« Seigneur, aie pitié de moi, exauce mon désir ; Car je pense que son objet n’est pas la terre, Ni or, argent, pierres précieuses ou beaux vêtements, Ni honneurs, charges ou voluptés de la chair, Ni même les choses nécessaires au corps Et à cette vie de voyageurs qu’est la nôtre, Toutes choses qui nous sont données par surcroît Quand nous cherchons ton royaume et ta justice. Vois, mon Dieu, quel est l’objet de mon désir ! Les impies m’ont raconté des délices, Mais ce n’est rien auprès de ta loi, Seigneur ! Voilà quel est l’objet de mon désir ! Vois, ô Père, regarde, vois et approuve, Et plaise à toi qu’aux yeux de ta miséricorde Je trouve grâce devant toi, afin que s’ouvre à moi, Quand je frappe, le dedans de tes paroles ! Je t’en conjure par notre Seigneur, Jésus-Christ, Ton fils, l’homme de ta droite, le fils de l’homme Que tu as établi près de toi médiateur entre toi et nous, Par qui tu nous as cherchés sans que nous te cherchions, Mais tu nous as cherchés pour que nous te cherchions ; Ton Verbe par qui tu as fait tous les êtres Et, parmi eux, moi aussi ; Ton fils unique par qui tu as appelé à l’adoption Le peuple des croyants et, parmi eux, moi aussi. » St Augustin, Les Confessions, prière du chap. XI, II, 3-4. |