« Frère Louis, demandait-on à Louis de Gonzague, si l'on vous annonçait que dans une demi-heure la mort va vous prendre, que feriez-vous ? - Mais, je continuerais à jouer aux boules ! » ( Cf. au 19 janvier 2015, le même exemple rapporté au sujet de St Charles Borromée, par le R.P. Faber ) Le bon Péguy fait ainsi parler la petite Hauviette, amie de Jeanne : « Si j'étais à la maison, occupée à filer mon peson de laine ou à jouer aux boquillons, parce que ce serait l'heure de jouer ; si on venait me dire : Hauviette, Hauviette, c'est l'heure du jugement dernier ; dans une demi-heure l'ange va commencer à jouer de la trompette... je continuerais à filer ma laine et je continuerais à jouer aux boquillons. L'amusement des petites filles, l'innocence des petites filles est agréable à Dieu. Tout ce que l'on fait dans la journée est agréable à Dieu, pourvu naturellement que ce soit comme il faut. Tout est à Dieu, tout regarde Dieu, tout se fait sous le regard de Dieu, toute la journée est à Dieu. La prière du matin et la prière du soir, l'Angelus du matin et l'Angelus du soir, les trois repas par jour et le goûter de quatre heures et l'appétit au repas, le travail entre les repas et le jeu quand il faut et l'amusement quand on peut ; prier en se levant parce que la journée commence, demander avant et remercier après, toujours de bonne humeur, c'est pour tout ça ensemble et pour tout ça, l'un après l'autre que nous avons été mis sur la terre : c'est tout ça ensemble et c'est ça l'un après l'autre qui fait la journée du Bon Dieu. » Charles Péguy, Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, cité par le P. Monier, "Exercices Spirituels" (2e semaine, 20), Lyon, 1949. |