« Seigneur, aide-nous à ne pas nous laisser emporter par le vacarme que fait le mal quand il atteint ton Eglise. Aide-nous à ne pas oublier que nous en sommes nous aussi membres et donc responsables. Au lieu de nous désoler et de nous replier sur nous-mêmes, ouvrons tout grand nos cœurs à ce cadeau inestimable de ton amour qu'est l'Eglise : garante de ta parole, dispensatrice de tes grâces par les sacrements et ouverture sur le Royaume. Et ayons le courage de proclamer à voix haute comme Pierre, et, à temps et contretemps, que tu es le Fils de Dieu venu en ce monde révéler à tous les hommes que Dieu les aime et désire leur bonheur ! "Heureuse es-tu, Sainte Eglise du Seigneur, sa Voix retentit en toi. Sur Lui, ton chef et ton gardien, sont tes fondements. Pour toi il souffrit la Croix. Lui, l'Epoux uni à toi, t'a donné son Corps et son Sang." (Chant de la liturgie maronite) Seigneur, nous te supplions pour que de nombreux jeunes sachent entendre, aujourd'hui, au fond de leur cœur ta voix qui les appelle à tout quitter pour recevoir le centuple promis à ceux qui se mettent à ton service ! » Père Mansour Labaky, L'Evangile en prières (Mt 16, 13-20), Sarment, Editions du Jubilé, 2006. |
"La catéchèse est un pilier pour l'éducation de la foi... Même si parfois cela peut être difficile, que l'on travaille beaucoup, que l'on s'engage et que l'on ne voit pas les résultats voulus, il est beau d'éduquer dans la foi ! Or la foi est le meilleur héritage que nous puissions donner... Etre catéchiste est une vocation...non pas travailler comme catéchiste... Je n'ai pas dit faire les catéchistes, mais l'être, parce que cela implique toute la vie. On conduit à la rencontre avec Jésus avec les paroles et avec la vie, avec le témoignage... J'aime rappeler ce que François d'Assise disait à ses frères : Prêchez toujours l'Evangile et, si besoin, aussi avec les paroles. Que les gens...puissent lire l'Evangile dans notre vie... Nous devons repartir du Christ, de cet amour qu'il nous donne". C'est par ces mots que le Pape a salué, cet après-midi Salle Paul VI, les participants au congrès international sur la catéchèse organisé à l'occasion de l'Année de la foi par le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation. Pour repartir du Christ, le Pape a énuméré trois étapes "comme faisaient les vieux jésuites... un, deux et trois !", a-t-il dit. "Tout d'abord, repartir du Christ signifie avoir une familiarité avec lui...Jésus le recommande avec insistance à ses disciples dans la dernière Cène, alors qu'il se prépare à vivre le don le plus haut d'amour, le sacrifice de la Croix. Jésus utilise l'image de la vigne et des sarments et dit : restez dans mon amour, restez attachés à moi comme le sarment est attaché à la vigne. Si nous sommes unis à lui nous pouvons porter du fruit et cela est la familiarité avec le Christ... La première chose pour un disciple est de rester avec le maître, de l'écouter, d'apprendre avec lui... Comment vous comportez-vous en présence du Seigneur ? Regardez-vous le tabernacle, que faîtes-vous devant lui ?... Moi je parle, je pense, je médite, je ressens... Très bien ! Mais vous laissez-vous voir par le Seigneur ? Se laisser regarder par le Seigneur. Lui nous regarde et cela est une façon de prier... Si dans nos cœurs, il n'y a pas la chaleur de Dieu, de son amour, de sa tendresse, comment pouvons-nous, pauvres pécheurs, réchauffer le cœur des autres ?". Pour expliquer la deuxième étape, le Pape François a expliqué que repartir du Christ "signifie l'imiter en sortant de nous-mêmes et en allant à la rencontre des autres. C'est une belle expérience et un peu paradoxale...parce que celui qui met le Christ au centre de sa vie, se décentre ! Plus tu t'unis à Jésus et qu'il devient le centre de ta vie, plus il te fait sortir de toi-même, il te décentre et t'ouvre aux autres. Voilà quelle est la vraie dynamique de l'amour, c'est le mouvement de Dieu lui-même ! Dieu est le centre mais est toujours don de soi, relation, vie qui se communique... Le cœur du catéchiste vit toujours ce mouvement de systole et diastole : union avec Jésus et rencontre avec l'autre... S'il manque un de ces deux mouvements, il ne bat plus, ne peut plus vivre. Il reçoit en don le kérygme, et à son tour, l'offre en don". Le troisième élément "se trouve sur le même axe car repartir du Christ signifie ne pas avoir peur d'aller avec lui dans les périphéries. Ici, l'histoire de Jonas me vient à l'esprit, une figure vraiment intéressante, spécialement à notre époque de changements et d'incertitude. Jonas est un homme pieux, avec une vie tranquille et ordonnée ; cela le conduit à avoir des schémas bien clairs et à juger tout et tous avec ces schémas, de façon rigide.... C'est pourquoi, quand le Seigneur l'appelle et lui dit d'aller prêcher à Ninive, la grande cité païenne, Jonas ne se sent pas le courage d'y aller. Aller là-bas ! Mais j'ai toute la vérité ici !... Ninive est en dehors de ses schémas, elle est à la périphérie de son monde. Et alors, il s'échappe...il s'enfuit et s'embarque sur un navire". L'histoire de Jonas nous enseigne à ne pas avoir peur de sortir de nos schémas pour suivre Dieu parce que Dieu va toujours au-delà... Dieu n'a pas peur !... Dieu n'a pas peur des périphéries. Et si vous allez aux périphéries, vous le trouverez là. Dieu est toujours fidèle, il est créatif... Et la créativité c'est comme la colonne de l'être catéchiste. Dieu est créatif, il n'est pas fermé et c'est pourquoi il n'est jamais rigide. Dieu n'est pas rigide ! Il nous accueille, vient à notre rencontre, nous comprend. Pour être fidèles, pour être créatifs, il faut savoir changer... Si un catéchiste se laisse prendre par la peur, c'est un lâche ; si un catéchiste reste tranquille, il finit par être une statue de musée... Ce que je dirai maintenant, je l'ai dit tant de fois, mais cela me vient du coeur de le dire. Quand nous chrétiens, nous sommes fermés dans notre groupe, notre mouvement, notre paroisse, notre environnement...il nous arrive ce qui arrive à tous ceux qui sont fermés ; quand une pièce est fermée, l'odeur de l'humidité arrive. Et si une personne est enfermée dans cette pièce, elle tombe malade ! Quand un chrétien est enfermé dans son groupe, dans sa paroisse, son mouvement...il tombe malade. Si un chrétien sort dans les rues, les périphéries, il peut lui arriver ce qui arrive à quelques personnes qui vont par les routes, un accident. Tant de fois nous avons vu des accidents de la route. Mais moi je vous dis : je préfère mille fois une Eglise accidentée qu'une Eglise malade !". "Mais attention ! Jésus ne nous dit pas : allez, débrouillez-vous. Non, il ne dit pas cela ! Jésus dit : Allez, je suis avec vous ! Voilà quelle est notre beauté et notre force : si nous partons, si nous sortons pour apporter l'Evangile avec amour, avec un véritable esprit apostolique, avec parresia, il marche avec nous, il nous précède... Quand nous pensons aller loin, dans une extrême périphérie, et peut-être nous avons un peu peur, en réalité, lui est déjà là : Jésus nous attend dans le cœur de ce frère, dans sa chair blessée, dans sa vie opprimée, dans son âme sans foi". Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 30.9.13). |