« Mon Dieu, mon Sauveur, j'adore votre Coeur sacré, car ce coeur est le siège et la source de toutes vos plus tendres affections pour nous, pécheurs. Il est l'instrument et l'organe de votre amour ; Il a battu pour nous ; Il a soupiré d'un grand désir de notre amour ; Il a souffert douloureusement pour nous et pour notre salut. Le zèle l'enflamma, pour que la gloire de Dieu fût manifestée en nous et par nous. Il est le canal par lequel votre affection humaine débordante est venue à nous, par lequel est venue à nous toute votre divine charité. Toute votre incompréhensible compassion pour nous, comme Dieu et comme homme, comme notre Créateur, notre Rédempteur, et notre Juge, est venue à nous et y vient toujours, par ce Sacré Coeur, en un fleuve aux courants mêlés inséparablement. O Symbole très sacré, et Sacrement de l'amour divin et humain dans sa plénitude, Vous m'avez sauvé par votre force divine et par votre affection humaine, et enfin par ce sang miraculeux dont Vous débordiez !
O très sacré et très aimant Coeur de Jésus, Vous êtes caché dans le Sante Eucharistie, et Vous y battez toujours pour nous. Maintenant comme jadis, Vous dites : "Desiderio desideravi", - "J'ai désiré avec désir". - Je Vous adore donc avec tout mon amour le meilleur et toute ma vénération, avec mon affection fervente et ma volonté la plus soumise et la plus résolue. O mon Dieu, quand Vous condescendez à souffrir que je Vous reçoive, que je Vous mange et Vous boive, et que, pour un moment, Vous faites votre demeure en moi, oh ! faites battre mon coeur avec votre Coeur ! Purifiez-le de tout ce qui est terrestre, de tout ce qui est orgueilleux et sensuel, de tout ce qui est dur et cruel, de toute perversité, de tout désordre, de toute langueur ! Remplissez-le tellement de Vous que ni les événements du jour, ni les circonstances quelconques n'aient le pouvoir de le troubler ; mais qu'en votre crainte et votre amour il puisse trouver la paix. » Bx John Henry Newman, Méditations et Prières (XVI,2-3), Traduites par Marie-Agnès Pératé, Librairie Lecoffre, Paris, 1919. |
C’est par de longs et chaleureux applaudissements que le Synode des Evêques a accueilli ce vendredi matin le « Message au peuple de Dieu », synthèse des trois semaines de travaux sur les défis de la Nouvelle Evangélisation. Le document a été lu par plusieurs intervenants en cinq langues : italien, français, espagnol, anglais et allemand. Ce texte de plus de dix pages rappelle que la nouvelle évangélisation est une urgence pour le monde, il invite les chrétiens à annoncer l’Evangile avec courage et sérénité, en dépassant la peur dans la foi. Au début du document, les évêques évoquent le passage évangélique de Jean qui raconte la rencontre de Jésus avec la Samaritaine au puits: c'est l'image de l'homme contemporain, tenant une cruche vide, qui a soif et nostalgie de Dieu, et vers qui l'Église doit aller pour rendre présent le Seigneur. Comme la Samaritaine, celui qui rencontre Jésus ne peut pas ne pas devenir le témoin de l'annonce de salut et d'espérance de l'Évangile. Raviver une foi qui risque de s'éclipser En ce qui concerne plus spécifiquement le contexte de la nouvelle évangélisation, le Synode rappelle le besoin de raviver une foi qui risque de s'éclipser dans les contextes culturels actuels et qui s'affaiblit même chez de nombreux baptisés. La rencontre avec le Seigneur, qui révèle que Dieu est amour, ne peut avoir lieu que dans l'Église, comprise comme forme de communauté accueillante et expérience de communion; à partir de là, les chrétiens deviennent des témoins dans d'autres lieux aussi. Toutefois, l'Église confirme l'idée que pour évangéliser il faut tout d'abord être évangélisé et lance un appel à la conversion - en commençant par elle même -, parce que les faiblesses des disciples de Jésus pèsent sur la crédibilité de la mission. Conscients du fait que le Seigneur est le guide de l'histoire et que le mal n'aura pas le dernier mot, les évêques invitent les chrétiens à vaincre la peur par la foi et à regarder le monde avec courage et sérénité car, bien que rempli de contradictions et de défis, ce monde demeure celui que Dieu aime. Pas de pessimisme, et pas de nouvelles stratégies Pas de pessimisme, alors: la mondialisation, la sécularisation et la nouvelle donne de la société, les migrations, avec toutes les difficultés et les souffrances qu'elles comportent, doivent représenter des opportunités d'évangélisation. En effet, il ne s'agit pas de trouver de nouvelles stratégies pour diffuser l'Évangile comme un produit de marché, mais de découvrir comment les personnes approchent Jésus. Le message considère la famille comme le lieu naturel de l'évangélisation et confirme qu'elle doit être soutenue par l'Église, par la politique et par la société. À l'intérieur de la famille, il souligne le rôle spécial que jouent les femmes et rappelle la situation douloureuse des personnes divorcées et remariées: tout en confirmant la discipline relative à l'accès aux sacrements, il insiste que ces personnes ne sont pas abandonnées par le Seigneur et que l'Église est une demeure accueillante pour tous. La famille, les paroisses, les jeunes Le message cite également la vie consacrée, témoin du sens supraterrestre de l'existence humaine, et les paroisses comme centres d'évangélisation; il rappelle l'importance de la formation permanente pour les prêtres et les religieux, et invite les laïcs (les mouvements et les nouvelles réalités ecclésiales) à évangéliser en restant en communion avec l'Église. La nouvelle évangélisation trouve une coopération souhaitable avec les autres Églises et communautés ecclésiales, animées elles aussi par le même esprit d'annonce de l'Évangile. Une attention particulière est portée sur les jeunes dans une perspective d'écoute et de dialogue pour racheter, et non pas mortifier, leur enthousiasme. Le message considère ensuite le dialogue, décliné sous différentes formes: avec la culture, qui a besoin d'une nouvelle alliance entre foi et raison, avec l'éducation, avec la science qui, quand elle ne confine pas l'homme au matérialisme, devient une alliée de l'humanisation de la vie, avec l'art, avec le monde de l'économie et du travail, avec les malades et ceux qui souffrent, avec la politique, à laquelle un engagement désintéressé et transparent en faveur du bien commun est demandé, avec les autres religions. En particulier, le Synode confirme que le dialogue interreligieux concourt à la paix, rejette le fondamentalisme et dénonce la violence à l'encontre des croyants. La contemplation et le silence Le message rappelle les possibilités qu'offrent l'Année de la Foi, la mémoire du Concile Vatican II et le Catéchisme de l'Église catholique. Enfin, il indique deux expressions de la vie de foi particulièrement significatives pour la nouvelle évangélisation: la contemplation, où le silence permet d'accueillir au mieux la Parole de Dieu, et le service aux pauvres, dans l'optique de reconnaître le Christ sur leurs visages. Dans la dernière partie, le message se tourne vers les Églises des différentes régions du monde et adresse à chacune d'entre elles des paroles d'encouragement pour l'annonce de l'Évangile: aux Églises d'Orient, il exprime le souhait qu'elles puissent pratiquer la foi dans des conditions de paix et de liberté religieuse; à l'Église d'Afrique, il recommande de développer l'évangélisation à travers la rencontre avec les anciennes et les nouvelles cultures, et fait appel aux gouvernements pour qu'ils mettent un terme aux conflits et aux violences. A chaque Eglise un message et un encouragement Les chrétiens d'Amérique du Nord, qui vivent dans une culture où abondent les expressions qui éloignent de l'Évangile, doivent se tourner vers la conversion et être ouverts à accueillir les immigrés et les réfugiés. L'Amérique latine est invitée à vivre la mission permanente pour faire face aux défis actuels, comme la pauvreté, la violence même dans les nouvelles conditions de pluralisme religieux. L'Église en Asie, bien qu'étant une petite minorité, souvent placée en marge de la société et persécutée, est encouragée et exhortée à rester ferme dans la foi. L'Europe, bien que marquée par une sécularisation parfois agressive et blessée par les régimes passés, a créé une culture humaniste capable de donner un visage à la dignité de la personne et à l'édification du bien commun; les chrétiens européens ne doivent pas se laisser abattre par les difficultés du présent, mais ils doivent les percevoir comme un défi. À l'Océanie, enfin, il est demandé de s'engager encore à prêcher l'Évangile. Enfin, le message se termine en implorant l'intercession de Marie, Étoile de la nouvelle évangélisation. Source : Radio Vatican. |