« Parmi tant de besoins qui pressent l'âme humaine, il y en a un qui, là où il existe, devient souvent très impérieux. C'est un besoin élevé, profond, exquis. Si tous ne l'éprouvent pas, il est du moins fort vif en ceux qui le ressentent. Je parle du besoin d'intimité. Cette idée d'intimité est étroitement liée à l'idée du bonheur. L'esprit se refuse absolument à la conception d'un bonheur tout à fait solitaire. L'isolement et la félicité semblent deux termes contradictoires.
L'Ecriture, en plusieurs endroits, fait plus que l'insinuer (1) ; et ce que le dogme de la Trinité nous apprend de la vie essentielle et par là même de la béatitude de Dieu, donne pleinement raison à ce refus de notre esprit. [...] O Dieu ! est-ce un rapport, est-ce un état possible entre la créature et vous ? Car, quelque joie et quelque bien qu'on puisse trouver dans l'affection et l'intimité d'êtres créés, le coeur que vous nous avez fait est trop vaste pour en être rempli. Se peut-il donc qu'entre vous et nous une intimité s'établisse et subsiste ? Bon Maître ! on ne lit pas pieusement votre Evangile, on ne prie pas avec confiance au pied de votre tabernacle, on ne vous écoute pas avec attention et humblement dans le secret de son propre coeur, sans que vous répondiez à cette question, et comme vous seul savez répondre. Vos paroles sont « esprit et vie » (2) ; elles font la certitude dans l'âme ; certitude qui touche à l'évidence, et donne je ne sais quel avant-goût des cieux. Oui, l'intimité avec vous est possible, ô mon Dieu ! Et vous ne nous la permettez pas seulement, vous la souhaitez et daignez nous l'offrir. [...] O Dieu ami ! O Dieu intime ! présent et vivant en Jésus pour devenir l'ami intime de l'homme et faire de l'homme son intime ami ! [...] O « commerce admirable », ô échange ineffable, chante l'Eglise en célébrant cette première et souveraine intimité de Dieu avec l'homme qui existe en Jésus, Notre-Seigneur, et d'où dérive toute intimité entre Dieu et ses créatures (3) ! Jésus nous y introduit, par sa prière d'abord, puis par sa sainte Eucharistie, demandant par l'une à son Père ce qu'il commence de nous conférer par l'autre : « Père ! vous en moi, moi en eux, afin qu'ils soient un en nous et comme nous, et consommés dans l'unité. » (4). » 1. Gen. II, 18 ; Eccle. IV, 10. - 2. Joann. VI, 64. - 3. Ant. Laudis festo Circumcis. - 4. Joann. XVII, 21-23. Mgr Charles Gay (1814-1891), De l'intimité avec Dieu..., in "Elévations sur la vie et la doctrine de Notre-Seigneur Jésus-Christ" (Cinquante-deuxième élévation), Tome I, Oudin Frères, Poitiers - Paris, 1879. |
Ce mercredi matin, 27 avril 2016, lors de l’audience générale place Saint-Pierre, le Pape François a poursuivi son exploration du thème de la miséricorde dans les enseignements de Jésus, en s’arrêtant cette fois-ci sur la parabole du Bon Samaritain, tirée du chapitre 10 de l’Évangile selon saint Luc. Commentaire de Cyprien Viet à lire / écouter sur Radio Vatican. Résumé : « Frères et sœurs, dans la parabole du bon Samaritain Jésus nous montre que l’amour du prochain ne peut se limiter à une théorie abstraite, mais engage tout l’être humain dans le concret de la vie. A l’exemple du prêtre et du lévite de la parabole, il ne suffit pas de pratiquer le culte pour exercer la miséricorde envers le prochain. Le Samaritain, au contraire, éprouve de la compassion envers celui qui souffre. La compassion est une caractéristique essentielle de la miséricorde que Dieu exerce à travers nous. En effet, celui qui est compatissant, par son agir, exerce la miséricorde même de Dieu. Jésus nous enseigne à ne pas classifier les autres pour voir qui est le prochain et qui ne l’est pas. On peut devenir le prochain de tous ceux que l’on rencontre ; et on le deviendra par la compassion que l’on éprouve envers eux. » « Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les diocèses de Montpellier, de Nantes, de Saint Claude et de Moulins, accompagnés de leurs évêques. Frères et sœurs, ne soyons pas indifférents aux souffrances des personnes que nous rencontrons. À l’exemple de Jésus, notre bon Samaritain qui se penche sur nous pour guérir nos blessures, sachons éprouver de la compassion et leur porter secours. Que Dieu vous bénisse ! » Source : site internet du Vatican. Texte intégral traduit en français sur Zenit.org. Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican. |