08h30 : Visite au quartier pauvre de Kangemi à Nairobi (en direct sur KTO à 6h30 - redif. à 10h30) [Discours] 10h00 : Rencontre avec les jeunes au stade Kasarani (en direct sur KTO à 8h00) [Discours] 11h15 : Rencontre avec les évêques du Kenya dans la salle VIP du stade 15h10 : Cérémonie de congé à l’aéroport international “Jomo Kenyatta” de Nairobi 15h30 : Départ en avion de Nairobi pour Entebbe 16h50 : Arrivée à l’aéroport international d'Entebbe en Ouganda Cérémonie de bienvenue (en direct sur KTO à 14h50) 17h30 : Visite de courtoisie au Président à la State House à Entebbe (en direct sur KTO à 15h30) 18h00 : Rencontre avec les autorités et le Corps diplomatique dans la salle de conférence de la State House (en direct sur KTO à 16h00) [Discours] 19h15 : Visite à Munyonyo et salut aux catéchistes et enseignants (en direct sur KTO à 17h15 - redif. à 22h50) [Paroles] Fuseau horaire : Rome : +1h UTC Nairobi : +3h UTC Entebbe : +3h UTC |
Troisième et dernier jour du voyage du Pape François au Kenya ce vendredi 27 novembre 2015. Dans la matinée, le Saint-Père s’est rendu dans le bidonville de Kangemi, en périphérie de la capitale Nairobi. Un temps fort du premier voyage en Afrique du “Pape des pauvres”. Dans un discours tenu devant de très nombreux habitants, le Saint-Père a dénoncé l’injustice qu’ils subissent dans ces quartiers, tout en rappelant leur richesse. “Dieu n’oublie jamais les pauvres”, a-t-il rappelé dès le début de son intervention, après un accueil en chants et en danse dans l'église Saint-Joseph Travailleur de Kangemi. “Le chemin de Jésus commence dans les périphéries, il part des pauvres et avec les pauvres, et va vers tous” explique-t-il devant les habitants de Kangemi, un bidonville de 100 000 habitants en banlieue de Nairobi. Car, poursuit le Pape dans un message d’espoir, c’est dans les “quartiers populaires” que l’on trouve des “valeurs qui se fondent sur la vérité de chaque être humain”. Citant les Réflexions sur l’urbanisation et la culture de bidonville écrites en 2010 par les prêtres argentins, le Souverain Pontife souligne la sagesse particulière de ces quartiers, une sagesse “très positive” qui “s’exprime par des valeurs telles que la solidarité ; donner sa vie pour l’autre ; préférer la naissance à la mort ; donner une sépulture chrétienne aux morts. Offrir une place au malade dans sa propre maison, partager le pain avec l’affamé”. “Ces valeurs, ajoute-t-il, ne sont pas cotées en Bourse, ne sont pas objet de spéculation, et n’ont pas de prix sur le marché.” L’occasion pour lui de dénoncer à nouveau le dieu argent, mais aussi “l’atroce injustice de la marginalisation urbaine”. “Des blessures, explique-t-il provoquées par les minorités qui concentrent le pouvoir, la richesse et gaspillent de façon égoïste” alors que “des majorités toujours croissantes sont obligées de se réfugier dans des périphéries abandonnées, contaminées, marginalisées.” Les injustices sont des réalités concrètes C’est en énumérant des réalités très concrètes que le Pape a poursuivi : “des loyers exorbitants pour des logements qui se trouvent dans des conditions inadéquates”, “le manque d’accès aux toilettes, aux égouts, aux drainages, à la collecte des déchets, à l’éclairage, aux routes, mais aussi aux écoles, aux hôpitaux, aux centres de loisirs et de sport, aux ateliers d’art.” Citant un passage de son Encyclique Laudato Si’, il a rappelé en particulier que “L’accès à l’eau potable et sûre est un droit humain primordial, fondamental et universel, parce qu’il détermine la survie des personnes, et par conséquent, il est une condition pour l’exercice des autres droits humains. Ce monde a une grave dette sociale envers les pauvres qui n’ont pas accès à l’eau potable, parce que c’est leur nier le droit à la vie, enraciné dans leur dignité inaliénable” (Laudato Si’, n. 30). Terre, toit, travail Seule solution à ces injustices, “revenir sur l’idée d’une intégration urbaine respectueuse. Ni éradication, ni paternalisme, ni indifférence, ni pur confinement. Nous avons besoin de villes intégrées et pour tous” a martelé le Saint-Père. “Le droit aux trois ‘‘T’’ : terre, toit, et travail” est sacré et doit être rendu effectif, poursuit-il avec fermeté, “ce n’est pas de la philanthropie, c’est une obligation pour tous.” Dénonçant avec force “de nouvelles formes de colonialisme” en Afrique, le Pape François lance ici un appel. Appel aux politiques qui plient aux pressions et mènent à la “marginalisation”. Appel aussi à tous les Chrétiens, et aux prêtres. En tant que missionnaires, ils se doivent de lutter contre ces injustices, parce que “les pauvres sont les destinataires privilégiés de l’Évangile” a-t-il enfin affirmé. Source : Radio Vatican. Texte intégral du discours traduit en français sur notre blog. |
Dernier temps fort de son séjour au Kenya, le Pape François a participé ce vendredi matin, 27 novembre, à un temps festif et spirituel avec des milliers de jeunes Kenyans au stade Kasarani, en présence des évêques du Kenya est du président de la République, Uhuru Kenyatta. Le Pape a été accueilli par une foule très chaleureuse, au chant notamment de "Hakuna Matata" (fameuse expression swahilie signifiant "il n’y a pas de problèmes") mais aussi au son de l’Ave Maria de Schubert, entonné par un orchestre de jeunes du bidonville de Korogocho. L’évêque responsable de la pastorale des jeunes a remercié le Pape d’être « un héros pour de nombreux jeunes ». Le Pape s’est ensuite exprimé, en espagnol, répondant aux questions d’une jeune fille et d’un jeune homme sur des sujets d’actualité comme la radicalisation et la corruption. Le Pape a d’abord remercié les jeunes d’avoir prié le Rosaire pour lui, et pour leur « présence enthousiaste », posant ensuite ces questions « pourquoi les divisions, la guerre, la mort, le fanatisme, la destruction ? » Faisant allusion au récit d’Abel et Caïn dans la Genèse, le Saint-Père a affirmé que « l’esprit du mal nous mène à la division, au tribalisme, à la corruption, à l’addiction aux drogues, au fanatisme ». Il a rappelé que « nous ne vivons pas dans le ciel, nous vivons sur la terre, qui est pleine de difficultés, et d’invitations à dévier vers le mal. Mais il y a quelque chose que tous les jeunes ont : la capacité de choisir ! » Le Pape François a donc appelé à surmonter la tentation du tribalisme, « qui consiste à tenir une pierre dans chaque main pour la jeter sur l’autre ». Dans un geste fort, le Pape a demandé à tous les participants de se tenir par la main, en criant « nous sommes tous une nation ! ». Dans un pays marqué dans son actualité récente par le terrorisme et les violences, il a rappelé que « vaincre le tribalisme est un travail de chaque jour, un travail du cœur ». Autre fléau mondial : la corruption, « qui existe aussi au Vatican » a-t-il précisé. C’est « quelque chose qui nous mange de l’intérieur », c’est un peu comme le sucre, cela semble attirant mais à en abuser « nous finissons par devenir diabétiques ». « La corruption n’est pas un chemin de vie, c’est un chemin de mort. » Autre question très actuelle : la radicalisation des jeunes : « comment faire pour que le fanatisme ne nous vole pas un frère, un ami ? », a-t-il interrogé. « L’éducation et le travail sont les premières réponses. Et puis il faut prier ! Prier fort ! Dieu est plus fort que toute campagne de recrutement ! » Et dans les moments de découragement, il faut regarder la Croix : elle est « un défi à notre foi » car elle représente « la destruction de Dieu ». Mais ensuite il y a « la Résurrection qui nous renouvelle tous ». En montrant le rosaire et le petit chemin de Croix qu’il porte toujours dans sa poche, le Pape a affirmé qu’il ne perdait jamais l’espérance. Après ce temps consacré aux jeunes, le Pape François s’est ensuite entretenu, de façon informelle, avec les évêques du Kenya, avant de regagner la nonciature apostolique pour le déjeuner. Source : Radio Vatican. Texte intégral du discours traduit en français à venir sur notre blog. |
Après un court vol depuis le Kenya, le Pape François est arrivé en Ouganda ce vendredi 27 novembre vers 17h heure locale, pour la deuxième étape de son périple africain. Il a été accueilli à sa descente d'avion par le président Yoweri Museveni, et par les évêques locaux. Les honneurs militaires lui ont été rendus sur l'aéroport d'Entebbe. Après une adresse aux autorités civiles au palais présidentiel à Kampala, il doit se rendre en fin de journée à Munyonyo, lieu du martyre de Saint André Kaggwa en 1886, sous le règne du roi Lwanga, pour rencontrer les catéchistes et enseignants catholiques du pays. C'est sur un autre lieu de mémoire des martyrs de 1886 qu'il se rendra samedi, à Namugongo, lieu du martyre commun des compagnons anglicans et catholiques de Saint Charles Lwanga. Il y célèbrera une messe samedi matin. Il reviendra ensuite à Kampala dans l'après-midi pour une rencontre avec les jeunes du pays, sur l'aérodrome désaffecté de Kololo Air Strip. En fin de journée, il se rendra à Nakulongo pour visiter un centre caritatif géré par les soeurs du Bon Samaritain. Il retrouvera ensuite les évêques du pays à l'archevéché de Kampala, avant les vêpres à la cathédrale avec le clergé et les religieux de l'Ouganda. Il repartira dimanche matin pour la République centrafricaine, dernière étape de sa tournée africaine. Il est à noter que l'Ouganda est le premier pays d'Afrique à recevoir les visites de trois Papes différents : Paul VI était venu en 1969, et Jean-Paul II en 1993. Source : Radio Vatican (CV). |
Le Pape est donc maintenant en Ouganda. Il s'agit du deuxième pays de sa tournée africain, après le Kenya et avant la République centrafricaine. Première étape, comme toujours, la visite de courtoisie au président ougandais, Yoweri Museveni, et la rencontre avec les autorités et le corps diplomatique. Le Pape François a rappelé que sa visite a pour but de commémorer le cinquantième anniversaire de la canonisation des martyrs de l’Ouganda par le Pape Paul VI, qui fut le premier souverain pontife à visiter le pays, c’était en 1969. Le Pape a ensuite souligné que sa visite avait pour but également « d’attirer l’attention sur l’Afrique dans son ensemble, sur sa promesse, ses espérances, ses luttes et ses succès ». Retour sur ce premier discours du Pape François en Ouganda avec Sarah Bakaloglou, sur Radio Vatican. Texte intégral du discours traduit en français sur notre blog. |
Le Pape François s'est rendu en fin de journée, ce vendredi 27 novembre, à Munyonyo, lieu du martyre de Saint André Kaggwa en 1886, sous le règne du roi Lwanga, pour rencontrer les catéchistes et enseignants catholiques du pays. Cette intervention visait à rendre hommage à l'engagement des laïcs dans l'œuvre d'évangélisation en Afrique. Dans ce continent, le rôle des catéchistes est souvent beaucoup plus central et formalisé qu'il ne l'est dans la plupart des paroisses européennes. Le Pape a rendu hommage à leur titre de maître, rappelant que Jésus, lui-même, est le premier Maître. « Merci pour votre dévouement, pour l’exemple que vous donnez, pour la proximité au peuple de Dieu dans sa vie quotidienne et pour toutes les manières dont vous semez et cultivez la foi sur cette immense terre. Merci spécialement d’enseigner aux enfants et aux jeunes comment prier. C’est un travail important d’apprendre à vos enfants à prier ! » « Que votre exemple fasse voir à tous la beauté de la prière, le pouvoir de la miséricorde et du pardon, la joie de partager l’Eucharistie avec tous les frères et sœurs ! », a-t-il lancé dans ce lieu fondateur du christianisme pour l'Afrique des Grands Lacs. « Nous sommes aujourd’hui ici à Munyonyo, à l’endroit où le Roi Mwanga a décidé d’éliminer les disciples du Christ. Il n’a pas réussi dans cette tentative, comme le Roi Hérode n’a pas réussi à tuer Jésus, a souligné le Saint-Père. La lumière a brillé dans les ténèbres et les ténèbres n’ont pas prévalu (cf. Jn 1, 5). Après avoir vu le témoignage courageux de saint André Kaggwa et de ses compagnons, les chrétiens en Ouganda sont devenus encore plus convaincus des promesses du Christ. » Le Pape s'est donc montré encourageant pour l'œuvre d'évangélisation, les chrétiens représentent environ 85% de la population ougandaise, avec un équilibre relatif entre catholiques et anglicans. « Allez sans peur dans chaque ville et village de ce pays répandre la bonne semence de la Parole de Dieu, et ayez confiance dans sa promesse que vous retournerez joyeux, avec des gerbes plantureuses d’une récolte abondante ! », a-t-il conclu. Source : Radio Vatican. Texte intégral du discours traduit en français sur notre blog. |
« Souvent, nous répétons à Dieu : mon Dieu, je vous aime de tout mon coeur ! Et ce n'est pas vrai. Dieu doit écouter avec indulgence nos belles formules. Il voit bien que tout notre coeur n'est pas à lui. Il sait ce qui en nous, malgré notre littérature pieuse, ne lui appartient pas. Notre acte de charité est plutôt un acte d'amour, par appréciation. Nous disons à Dieu en réalité : je sais que je dois vous aimer de tout mon coeur, c'est la vérité absolue, mais mon coeur a bien d'autres amours qui ne sont pas dignes de vous. Un acte d'amour parfait ouvre le ciel, c'est celui-là que Dieu pèse à son juste poids. Au moins, essayons d'aimer Dieu de tout notre coeur, dans la vérité. Amour parfait qui exige le sacrifice absolu de tout ce qui n'est pas Dieu ou n'est pas pour Dieu. Dieu seul et tout pour Dieu ! Belle formule à réaliser en sa plénitude. C'est le premier commandement, mais il y en a un second qui sort de ce premier et ne fait, en somme, qu'un avec lui : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Ce n'est pas pour ses qualités naturelles que nous devons aimer notre prochain, ni pour son amabilité personnelle, encore moins pour notre intérêt propre. Nous aimons notre prochain comme Dieu l'aime et parce qu'il l'aime. La raison dernière d'aimer notre prochain, c'est Dieu. Par conséquent, même si mon prochain me déplaît, même s'il me nuit, même s'il m'offense, je dois l'aimer, non pas d'amour, de sentiment humain, ce qui n'est pas obligatoire, mais d'amour supérieur à tous les sentiments humains, d'amour divin. Je vois mon prochain non pas avec ses défauts ou ses qualités, mais avec l'amour que Dieu a pour lui ; Dieu qui fait briller son soleil sur les justes et les injustes et tomber la pluie sur les bons et les mauvais ; Dieu qui aime toutes ses créatures, même si elles sont perverses, comme nous le sommes si souvent. Il faut se dire : Dieu m'aime, moi, malgré mes fautes et mes faiblesses ; comme Dieu, je dois aimer mon prochain, que Dieu aime, malgré ses fautes et ses faiblesses. A cette hauteur d'amour, notre coeur devient large comme le Coeur de Dieu. » R.P. Mortier, o.p., L'Evangile - Simples commentaires pour la vie chrétienne (LVI), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer et Cie, Lille - Paris - Bruges, 1925. |