« Jésus, mon Sauveur, vrai Dieu et vrai homme, et le vrai Christ, promis aux patriarches et aux prophètes dès l’origine du monde, et fidèlement donné dans le temps au saint peuple que vous avez choisi, vous avez dit de votre sainte et divine bouche : « C’est ici la vie éternelle de vous connaître, vous qui êtes le seul vrai Dieu, et Jésus-Christ que vous avez envoyé (1). » En la foi de cette parole, je veux avec votre grâce me rendre attentif à connaître Dieu et à vous connaître. Vous êtes Dieu vous-même, et un seul Dieu avec votre Père, selon ce qu’a dit votre disciple bien-aimé en parlant de vous : « Celui-ci est le vrai Dieu et la vie éternelle (2) » ; et saint Paul : que « vous êtes né des patriarches, Dieu béni au-dessus de tout (3) ». Et quand vous dites que « la vie éternelle est de connaître Dieu et Jésus-Christ (4) », ce n’est pas pour vous distinguer d’avec Dieu : loin de nous un tel blasphème ! mais pour nous rendre attentifs à votre divinité unie à nous par le mystère de l’incarnation, qui vous rend le vrai Emmanuel, « Dieu avec nous (5) » : et par vous nous fait entrer en société avec Dieu, selon ce que dit saint Pierre, que « nous sommes participants de la nature divine (6) ». Je m’approche donc de vous autant que je puis, avec une vive foi, pour connaître Dieu en vous et par vous, et le connaître d’une manière digne de Dieu, c’est-à-dire d’une manière qui me porte à l’aimer et à lui obéir : selon ce que dit encore votre disciple bien-aimé : « Celui qui dit qu’il connaît Dieu et ne garde pas ses commandements, c’est un menteur (7) » ; et vous-même : « Celui qui fait mes commandements, c’est celui qui m’aime (8). » C’est donc uniquement pour vous aimer, que je veux vous connaître ; et c’est pour m’attacher à faire votre volonté, que je veux vous connaître et vous aimer, persuadé qu’on ne peut vous bien connaître sans s’unir à vous par un chaste et pur amour. Pour vous bien connaître, ô mon Dieu et cher Sauveur ! je veux toujours, avec votre grâce, vous considérer dans tous vos états et tous vos mystères, et connaître avec vous en même temps votre Père qui vous a donné à nous, et le Saint-Esprit que vous nous avez donné tous deux. Et toute ma connaissance ne consistera qu’à me réveiller et à me rendre attentif aux simples et pures idées que je trouverai en moi-même dans les lumières de la foi, ou peut-être dans celles de la raison, aidée et dirigée par la foi même ; car c’est ainsi que j’espère parvenir à vous aimer, puisque le propre de la foi, selon ce que dit saint Paul, c’est d’être « opérante et agissante par amour (9). » Amen. » 1 Joan., XVII, 3. 2 I Joan., V, 20. 3 Rom., IX, 5. 4 Joan. XVII, 3. 5 Matth., I, 23. 6 II Petr., I, 4. 7 I Joan., II, 4. 8 Joan., XIV, 21. 9 Galat., V, 6. J.-B. Bossuet, Elévations à Dieu sur les mystères (Prière à Jésus-Christ), in "Oeuvres complètes de Bossuet, publiées d'après les imprimés et les manuscrits originaux par F. Lachat", Vol. VII, Paris, Librairie Louis Vivès, 1862. Source : Abbaye Saint-Benoît. |
« L’Évangile de ce dimanche raconte les débuts de la vie publique de Jésus dans les villes et dans les villages de Galilée. Sa mission ne démarre pas à Jérusalem, c'est-à-dire du centre religieux, centre aussi bien social que politique, mais d'une région de banlieue, de la périphérie, qui était méprisée par les Juifs les plus radicaux en raison de la présence dans cette région de différentes populations étrangères. Et à ce propos le prophète Isaïe parle de la Galilée comme 'Galilée des nations' : c'est une terre de frontières, une zone de transit, où l'on rencontre des personnes différentes par leur race, culture et religion. La Galilée devient ainsi le lieu symbolique pour l'ouverture de l’Évangile envers toutes les nations, tous les peuples. De ce point de vue, la Galilée ressemble au monde d'aujourd'hui : présence de cultures multiples, nécessité de confrontations et nécessité aussi de rencontres. Nous aussi nous sommes immergés chaque jour dans une Galilée des nations. Et dans ce contexte, nous pouvons avoir peur et céder à la tentation de construire des barrières pour être plus rassurés, plus protégés. Mais Jésus nous apprend que la Bonne Nouvelle qu'il apporte n'est pas réservée à une partie de l'humanité, mais qu'il faut la donner à tous. C'est une Bonne Nouvelle destinée à tous ceux qui l'attendent, mais aussi à tous ceux qui n'attendent peut-être plus rien et qui n'ont même plus la force de chercher et de demander. En partant de la Galilée, Jésus nous apprend que personne n'est exclu du salut de Dieu. Bien au contraire, que Dieu préfère partir des périphéries, des derniers, pour atteindre tous les autres. Il nous apprend une méthode, sa méthode, qui exprime le contenu, c'est-à-dire la miséricorde du Père. Chaque chrétien et chaque communauté discernera quel est le chemin que le Seigneur demande. Cependant nous tous nous sommes invités à accepter cet appel (*). Quel est cet appel ? Sortir de ses propres commodités, ses propres conforts, pour atteindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile. Jésus commence sa mission, non seulement d'un lieu décentralisé, mais aussi par des hommes que l'on appellerait des hommes de 'profil bas' ; pour choisir ses premiers disciples et ses apôtres, il ne s'adresse pas aux écoles des scribes, aux docteurs de la loi, mais il s'adresse à des personnes humbles, aux personnes simples qui se préparent avec engouement à la venue du Royaume de Dieu. Jésus va les chercher là où ils travaillent, sur les rives du lac : ce sont des pécheurs. Il les appelle et eux ils le suivent, tout de suite ! Ils quittent leurs filets et ils partent avec lui. Leur vie deviendra une aventure extraordinaire, une aventure fascinante. Chers amis, le Seigneur appelle aujourd'hui aussi. Le Seigneur passe dans les rues de notre vie quotidienne. Aujourd'hui aussi, en ce moment, là, le Seigneur passe en ce moment sur cette place. Il nous appelle pour partir avec lui, travailler avec lui pour le Royaume de Dieu dans les "Galilée" de notre temps. Chacun d'entre vous doit penser : 'Le Seigneur passe aujourd'hui, le Seigneur me regarde, il me regarde là, maintenant. Et il me dit quoi le Seigneur ? Si quelqu'un d'entre vous sent que le Seigneur lui dit 'Suis-moi', alors courage ! Pars avec le Seigneur ! Le Seigneur ne déçoit jamais. Si vous sentez dans votre cœur que le Seigneur vous appelle pour le suivre, laissons-nous donc rejoindre par son regard, par sa voix, et suivons-le, afin que la joie de l’Évangile arrive jusqu'aux frontières de la terre, et qu'aucune périphérie ne soit privée de sa Lumière. » (*) : « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné. » (Mc 16,15-16) « Maintenant, vous voyez que je ne suis pas seul, je suis en bonne compagnie, deux d'entre vous, ce sont des enfants des Actions Catholiques de Rome [très nombreux sur la place Saint-Pierre]. On célèbre aujourd'hui la journée mondiale des malades de la lèpre (Giornata mondiale dei malati di lebbra). Cette maladie, même si elle régresse, frappe encore beaucoup de personnes qui sont en dans des conditions de très grande misère. Il est important de garder vive la solidarité avec nos frères et sœurs, assurons-les de nos prières, et prions aussi pour tous ceux qui les assistent et de différentes façons s'engagent pour vaincre cette maladie. Je suis proche par la prière de l'Ukraine, et tout particulièrement de tous ceux qui ont perdu leur vie ces jours-ci et de leurs familles. Je souhaite que l'on développe un dialogue constructif entre les institutions et la société civile et que, en évitant tout recours à la violence, je souhaite que dans le cœur de chacun prévale l'esprit de paix et la recherche du bien commun. Aujourd'hui, il y a beaucoup d'enfants sur cette place, beaucoup ! Et aussi, je voudrais, avec eux, adresser une pensée pour Coco Campolongo qui, à trois ans, a été brûlé dans une voiture à Cassano allo lonio en Calabre. Cet acharnement sur un enfant si petit semble ne pas avoir de précédent dans l'histoire de la criminalité. Prions pour Coco qui est bien évidemment avec Jésus dans les cieux, et prions pour ces criminels afin qu'ils se repentent et qu'ils se convertissent au Seigneur. » |
« Hier, à Naples, a été proclamée bienheureuse Marie-Christine de Savoie, qui a vécu durant la première moitié du XIXe siècle, reine des Deux-Siciles. Femme d'une spiritualité profonde et d'une grande humilité, elle prit en charge les souffrances de son peuple, devenant une véritable "mère des pauvres". Son exemple de charité extraordinaire témoigne que la bonne vie de l’Évangile est possible dans tous les milieux et dans toutes les conditions sociales. » [fête le 21 janvier] |
« Et maintenant je m'adresse aux adolescents et adolescentes de l'Action Catholique du diocèse de Rome. Chers enfants, cette année aussi, accompagnés par le cardinal vicaire, vous êtes venus nombreux à la fin de votre caravane de la paix. Je vous remercie, je vous remercie beaucoup ! Écoutons maintenant le message que vos amis, qui sont à côté de moi, nous liront. "Cher Pape, aujourd'hui, nous les adolescents de l'Action Catholique, nous sommes venus ici place Saint-Pierre avec nos familles et nos éducateurs pour porter notre message de paix à toi, Saint-Père, de façon à ce qu’il puisse arriver au monde entier. Nous réfléchissons cette année dans nos groupes à l’importance de se remettre en question et d'apporter sa propre contribution, unique, originale, au cri : 'Il n'y a pas de remise en question sans toi !' Et nous savons qu'il y a de la place pour chacun d'entre nous, et plus nous serons nombreux, et plus nous aurons du succès. Dieu nous aime, avec nos défauts, nos qualités, et c'est justement pour cela qu'il nous invite à participer à sa joie. Et nous ne pouvons qu'accueillir son invitation, nous remettant en question, apportant son message d'amour dans les lieux que nous fréquentons tous les jours et aux personnes qui sont à côté de nous. Avec l'Action Catholique, nous avons vu que pour faire fonctionner n'importe quel jeu, il faut respecter les règles du jeu, les personnes, et les espaces. Chaque enfant a le droit de pouvoir jouer, de pouvoir s'amuser dans un contexte approprié, mais malheureusement dans le monde entier cela ne peut pas arriver, et pour cela nous avons recueilli des offrandes destinées à Haïti, pour permettre de construire des lieux où ils pourraient s'amuser, faire du sport. De cette façon, dans cette zone détruite par les catastrophes naturelles, par la joie et les sourires des enfants, l'espérance pourra renaître. Confions donc notre message de paix à cette colombe, avec l'idée qu'elle puisse porter partout notre message, puisque la paix comme le vent souffle fort et peut atteindre tout le monde, et plus particulièrement ceux qui en ont le plus besoin. Nous te demandons de prier pour nous tous, afin que nous puissions être nous-mêmes, dans la vie de tous les jours, des témoins de sa paix. Nous voulons te rendre cette affection qu'avec simplicité tu montres à tout le monde, avec l'enthousiasme et la joie qui caractérisent l'ACR. Merci Saint-Père, l'Action Catholique t'embrasse très fort." Maintenant, ces deux adolescents vont libérer les deux colombes, symboles de paix. Allez ! » |