« La première condition de la victoire sur le mal est la collaboration active à l'oeuvre du Christ, en union avec les frères. La seconde est la vigilance. Jésus nous avertit que l'ennemi du bien est aux aguets et que même après avoir quitté une âme, il est prêt à y retourner, plus fort qu'auparavant, « avec sept autres esprits plus méchants que lui », lorsqu'il la trouve vide et désarmée contre ses embûches. Le grand moyen pour empêcher l'accès du mal est de veiller dans la prière et remplir son coeur de Dieu, afin qu'il n'y ait plus de place pour l'ennemi. Et il n'y a plus aucune place lorsque l'âme est totalement unie à Dieu par l'acceptation et l'observance de sa parole, de sa volonté. Jésus répond, en effet, à la femme qui loue sa Mère : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la gardent ». Certes, la Très Sainte Vierge Marie est bienheureuse d'avoir donné le jour au Rédempteur, mais elle l'est davantage encore de Lui être parfaitement unie dans l'observance de sa parole. Or, cette béatitude n'est pas réservée à Marie, elle est offerte à toute âme de bonne volonté, et constitue la plus grande garantie de la victoire sur le mal, car celui qui est uni à Dieu devient fort de Sa force. » P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine, Intimité Divine Tome I (3e Dimanche de Carême, 8, 2), Monastère des Carmélites Déchaussées, Librairie du Carmel, 1963. |
Devant les fidèles Place Saint-Pierre pour la traditionnelle prière de l’Angélus, le Pape François est revenu sur la patience invincible et sans limite de Dieu face à l’hypocrisie de l’homme. Ce dimanche 28 février, il a rappelé qu’il n’est jamais trop tard pour se convertir. S’appuyant sur l’Évangile du jour selon Saint-Luc, le Pape évoque des événements tragiques qui à cette époque avaient causé beaucoup d’émoi : "une répression sanglante par les soldats romains à l'intérieur du temple, et l'effondrement de la tour de Siloé à Jérusalem, qui avait fait dix-huit victimes (cf. Lc 13,1 à 5). Aujourd’hui aussi "des mauvaises nouvelles sont rapportées chaque jour : les meurtres, les accidents, les catastrophes..." dit-il. "Jésus connaît la mentalité superstitieuse de ceux qui l’écoutent, et il sait qu'ils interprètent ce genre d'événements dans un mauvais sens. Comme s’ils disaient : «ils le méritaient» " explique-t-il. "En effet, ils pensent que si ces hommes sont morts si cruellement, c’est le signe que Dieu les a punis pour une faute grave qu'ils avaient commise. Et le fait d’avoir été épargné de la disgrâce équivalait à se sentir « bien ». "Eux le méritaient, moi je vais bien." résume le Saint-Père. "Abandonner les compromis avec le mal et les hypocrisies" Mais nul ne mérite le mal qu’il subit. "Jésus rejette clairement ce point de vue, parce que Dieu ne permet pas la tragédie pour punir les péchés, et affirme que ces pauvres victimes ne sont pas du tout pires que les autres." Au contraire, précise le Pape, "il nous invite à tirer de ces événements douloureux, un avertissement qui concerne tout le monde, parce que nous sommes tous pécheurs." Et Jésus dit à ceux qui l'avaient interrogé : « Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière » (v.3). "Aujourd'hui encore, face à certains malheurs et aux événements tragiques, on peut être tenté de "décharger" la responsabilité sur les victimes, ou même "sur Dieu lui-même" poursuit le Pape. Mais l'Évangile nous invite à réfléchir, et il propose ainsi de se poser la question : "Quelle idée de Dieu nous nous sommes faite ? Sommes-nous convaincu que Dieu est ainsi ? Ou ce n’est autre que notre projection, d’un dieu fait "à notre image" ? "Jésus, au contraire, nous appelle à changer notre cœur, à faire un changement radical dans le chemin de notre vie" , insiste le Saint-Père. Et pour cela, il faut "abandonner les compromis avec le mal, et ça nous en faisons tous, des compromis", et abandonner "les hypocrisies, que nous avons tous un peu en nous". Le seul chemin à suivre résolument, c’est celui de l'Évangile. Mais là encore, nous sommes tentés de nous justifier. Le Pape nous met devant notre propre hypocrisie où nous nous disons : « Mais de quoi devrions-nous nous convertir ? Ne sommes-nous pas, dans l’ensemble, de bonnes personnes ? Ne sommes-nous pas croyants, et même assez pratiquants ? » Et ainsi nous nous justifions. "Il n’est jamais trop tard pour se convertir" "Chacun de nous ressemble un peu à un arbre qui, pendant des années, a donné de nombreuses preuves de sa stérilité" raconte le Saint-Père au fidèle. "Mais, heureusement pour nous, poursuit-il, Jésus est comme le paysan qui, avec une patience sans limite, obtient encore un délai pour le figuier infécond : "Laissez-le encore cette année - dit le maître - Nous verrons s’il portera des fruits à l’avenir" (v.9). Une « année » de grâce : le temps du ministère du Christ, le temps de l'Église avant son retour glorieux, le temps de notre vie, ponctuée par un certain nombre de Carêmes, qui nous sont offerts comme des occasions de repentance et de salut." "La patience invincible de Jésus, avez-vous pensé à la patience de Dieu, et aussi à sa préoccupation irréductible pour les pécheurs, interroge le Pape, comme il devrait nous provoquer à l'impatience contre nous-mêmes !" Car, "il n’est jamais trop tard pour se convertir, on peut se convertir jusqu’au dernier moment." insiste-t-il. Le Saint-Père rappelle "cette petite histoire de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, quand elle priait pour cet homme condamné à mort, un criminel, qui ne voulait pas recevoir le réconfort de l'Église, il refusait le prêtre, il voulait mourir ainsi. Et elle, priait dans le couvent. Lorsque l'homme était là, juste au moment d’être tué, il se retourne vers le prêtre, prend le crucifix et l'embrasse." C’est un exemple de la patience de Dieu sur lequel s’appuie le Pape. Et Dieu "fait la même chose avec nous, avec nous tous !" dit-il, car "combien de fois nous sommes là, sur le point de tomber, et le Seigneur nous sauve, nous sauve, car il a beaucoup de patience avec nous. Et c’est ça sa miséricorde." "Il n’est jamais trop tard pour se convertir, conclut-il devant la foule Place Saint-Pierre, c’est urgent, c’est maintenant ! Commençons aujourd'hui." Source : Radio Vatican (BH). Texte intégral traduit en français sur Zenit.org. Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican. |
Ant. ad Introitum. Ps. 24, 15-16. Oculi mei semper ad Dóminum, quia ipse evéllet de láqueo pedes meos : réspice in me, et miserére mei, quóniam únicus et pauper sum ego. Mes yeux sont constamment tournés vers le Seigneur ; car c’est lui qui retirera mes pieds du filet : regardez-moi et ayez pitié de moi ; car je suis délaissé et pauvre. Ps. ibid., 1-2. Ad te, Dómine, levávi ánimam meam : Deus meus, in te confído, non erubéscam. Vers vous, Seigneur, j’ai élevé mon âme : mon Dieu, je mets ma confiance en vous ; que je n’aie pas à rougir. V/. Glória Patri. |