« Je vous recommande très instamment une chose plus particulière encore, c'est de conserver votre âme dans la douceur et la paix devant Dieu ; je veux parler de la paix et de la douceur de Dieu, et non de l'insensibilité et de l'indifférence. Tenez votre âme pure et nette de toute chose créée ; oubliez-vous vous-mêmes ; modérez-vous en toutes choses et en toutes circonstances ; appliquez-vous doucement et paisiblement à conserver vos âmes dans cette nudité et ce dépouillement universels, dans cette modération intérieure et cette liberté douce, tranquille et recueillie, dans cette paix, ce repos, cet abandon devant Dieu, votre souverain Seigneur et très aimable et très cher Père. Attendez tout de sa main ; mettez-vous simplement à sa divine disposition, pour qu'il fasse de vous absolument et définitivement ce que bon lui semblera ; soyez toujours contents, tranquilles, pleins de joie et d'actions de grâces, sur ce qu'il lui plaira de vous donner et de ne pas vous donner. Qu'il vous prenne et vous attire fortement ou qu'il semble vous laisser, qu'il vous précède ou qu'il suive, qu'il vous conduise par la main ou qu'il fasse semblant de vous laisser aller seuls (je dis qu'il fasse semblant : car que deviendriez-vous s'il vous laissait réellement ?) ; qu'il agisse en vous d'une manière sensible ou qu'il se cache ; qu'il vous fasse triompher hautement de tous vos défauts ou qu'il vous laisse ramper dans vos misères ; qu'il vous tienne dans la paix ou qu'il permette que vous soyez assaillis de troubles, de tentations ou d'inquiétudes, tout cela doit vous être égal, parce que vous ne devez fixer votre âme qu'en lui et son très saint et très amoureux bon plaisir. Tenez-vous donc toujours tranquilles, doux et paisibles au milieu de tant de différents états, et non seulement paisibles, mais pleins de joie et d'actions de grâces de ce que votre Père et votre souverain et bien-aimé Maître fait sa volonté en vous, selon toute la plénitude de sa sagesse et de son amour. » Vénérable Père François Libermann (1802-1852), Lettre à un groupe de séminaristes (Rennes, 3 octobre 1837), in "Lettres spirituelles", choix des textes du R.P. L. Vogel, DDB. Ecrits du Père Libermann |
« Il faut nous unir à Dieu par de fréquentes élévations de notre esprit, et par un entier abandon de notre coeur entre ses mains. » Saint Vincent de Paul (1581-1660). |