce une formule sacramentelle, les sachant lourdes d'avenir et d'éternité.
[...]
Nous sommes tentés de considérer le genre humain en bloc, en masse, en série, et de croire que Dieu n'accorde à chacun qu'une infime fraction de son attention aimante. Ce calcul méconnaît le Coeur de Dieu : Il aime chaque âme, de la totalité de son amour, exactement comme si elle existait seule au monde. Ce n'est pas là outrance de langage, mais vérité de foi... Rien n'importe davantage à Dieu ici-bas que le sort d'une âme immortelle...
Il faut se souvenir de cette unicité lorsqu'on veut peser à son vrai poids l'ordre sublime et surhumain d'aller, au nom du Christ, "vers toute créature". Nous n'avons pas le droit de mettre au collectif ce que Jésus a mis au singulier ni de nous contenter d'une approche globale ou indirecte. Il nous faut donc aller à ce juif ou à ce protestant, à ce mahométan ou à ce boudhiste, à chacun de ceux qui n'ont pas encore "trouvé le Messie" et qui le cherchent dans la nuit...
[...]
Pour ne pas défaillir, l'apôtre doit se pénétrer de ces mots embaumés d'une fraîcheur pascale : "Voici que je suis avec vous, en tout temps, jusqu'à la consommation des siècles." Rien de plus fort ne pouvait être dit. Notre assurance est là, uniquement. Jésus n'a pas promis le succès. Il ne faut pas s'y tromper, sous peine de bâtir sur l'illusion et l'équivoque. L'apôtre, aux prises avec la froideur, l'hostilité, l'ingratitude, l'échec, n'a pas le droit de se plaindre au Seigneur. Le Maître a dit qu'Il serait avec lui - rien que cela, mais tout cela - et cette garantie doit suffire. "Ero vobiscum" : quelle merveille que cette présence continue, journalière, indéfectible ! Nous devons croire à cette présence du Maître, y croire avec la foi de la très Sainte Vierge, des apôtres et des saints. Cette foi suffit, si elle est agissante, pour faire face à l'ampleur de la mission reçue. »

Mgr Léon-Joseph Suenens (1904–1996), L'Eglise en état de mission, Desclée de Brouwer, Paris, 1956.




Mois de Marie

Vingt-huitième jour : Pardon des injures

Notre-Seigneur Jésus-Christ allait expirer sur la Croix ; Il souffrait d’atroces tortures ; ses pieds et ses mains étaient transpercés par les clous du crucifiement ; Il voyait Marie, sa Sainte Mère, debout au pied de la Croix, plongée dans la plus profonde douleur ; ses ennemis l‘injuriaient et se réjouissaient de son supplice. Il vient de promettre le Paradis au bon Larron ; écoutons-Le maintenant adresser au Ciel ses plus ardentes supplications : « Mon Père, pardonnez-leur, s’écrit-il, car ils ne savent ce qu’ils font. » Quelle leçon pour nous, qui sommes ses disciples et ses enfants ! Nous rencontrons dans le cours de notre vie des personnes qui ne nous aiment pas, qui nous veulent du mal et nous en font réellement ; la nature souffrira, la pensée de nous venger par nos actes ou nos paroles nous viendra peut-être à l’esprit ; mais nous sommes chrétiens et nous devons pardonner, bien plus, aimer même nos ennemis. Jetons alors les yeux sur le crucifix ; Jésus est notre modèle, Il a fait plus que pardonner à ses ennemis, Il a prié pour eux et Marie a poussé l’héroïsme jusqu’à pardonner, Elle aussi, aux bourreaux de son Divin Fils.

Exemple. (*) – Un pauvre noir, qui avait embrassé le christianisme, gagna par sa conduite régulière les bonnes grâces et la confiance de son maître. Un jour que celui-ci voulait acheter une vingtaine d’esclaves, il se rendit au marché avec son fidèle Tom et lui ordonna de choisir de bons ouvriers. Au grand étonnement du planteur, Tom lui présenta entre autres un vieillard caduc que le maître n’accepta que par-dessus le marché.
Lorsqu’il fut arrivé dans ses plantations, le bon noir ne cessa de prodiguer au vieillard les soins les plus tendres. Il le logea dans sa cabane et le fit manger avec lui. S’il avait froid, Tom le conduisait au soleil ; s’il se plaignait de la chaleur, il le faisait asseoir à l’ombre des arbres. Etonné de cet attachement, le maître voulut en connaître la raison :
- Est-ce ton père, lui dit-il ?
- Non, maître, ce n’est pas mon père.
- Est-ce donc un frère plus âgé que toi ?
- Non, ce n’est pas mon frère.
- Est-ce ton oncle ou un autre de tes parents ? car il n’est pas possible que tu prennes en si grande amitié un homme qui t’est tout à fait étranger.
- Non, maître, il n’est pas de mes parents, il n’est pas même mon ami !
- Explique-toi donc pourquoi tu te montres si plein d’égards pour lui.
- Il est mon ennemi ! répondit l’esclave ; il m’a vendu aux hommes blancs sur les côtes de l’Afrique ; mais je ne puis le haïr, car le Père missionnaire m’a dit : « Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire. »

(*) : L’histoire contée ici se déroule au XIXème siècle, dans les plantations de coton du sud de l’Amérique. Ne la lire qu’en la replaçant dans ce contexte – ce qui ne retire rien de la profondeur du récit et de l’exemplarité du modèle présenté.

Prière de Saint Bonaventure. – Nous poussons vers Vous, ô Marie, des soupirs plein de ferveur, et nous Vous supplions avec un tendre amour ; détruisez tout ce que nos pensées perverses ont pu produire au-dehors d’actions criminelles. Ainsi soit-il.

Résolution. – Je pardonnerai volontiers à ceux qui me feront du tort, et je leur rendrai service à l’occasion.
Marie, Siège de la sagesse, priez pour nous.

"Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.





Interprétation : les Filles de Marie



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