« Dieu grand, Dieu saint, Dieu sans faute, Puisque Vous ne voulez pas Qu'en marchant sur terre j'ôte Leur malheur à ceux d'en bas ; Puisqu'il vous est nécessaire Pour votre travail de Dieu Comme à l'homme la misère Du bois souffrant pour son feu ; La nuit de la créature, Puisqu'il faut sans doute afin De vous aider qu'elle dure, Je lui donnerai la main. La détresse de la terre, Tant qu'il la faudra, mon Dieu, Mêler à votre mystère, Je lui baiserai les yeux. Ah ! faites, immense Père, Faites vite, Père obscur, Ce que Vous avez à faire, Si vaste, si long, si dur ! Moi, je porte cette foule. Je soutiendrai dans mes mains Humaines d'où le sang coule, Le poids de ces fronts humains. Les affamés de ce monde, Les faibles et leur langueur, Viendront manger à la ronde Le pain que j'ai dans le coeur, Et pendant que je les mène Se refaire en mon amour, Ils apercevront leur peine Qui devient ciel alentour. Et pendant qu'en moi je serre Ces errants que j'ai trouvés, Ils verront dans leur misère Un royaume se lever. Et pendant que je les aime A mourir pour eux de mort, Ils se diront que Vous-même Les aimez malgré leur sort. Que s'ils souffrent, si je souffre Avec eux si tendrement, C'est que Vous dans votre gouffre Ne pouvez faire autrement. Et les pauvres pleins de peine, Fermant les yeux dans mon coeur, Attendront là l'incertaine Bonté de votre labeur. Les pauvres gens sans science, Se confiant au ciel noir, Mêleront leur patience A votre oeuvre sans la voir. Et tant qu'ô main paternelle, Dans l'ombre vous n'aurez pas Fini la chose éternelle, Je les tiendrai dans mes bras, Dans mes bras grands ouverts d'homme Crucifié, mais pendant Que leur douleur et moi sommes Sous la charge haletants, Tenez vos portes ouvertes, Pour que je ramène ici Ces pauvres âmes désertes Et ces pauvres corps transis, Préparez la grand'lumière, Préparez le feu, la paix, Pour que sitôt la dernière Sueur versée, à jamais, Tous ensemble, eux, moi, vous, comme Des frères au même lieu, Ils se reposent d'être homme, Et nous, Père, d'être Dieu. » Marie Noël (1883-1967), extrait du "Chant de la Divine Merci" in Les Chants de la Merci, Editions Crès et Cie, Paris, 1930. |
Ce matin près la Salle de Presse du Saint-Siège, le Cardinal Antonio Maria Vegliò, Président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants, assisté du Secrétaire Mgr. Joseph Kalathiparambil et du Sous Secrétaire le P. Gabriele F.Bentoglio, a présenté le message du Pape François pour la prochaine Journée mondiale des migrants et des réfugiés. Le Cardinal a indiqué que pour son premier message, le Saint-Père vise à un monde meilleur, et qu'il faut le lire dans le contexte de la globalisation, de ses effets négatifs comme positifs. En toile de fond il y a la mobilité humaine qui selon Benoît XVI constitue un signe des temps. Puis le Cardinal a souligné combien le phénomène touche un très grand nombre de personnes. Selon les Nations-Unies et l'OMI 232 millions de personnes vivent hors de leur pays tandis que 740 autres sont des migrants internes. Un milliard d'habitants de la terre, un sur sept environ, est touché. Le texte intégral de ce message que le Pape François adresse à l'Eglise pour la prochaine Journée mondiale des migrants et des réfugiés (19 janvier 2014), dont le titre est : "Migrants et réfugiés : vers un monde meilleur" (daté du 5 août dernier), est en ligne sur le site internet du Vatican. Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 24.9.13) |
Ce Requiem a été composé en 8 semaines à Berne, au printemps 1878. Il a été créé le 22 mai 1878 en l'Eglise Saint-Sulpice de Paris, six jours avant qu'André, le premier fils de Saint-Saëns, âgé de deux ans et demi, ne se tue en tombant de la fenêtre... Composition poignante... et prémonitoire ? Version intégrale par l'Orchestre National Philharmonique de Russie, dir. Vladimir Spivakov, ICI. |