En attendant la messe de clôture de la huitième Rencontre mondiale des Familles de Philadelphie, la matinée du Pape dimanche a porté sur le socio-pastoral : rencontre avec cinq victimes d'abus sexuels commis par des prêtres ou des membres de leur famille, venus avec des proches, puis visite à la prison de Curran-Romhold où son discours a également mis l’accent sur la souffrance. Entre ces deux rendez-vous, le Pape en a intercalé une autre avec les évêques invités à cette Rencontre mondiales des Familles de Philadelphie. « Le principal défi pastoral de notre époque en évolution est d’aller résolument vers la reconnaissance du don des familles que Dieu nous fait. Sans la famille, même l’Eglise n’existerait pas », leur a rappelé le Saint-Père. Il a souligné les mutations qui dans les sociétés bousculent aujourd’hui la famille chrétienne : « Ces changements nous affectent tous, croyants comme non-croyants. Les chrétiens ne sont pas "immunisés" contre les changements de leurs temps ». Le pasteur doit accompagner ces mutations, conseiller les jeunes et les moins jeunes : « Notre ministère a besoin d’approfondir l’alliance entre l’Église et la famille. Autrement, il devient aride, et la famille humaine sera irrémédiablement toujours plus loin, par notre faute, de la joyeuse Bonne Nouvelle de Dieu », a encore dit le Souverain Pontife. Avant d’exhorter les évêques à la patience : « Si nous nous révélons capables de l’exigeante tâche de refléter l’amour de Dieu, alors même une Samaritaine avec cinq "hommes qui ne sont pas ses maris" découvrira qu’elle est capable de témoigner ». Source : Radio Vatican. Texte intégral du discours traduit en français sur le site internet du Vatican. Texte intégral original en espagnol sur le site internet du Vatican. |
Temps fort de cette dernière journée du Pape aux Etats-Unis, la visite qu’il a effectuée à des détenus dans une prison de haute sécurité de la banlieue de Philadelphie, la Prison Curran-Fromhold, un centre carcéral où sont enfermés près de 3000 prisonniers, le plus important du district de Philadelphie. Le Saint-Père a rencontré une centaine de prisonniers dans le gymnase de l’établissement, leur apportant des mots de réconfort et de proximité mais a aussi dénoncé une société qui ne ferait rien pour réhabiliter ses détenus. « Toute société, toute famille, qui ne peut pas partager ou prendre au sérieux la peine de ses enfants, et voit cette peine comme une chose normale est une société ‘‘condamnée’’ à demeurer otage d’elle-même » a dit le Pape, qui a porté une violente charge contre une prison qui ne serait pas un lieu de rédemption, de réhabilitation : « Cela fait mal de voir les systèmes carcéraux qui ne se préoccupent pas de soigner les blessures, de soulager la peine, d’offrir de nouvelles possibilités. Cela fait mal de voir des personnes qui pensent que ce sont seulement les autres qui ont besoin d’être nettoyés, purifiés ». La purification justement, le Pape est revenu sur la scène de l’Evangile où Jésus lave les pieds de ses disciples lors de la dernière Cène : « Regardons Jésus, qui lave nos pieds, Il vient nous sauver du mensonge selon lequel personne ne peut changer » a t-il dit. « Jésus ne nous demande pas où nous avons été, il ne nous pose pas de questions sur ce que nous avons fait, il vient nous rencontrer, pour pouvoir restaurer notre dignité d’enfants de Dieu. » Comme il l’avait évoqué dans son discours jeudi devant le Congrès américain, le Pape a plaidé pour une réhabilitation « qui bénéficie à la morale de la communauté entière ». Le Pape a aussi expliqué que cette privation de liberté n'était pas vaine. « Ce temps dans votre vie peut seulement avoir un objectif : vous tendre la main pour retourner sur le bon chemin, vous tendre la main pour vous aider à rejoindre la société. » Il a expliqué qu’il est venu dans cette prison « en tant que pasteur, mais avant tout comme un frère , pour partager votre situation et la faire mienne. » a-t-il souligné. Après son discours le Saint-Père a pris le temps de saluer un à un les détenus présents, y compris des femmes installées au premier rang. Certains se sont levés pour donner une accolade au Saint-Père, malgré les consignes de rester assis. Les trois-quarts de ces détenus à Curran-Fromhold sont en attente de leur procès, certains seront peut-être, hélas, condamnés à mort. Cette visite était très attendue pour ces détenus qui avaient été sélectionnés pour leur comportement irréprochable. Pour remercier le Pape, ils avaient confectionné le fauteuil en bois dans lequel le Souverain Pontife s'est assis sur la tribune installée à l'occasion. Le Pape François a toujours eu une affection particulière pour les prisonniers, on se souvient que quelques jours seulement après son élection, il avait tenu à célébrer le Jeudi Saint dans une prison pour mineurs dans la banlieue de Rome, et à laver les pieds aux jeunes détenus. Source : Radio Vatican. Texte intégral du discours traduit en français à venir sur le site internet du Vatican. Texte intégral original en espagnol sur le site internet du Vatican. |
Plusieurs centaines de milliers de milliers de personnes étaient rassemblées sur l'avenue Benjamin Franklin de Philadelphie pour la Messe conclusive de la huitième Rencontre mondiale des Familles, point d'orgue de ce 10ème voyage apostolique. C'est sous les vivats de la foule que le Saint-Père est arrivé en papamobile sur cette artère de la ville, bénissant les enfants ou des sans-abris. Une foule multicolore à l'image de ces nombreuses familles venues de tous les continents et qui ont passé la semaine dans la capitale de Pennsylvanie. Dans son homélie écoutée avec une grande attention, à une semaine de l'ouverture du deuxième Synode des évêques sur la famille à Rome, le Pape François a demandé aux familles de participer à l'effort de l’Église pour sauver la maison commune, en se montrant généreuses, attentives et aimantes, et en se positionnant contre le scandale de l'amour étroit. Malgré l'hostilité dont il faisait l'objet, Jésus ne s'est jamais fatigué. Dieu ne cesse de répandre les semences de sa présence dans notre monde, et fort de la certitude d'avoir été aimés par Lui en premier lieu, cela nous donne confiance a dit le Pape. « Dieu veut que tous ses enfants prennent part au festin de l’Evangile. » Ce festin, joyeux, cette joie d'être aimé, c'est au quotidien que chaque famille est appelée à les faire rayonner. « La foi ‘‘fenêtre’’ à la présence et à l’œuvre de l’Esprit nous montre que, comme le bonheur, la sainteté est toujours liée à de petits gestes » a poursuivi le Saint-Père, des petits gestes qui sont ceux que nous apprenons à la maison, en famille et qui rendent chaque jour différent. Ces petites attentions faites par chaque génération, que ce soit un petit-déjeuner pour quelqu’un qui se lève tôt pour aller au travail, ou une bénédiction avant d’aller au lit, sont autant de petits signes quotidiens de l'amour. « Voilà pourquoi nos familles, nos maisons, sont de vraies Eglises domestiques » a précisé le Pape. Ces traces de Dieu dans les petits gestes doivent nous interroger sur le type de monde dans lequel nous voulons vivre a poursuivi le Saint-Père, qui s'est alors fait plus grave en reprenant des passages de son encyclique Laudato Si' : «Notre maison commune ne peut plus tolérer des divisions stériles. Le défi urgent de sauvegarde de notre maison inclut l’effort de réunir la famille humaine tout entière dans la recherche d’un développement intégral et durable ». Le Pape a enfin expliqué que les chrétiens demandaient aux familles du monde de les aider. Cette foule de Philadelphie est prophétique a t-il lancé. C'est une sorte de "miracle" dans le monde d’aujourd’hui. « Puissions-nous tous être ouverts aux miracles de l’amour pour toutes les familles du monde, et ainsi vaincre le scandale de l’amour étroit, mesquin, enfermé sur lui-même, impatient envers les autres » a conclu le Saint-Père. Source : Radio Vatican. Texte intégral en français sur Radio Vatican - Site internet du Vatican. Texte intégral original en espagnol sur le site internet du Vatican. |
Après avoir passé six jours aux Etats-Unis, le Pape François a quitté le pays pour rentrer à Rome. Son avion est attendu lundi matin à l'aéroport de Fiumicino. Lors de la cérémonie d'adieu, le Saint-Père a fait part d'une "immense grâce" d'avoir pu vivre ces journées qui l'ont menées à Washington, New York puis Philadelphie. Le vice-président américain Joe Biden s'est rendu à l'aéroport pour saluer le Pape. Etait également présent l'Archevêque de Philadelphie Mgr Charles Chaput qui avait concélébré la messe aux côtés du Saint-Père quelques minutes auparavant. Le Pape a remercié toutes les autorités ainsi que les organisateurs et les bienfaiteurs qui ont permis que ce voyage soit une réussite, en particulier les acteurs de la rencontre mondiale et a fait part de « l’assurance de (s)es prières pour le peuple américain ». « Je prie pour que vous puissiez tous être de bons et généreux intendants des ressources humaines et matérielles qui vous ont été confiées. » a également dit le Pape comme en écho à son discours historique devant le Congrès américain, jeudi dernier. Source : Radio Vatican. Texte intégral du discours traduit en français sur le site internet du Vatican. Texte intégral original en anglais sur le site internet du Vatican. |
« Jésus-Eucharistie, ma lumière. Oui, il est la grande lumière qui éclaire tout homme qui vient au monde ; - qui illumine les âmes qui veulent le suivre ; il est leur soleil intérieur. - Oh ! ce n'est qu'aux pieds de Jésus-Hostie que les saints trouvaient ces grandes vérités, ces rayons de clarté, cette science de Dieu, si précieuse et si rare ! Jésus en l'Eucharistie est toujours le bon Maître qui instruit l'âme fidèle, lui révèle avec douceur sa misère et son néant ; - lui montre la vérité sans discussion, sans nuage, sans effort ; - lui manifeste avec amour sa sainte volonté, son bon plaisir sur elle. - Oh ! comme cette parole intérieure pénètre le plus intime de l'âme ! comme l'âme est délicieusement saisie de la beauté de la vérité, de la présence de Jésus, de sa divinité, de sa bonté. C'est Madeleine aux pieds de Jésus, éclairée de sa grâce. - c'est saint Jean endormi sur le Coeur de Jésus, y puisant la science, la douceur de la sainte dilection. O Jésus, soyez ma lumière, ma nuée lumineuse dans ce désert, mon unique Maître : je n'en veux pas d'autre ! Soyez mon unique science : hors de vous, tout n'est rien pour moi. Parlez-moi comme aux disciples d'Emmaüs : que mon coeur prenne feu en vous écoutant ! » St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), La Divine Eucharistie, IIIe Série, Quatrième Retraite (Sixième jour, IIIe méditation, I), Paris, Poussielgue Frères, 1873. |