« Toutes nos souffrances furent intégrées en la Passion du Christ, à l'heure immense de Gethsémani, et sont, en la sienne, salvatrices, soit pour une seule âme bien-aimée - époux, enfant, frère, ami - soit, plus largement, pour un peuple, pour une Eglise, pour une Patrie. Vous tous qui souffrez, innocents, comme a souffert l'Innocent Dieu, Nous sommes tous des martyrs, Nous sommes tous des hosties, Nous sommes tous des Sauveurs et des Rédempteurs. Mais il faut y consentir. Il faut dire à la souffrance le "oui" d'Amour du mariage. Vaine, la souffrance inacceptée, la souffrance qui refuse, la souffrance qui se hait. Si le Christ, au jardin sacré, avait dit non ! s'Il avait haï sa croix, Il aurait peut-être été crucifié, Il n'eût pas racheté les hommes. En son Fiat, par son Fiat seul, s'est accompli le sacrifice. En son Fiat étaient inclus tous nos consentements d'Amour à la Croix. Et c'est en notre long Fiat, au cours déchirant des siècles, au cours patient des vies, qu'Il a reçu de nous, les hommes - par les innocents sacrifiés - la goutte innombrable de pur courage qui fut, présentée par l'Ange dans le calice de l'agonie, l'alliée de son sang en lutte et son éternel breuvage de consolation. » Marie Noël (1883-1967), Notes intimes, Stock, Paris, 1959. « Souffrir est grand à la condition de souffrir saintement ! La souffrance prend la valeur de celui qui la souffre [...] ne souffrons pas pour rien [...]. Souffrons pour Dieu et pour les âmes [...]. Souffrons en paix et par amour... » Marthe Robin, Journal intime, 7 janvier 1930 (in Jacques Ravanel, Le secret de Marthe Robin - Paroles inédites, Presses de la Renaissance, 2008) |