« Ô toi, qui t'obstines à poursuivre ta course décevante à travers les choses de ce monde, toi qui te laisses captiver par la duperie des apparences, comprends que la vraie vie n'est pas là. Au fond de tout ce que tu poursuis avec tant d'ardeur, tu ne trouveras que vanité et inquiétude. Ton coeur se trouvera vide au moment où tu le croiras rempli. C'est un axiome évident à quiconque a quelqu'expérience des voies de Dieu que pour arriver à l'union parfaite avec le Souverain Bien, il faut ne tenir à rien. Si parfois on en vient à se détacher sincèrement des choses extérieures, peu se persuadent qu'un renoncement plus total et plus profond est nécessaire : le « abneget semetipsum » reste le plus souvent une vérité théorique. On se complaît dans sa personne, dans les dons de la nature ou de la grâce ; on veut se faire apprécier ; on s'aigrit quand on se croit « incompris ». Vouloir que nos oeuvres et nos vertus soient rendues publiques, parler et juger de tout, s'inquiéter de ce qui ne nous regarde pas ; laisser vagabonder l'imagination ; s'agiter fiévreusement ; être versatile et changeant ; se justifier de tout défaut, de tout reproche ; tout cela est un grand obstacle à l'union intime avec Dieu et recherche orgueilleuse de soi. Souviens-toi que c'est presque toujours après une série d'humiliations, de déceptions fort pénibles que l'union avec Dieu se réalise pleinement. » Dom Idesbald van Houtryve (1886-1964), La vie dans la paix, Tome II (Livre XIV, ch.II, III), Editions de l'Abbaye du Mont César, Louvain (Belgique), 1944. |
En ce mercredi, jour d’audience générale, le Pape a repris son cycle de catéchèse sur l’Église, s’attardant cette fois, devant les milliers de fidèles réunis Place St Pierre, sur le mystère de l’Église, que le Credo affirme « Une et Sainte » : une, « parce qu’elle trouve son origine en Dieu Trinité, mystère d’unité et de communion », sainte, car « fondée sur le Christ, animée par le Saint-Esprit », a expliqué le Pape. Une Église également composée de pécheurs, « qui font chaque jour l’expérience de leurs fragilités et de leurs misères ». Pour François, cette foi que nous professons nous pousse donc à la conversion, et à avoir le courage de vivre de façon quotidienne l’unité et la sainteté qui proviennent de Dieu, source de l’Unité. Il est réconfortant pour nous, a assuré le Pape, de savoir que le Christ lui-même, au soir de sa Passion, a prié pour l’unité de ses disciples, « pour que nous soyons une seule chose, entre nous et avec lui ». Nous sommes d’ailleurs invités à relire et à méditer cette belle et émouvante prière de Jésus, au chapitre 17 de St Jean. Par cette prière, Jésus se fait notre intercesseur auprès du Père, et en même temps nous confie son testament spirituel, afin que l’unité « soit une note distinctive des communautés chrétiennes, ayant un seul cœur et une seule âme ». L’Église aspire de toutes ses forces à cette unité tant désirée, et ce, depuis le début ; « l’expérience, pourtant, nous dit que les péchés contre l’unité sont nombreux », déplore le Pape. « Et ne pensons pas seulement aux schismes, aux hérésies, mais aussi au sein de nos paroisses », affirme-t-il encore. Les paroisses, appelées à être foyers de communion et de partage, sont malheureusement traversées par l’envie, la jalousie, l’antipathie. « Que de bavardages dans les paroisses !», a-t-il lancé déclenchant un tonnerre d’applaudissements. « C’est parce que nous cherchons le succès personnel, parce que nous jugeons les autres, nous ne voyons que leurs défauts, mais pas leurs qualités, ce qui nous divise et pas ce qui nous unit ». Or, « la division est un des péchés les plus graves, elle est le signe de l’œuvre non pas de Dieu, mais du diable ». Dieu veut au contraire que nous « grandissions toujours dans la capacité de nous accueillir et de nous pardonner ». Faisons donc résonner en nos cœurs ces paroles de Jésus « Bienheureux les artisans de Paix, car ils seront appelés Fils de Dieu » (Mt 5,9), a invité le Saint-Père. « Demandons pardon pour toutes les fois où nous avons été facteurs de division et d’incompréhension au sein de nos communautés (…) et prions pour que nos relations puissent être un reflet toujours plus beau et plus joyeux de la relation entre Jésus et le Père ». A l'issue de l'audience, le Pape a salué les évêques cubains présents et leur annoncé qu’il serait présent jeudi pour l’installation d’une statue de la patronne de l’île, la Vierge du Cuivre, dans les jardins du Vatican. Source : Radio Vatican. Résumé en français : « Frères et sœurs, nous affirmons dans notre Credo que l’Église est « une » et « sainte ». C’est Jésus qui est la source de notre unité. Alors qu’il allait offrir sa vie pour nous dans sa Passion, il ne s’est pas préoccupé de lui-même, mais il a pensé à nous, il a prié pour l’unité de ses disciples, et pour que nous soyons une seule chose, entre nous et avec lui. Nous sommes appelés à réaliser cette unité afin qu’elle soit une note distinctive des communautés chrétiennes, ayant un seul cœur et une seule âme. Nous savons que se commettent beaucoup de péchés contre l’unité, pas seulement les schismes et les hérésies, mais aussi au sein de nos paroisses. Or, dans une communauté, la division est un des péchés les plus graves, elle est le signe de l’œuvre non pas de Dieu, mais du diable. Dieu veut que nous grandissions toujours dans la capacité de nous accueillir et de nous pardonner. » « Je salue bien cordialement les pèlerins de langue française. Je vous invite, lorsque vous retournerez dans vos paroisses, a y être des artisans de paix et de réconciliation, pour qu’elles soient vraiment le signe de la présence du Dieu d’amour et de miséricorde. Que Dieu vous bénisse ! » Source : Site internet du Vatican. |