Au fil des jours ... en 2012





24 février : Saint Modeste, évêque de Trèves (+ 480)

et au calendrier traditionnel :

Vendredi après les Cendres



« Prière d'une pauvre mendiante à Jésus.

O Jésus, donnez-moi, je vous prie, le pain de l'humilité,
le pain d'obéissance,
le pain de charité,
le pain de force pour rompre ma volonté et la fondre à la vôtre,
le pain de mortification intérieure,
le pain de détachement des créatures,
le pain de patience pour supporter les peines que mon coeur souffre. O Jésus, vous me voulez crucifiée, fiat,
le pain de force pour bien souffrir,
le pain de ne voir que vous seul en tout et toujours,
Jésus, Marie, la Croix, je ne veux d'autres amis que ceux-là. »

Sainte Bernadette, Carnet de notes intimes 12 (1873), in André Ravier s.j. (Présentation par), Les écrits de sainte Bernadette, Couvent Saint-Gildard - P. Lethielleux, Paris, 1961.





J'ai déjà eu l'occasion il y a quelques jours de m'élever contre le mot "solidarité" qui a remplacé - y compris chez nombre de chrétiens - celui de "charité". Comme j'en avais été averti (merci Soeur Marie-Françoise !), je n'ai donc pas été surpris par le thème retenu par le diocèse de Paris pour ses conférences de Carême. La liste des intervenants laisse pour le moins rêveur, mais c'est ainsi depuis bien des années déjà, hélas...
Je saisis toutefois cette occasion pour partager avec vous quelques lignes du livre du P. Michel-Marie Zanotti-Sorkine (curé de la paroisse Saint Vincent de Paul à Marseille) : "Homme et Prêtre" (Ad Solem, 2011), où ce dernier qui ne manie pas la langue de bois, remet quelques pendules à l'heure - ce qui lui a déjà valu, soit dit en passant, quelques ennuis autour de sa paroisse et au-delà, paroisse qui fait le plein tous les dimanches, et où conversions et baptêmes se multiplient...

« Loin de moi l'idée assez courante d'opposer le service de l'homme avec le service de Dieu, comme si un Vincent de Paul, un Cottolengo, un Camille de Lellis, une sainte Catherine Labouré, une mère Teresa avaient été pris dans ce dilemme absurde : ou l'homme ou Dieu ! ou la charité ou l'annonce explicite du Christ ! C'est ridicule. Quand mère Teresa se penchait sur un malade, on savait d'où procédait son amour et la médaille miraculeuse qu'elle donnait immanquablement aux gens qu'elle approchait manifestait encore sa volonté d'unir l'âme et le corps souffrants à leur Père et Créateur. Espérons que dans les années ou les siècles à venir, le mot de charité pourtant si ample, aujourd'hui banni du vocabulaire chrétien, reprendra ses droits et réduira au silence celui de solidarité qui court en slogan sur tous les esprits y compris les plus athées. Il est temps que nous, chrétiens, redevenions les serviteurs inutiles que Dieu attend, amoureux de la mission qui nous a été confiée et qui consiste en premier lieu à faire connaître son Fils bien-aimé le Christ, et le salut promis. C'est dire qu'en donnant un simple verre d'eau, celui qui le reçoit devrait sentir à quelle source il a été puisé !
[...]
L'alliance de la foi, de la piété et de la charité, voilà ce que l'Eglise a le devoir de manifester à notre société prétendument humaniste qui s'imagine sauver l'homme en le délivrant de toute transcendance. Pas un bout de pain, vous m'entendez, ne devrait être donné... sans que ne soit dit explicitement au bénéficiaire que ce bout de pain, c'est le cadeau de Dieu pour lui... Nous sommes tièdes, nous sommes tièdes, voilà la vérité ! Nous manquons de courage pour pousser les âmes dans les bras du Père ! »








Retour à l'agenda