« Saint Augustin demande (1) pourquoi l'on célèbre la naissance de saint Jean-Baptiste, tandis que, pour tous les autres saints, la fête ne se célèbre que le jour de leur mort ? "C'est, nous dit-il, que les autres saints n'ont pas été choisis de Dieu ni avant de naître, ni même en naissant, mais seulement dans le cours de leur vie, après bien des combats et des pénitences ; saint Jean-Baptiste, au contraire, a été choisi de Dieu, non seulement en naissant, mais même avant de naître ; avant de voir le jour, il est prophète ; il est encore dans le sein de sa mère, que déjà il reconnaît le Sauveur du monde, lui-même encore dans le sein de la très sainte Vierge." Oui, M.F., disons-le, avant que ses yeux fussent ouverts, il contemplait son Dieu et son Sauveur, promis depuis tant de siècles. Aussi voyons-nous que sa vie a été un prodige continuel. Sa naissance fut semblable à ce beau soleil qui paraît tous les jours, portant de toute part la joie et la fécondité. Son berceau fut comme une montagne de baume, qui répand ses parfums jusqu'aux extrémités de la terre. En effet, quand saint Jean vint au monde, tous ses parents, tous ceux des environs étaient ravis d'admiration ; on les entendait se dire les uns aux autres : "Que va devenir un jour cet enfant ? Vraiment, la main toute-puissante de Dieu est sur lui (2)" Oui, M.F., de quelque côté que nous considérions ce saint, nous ne voyons rien en lui que de grand. 1° Il est grand par le nom de Jean qui lui fut donné ; 2° il est grand par les grâces dont le ciel l'a comblé ; 3° il est grand par la mission que Dieu lui a assignée ; 4° il est grand par les vertus sublimes qu'il a pratiquées ; 5° il est grand devant Dieu ; 6° il est grand devant les hommes ; 7° enfin, il est grand dans sa mort. N'est-ce pas un abîme de grandeurs ? N'ai-je pas raison de vous dire qu'on gagnerait tout autant de garder le silence, que de vouloir entreprendre l'éloge d'un si grand saint, tant ses vertus et ses privilèges sont au-dessus des connaissances d'un mortel ! Oh ! Que de grâces, M.F., nous pouvons obtenir du ciel par sa protection ! » (1) : En plusieurs de ses Sermons In Natali Joannis Baptistæ. (2) : Lc 1, 66. Saint curé d'Ars, extrait du Sermon pour la Fête de Saint Jean-Baptiste, in "Sermons du Saint curé d'Ars" tome IV, Nlle éd., Gabriel Beauchesne, Paris, 1925. |
Hymne "Ut queant laxis resonare fibris" de la fête de la Nativité de Saint Jean-Baptiste : "Pour que tes fidèles, ô saint Jean, puissent chanter à pleine voix les merveilles de ton histoire, efface le péché qui souille leurs lèvres..." A noter - pour les musiciens - que ce sont les premières lettres de cette hymne qui ont donné leur nom aux notes de musique, sous l'impulsion du moine Guido d'Arezzo, théoricien de la musique, au XIème siècle. A voir par exemple ici. |
« O Dieu qui créas l'univers et les cieux ; tu revêts le jour de l'éclat de la lumière, la nuit de la douceur du sommeil. Le repos rend les membres épuisés à leur tâche quotidienne ; il soulage les coeurs fatigués et dissipe l'angoisse des soucis. Nous te rendons grâces pour ce jour, nous faisons, à la tombée de la nuit, des prières et des voeux, pour que tu viennes à notre secours. Du fond du coeur nous te chantons, avec nos hymnes les plus beaux ; nous t'aimons du plus pur amour et nous adorons ta grandeur. Les heures sombres de la nuit relaient la clarté du jour, mais la foi n'a point de ténèbres et la nuit est illuminée par elle. Que toujours nos âmes veillent, Sans connaître le péché ! La foi gardera notre repos de tous les dangers de la nuit. Chasse les sollicitations impures ; sois le repos constant de nos coeurs. Ne laisse pas la ruse du Malin en troubler la douceur. Prions le Christ et le Père, l'Esprit de l'un et de l'autre ; ensemble, ô puissante Trinité, Garde sans cesse ceux qui te prient. » Saint Ambroise de Milan (+ 397), Trad. A. Hamman, revue par Patrice de la Tour du Pin, in "Prières des premiers chrétiens", Librairie Arthème Fayard, Paris, 1952 (n°288). |