Ant. ad Introitum. Is. 9, 6. Introït Puer natus est nobis, et fílius datus est nobis : cuius impérium super húmerum eius : et vocábitur nomen eius magni consílii Angelus. Un enfant nous est né, un fils nous est donné : la souveraineté repose sur son épaule : et on l’appellera le Messager d’en haut. Ps. 97, 1. Cantáte Dómino cánticum novum, quia mirabília fecit. Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles. V/. Glória Patri. Commentaire musical par un moine sur le blog de L'Homme Nouveau. |
Chers frères et sœurs, joyeux Noël ! Christ est né pour nous, exultons en ce jour de notre salut ! Ouvrons nos cœurs pour recevoir la grâce de ce jour, qu’il est lui-même : Jésus est le “ jour ” lumineux qui est apparu à l’horizon de l’humanité. Jour de miséricorde, dans lequel Dieu le Père a révélé à l’humanité son immense tendresse. Jour de lumière qui dissipe les ténèbres de la peur et de l’angoisse. Jour de paix, où il devient possible de se rencontrer, de dialoguer, et surtout de se réconcilier. Jour de joie : une « grande joie » pour les petits et les humbles, et pour tout le peuple (cf. Lc 2, 10). En ce jour, de la Vierge Marie, est né Jésus, le Sauveur. La crèche nous fait voir le « signe » que Dieu nous a donné : « un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire » (Lc 2, 12). Comme les bergers de Bethléem, nous aussi allons voir ce signe, cet événement qui se renouvelle dans l’Église chaque année. Noël est un événement qui se renouvelle dans chaque famille, dans chaque paroisse, dans chaque communauté qui accueille l’amour de Dieu incarné en Jésus Christ. Comme Marie, l’Église montre à tous le « signe » de Dieu : l’Enfant qu’elle a porté dans son sein et a enfanté, mais qui est le Fils du Très-Haut, parce que « il vient de l’Esprit Saint » (Mt 1, 20). C’est pourquoi il est le Sauveur, parce qu’il est l’Agneau de Dieu qui prend sur lui le péché du monde (cf. Jn 1, 29). Avec les bergers, prosternons-nous devant l’Agneau, adorons la Bonté de Dieu faite chair, et laissons des larmes de repentir remplir nos yeux et laver notre cœur. Nous en avons tous besoin. Lui seul, Lui seul peut nous sauver. Seule la Miséricorde de Dieu peut libérer l’humanité de nombreuses de formes de mal, parfois monstrueux, que l’égoïsme engendre en elle. La grâce de Dieu peut convertir les cœurs et ouvrir des voies de sortie de situations humainement insolubles. Là où naît Dieu, naît l’espérance : Lui apporte l’espérance. Là où naît Dieu, naît la paix. Et là où naît la paix, il n’y a plus de place pour la haine et pour la guerre. Pourtant même là où est venu au monde le Fils de Dieu fait chair, des tensions et des violences continuent et la paix reste un don à invoquer et à construire. Qu’Israéliens et Palestiniens puissent reprendre un dialogue direct et arriver à une entente qui permette aux deux peuples de vivre en harmonie, dépassant un conflit qui les a longuement opposés, avec de graves répercussions sur toute la région. Au Seigneur, nous demandons que l’entente intervenue au sein des Nations Unies parvienne le plus tôt possible à faire taire le vacarme des armes en Syrie et à remédier à la très grave situation humanitaire de la population épuisée. Il est aussi urgent que l’accord sur la Libye obtienne le soutien de tous, afin que soient dépassées les graves divisions et les violences qui affligent le pays. Que l’attention de la Communauté internationale soit unanimement dirigée à faire cesser les atrocités qui, aussi bien dans ces pays qu’en Irak, au Yémen et dans l’Afrique subsaharienne, fauchent encore de nombreuses victimes, causent d’effroyables souffrances et n’épargnent pas non plus le patrimoine historique et culturel de peuples entiers. Ma pensée va aussi à tous ceux qui ont été touchés par d’atroces actions terroristes, particulièrement par les récents attentats survenus sous les cieux d’Égypte, à Beyrouth, Paris, Bamako et Tunis. À nos frères, persécutés dans de nombreuses parties du monde à cause de la foi, que l’Enfant-Jésus donne consolation et force. Ce sont nos martyrs d’aujourd’hui. Nous demandons paix et concorde pour les chères populations de la République démocratique du Congo, du Burundi et du Sud Soudan afin que, par le dialogue, se renforce l’engagement commun pour l’édification de sociétés civiles animées d’un esprit sincère de réconciliation et de compréhension réciproque. Que Noël apporte aussi une paix véritable à l’Ukraine, offre soulagement à ceux qui subissent les conséquences du conflit et inspire la volonté de porter à leur achèvement les accords pris, pour rétablir la concorde dans le pays tout entier. Que la joie de ce jour illumine les efforts du peuple colombien pour que, animé par l’espérance, il continue avec ardeur à poursuivre la paix désirée. Là où naît Dieu, naît l’espérance ; et là où naît l’espérance, les personnes retrouvent la dignité. Pourtant, encore aujourd’hui de nombreux hommes et femmes sont privés de leur dignité humaine et, comme l’Enfant-Jésus, souffrent du froid, de la pauvreté et du refus des hommes. Que notre proximité rejoigne aujourd’hui ceux qui sont le plus sans défense, surtout les enfants-soldats, les femmes qui subissent des violences, les victimes de la traite des personnes et du narcotrafic. Que notre réconfort ne manque pas à tous ceux qui fuient la misère ou la guerre, voyageant dans des conditions trop souvent inhumaines et risquant souvent leur vie. Que soient récompensés avec d’abondantes bénédictions tous ceux qui, simples personnes et États, s’emploient avec générosité à secourir et à accueillir les nombreux migrants et réfugiés, les aidant à construire un avenir digne pour eux et pour leurs proches et à s’intégrer à l’intérieur des sociétés qui les reçoivent. En ce jour de fête, que le Seigneur redonne espérance à tous ceux qui n’ont pas de travail - et ils sont nombreux –, et soutienne l’engagement de tous ceux qui ont des responsabilités publiques dans le domaine politique et économique pour qu’ils mettent tout en œuvre afin de poursuivre le bien commun et protéger la dignité de toute vie humaine. Là où naît Dieu, fleurit la miséricorde. Elle est le don le plus précieux que Dieu nous fait, particulièrement en cette année jubilaire, durant laquelle nous sommes appelés à découvrir la tendresse que Notre Père céleste a envers chacun de nous. Que le Seigneur donne particulièrement aux détenus d’expérimenter son amour miséricordieux qui soigne les blessures et vainc le mal. Et ainsi aujourd’hui ensemble, exultons dans le jour de notre salut. En contemplant la crèche, fixons notre regard sur les bras ouverts de Jésus qui nous montrent l’étreinte miséricordieuse de Dieu, tandis que nous écoutons les vagissements de l’Enfant qui nous susurre : « À cause de mes frères et de mes proches, je dirai : “ Paix sur toi ! ” » (Ps 121 [122], 8). Souhaits de Noël après le Message Urbi et Orbi A vous, frères et sœurs, venus de toutes les parties du monde sur cette place, et à toutes les personnes de divers pays qui êtes reliées par la radio, la télévision et les autres moyens de communication, j’adresse mes vœux les plus cordiaux. C’est le Noël de l’Année sainte de la Miséricorde, aussi je vous souhaite à tous de pouvoir accueillir dans votre vie la miséricorde de Dieu, que Jésus Christ nous a donnée, pour être miséricordieux avec nos frères. Ainsi nous ferons grandir la paix ! Joyeux Noël ! Source : site internet du Vatican. |
« Voilà donc ce Dieu incarné. Ô que c'est une belle chose à considérer que le mystère très haut et très profond de l'Incarnation de notre Sauveur ! Mais tout ce que nous en pouvons entendre et comprendre par le discours n'est rien, et pouvons bien dire à ce propos ce que disait un sage qui lisait un livre très haut et obscur d'un ancien philosophe (*) ; il avoua franchement : Ce livre est si docte et difficile que je n'y entends presque rien ; le peu que je comprends est extrêmement beau, mais je crois que ce que je n'entends pas l'est plus encore. Il eut raison de parler ainsi. Nous pourrons bien nous servir de ces paroles considérant le mystère de l'Incarnation, et dire : Ce mystère est si haut et si profond que nous n'y entendons rien ; tout ce que nous en savons et connaissons est extrêmement beau, mais nous croyons que ce que nous ne comprenons pas l'est encore davantage. Enfin nous le saurons un jour là-haut, où nous célèbrerons avec un contentement incomparable cette grande fête de Noël, c'est à dire de l'Incarnation ; là nous verrons clairement tout ce qui s'est passé en ce mystère, et bénirons sans fin Celui qui étant si haut s'est tant abaissé pour nous exalter. Dieu nous en fasse la grâce. Ainsi soit-il. » (*) : Socrate lisant un livre d'Héraclite. St François de Sales (1567-1622), Sermon pour la veille de Noël (conclusion), in "Oeuvres complètes de Saint François de Sales", Tome Deuxième (Sermons), Paris, A. Desrez, 1836. |
Michael Praetorius (1571-1621) : In dulci jubilo (3:41) Marc-Antoine Charpentier (1643-1704) : In Nativitatem Domini Nostri Jesu Christi Canticum (16:18) Andreas Hammerschmidt (1611-1675) : O ihr lieben Hirten (6:33) Charles Theodore Pachelbel (1690-1750) : Magnificat (5:44) Johann Hermann Schein (1586-1630) : Vom Himmel hoch (1:45) Dietrich Buxtehude (v.1637-1707) : In dulci jubilo (8:12) Michael Haydn (1737-1806) : Lauft, ihr Hirten, allzugleich (9:34) |