« Notre souffrance est bonne : gardons-la précieusement. Elle dit au bon Dieu - bien mieux que des mots - le besoin que notre âme a de Lui. Nous souffrons de la disproportion que nous voyons entre ce que nous sommes et ce qu'Il est. Un coeur, qui ne souffre pas de cela, est bien petit. Mais cette souffrance diminue la disproportion. Elle est l'effort qui tend à Lui. La grâce promise à cet effort : "Humilibus dat gratiam" (1). C'est la véritable humilité ; et c'est la raison de toutes les grâces que nous avons reçues, et qui sont beaucoup plus grandes que nous ne pensons. L'humilité reconnaît ces grâces ; elle n'est vraie, que si elle les reconnaît : "Quid habes quod non accepisti ? (2)". St Paul n'oublie pas "habes", il ne faut jamais l'oublier. Mais il se rappelle que cette richesse est reçue "accepisti". Ce que nous avons reçu est le gage de ce que nous recevrons. A notre misère, qu'il est bon de voir, ajoutons toujours la miséricorde, qui se penche vers elle pour la relever. » (1) : "[Dieu] donne sa grâce aux humbles" (Jacques 4,6) (2) : "Qu'as-tu que tu n'aies reçu ?" (1 Co 4,7) Dom Augustin Guillerand, Silence cartusien, Roma, 1955 (4e édition). |
« Demandez au Seigneur Jésus d'augmenter votre foi, aimez à redire l'invocation : "Coeur Eucharistique de Jésus, augmentez en nous la Foi, l'Espérance et la Charité". » R.P. Crété s.j., Pensées, Imprimerie catholique de Flers, 1946. |