« Vous voyez que la montagne de la perfection chrétienne est extrêmement haute : Eh ! mon Dieu, ce dites-vous, comment pourrais-je monter ? Courage, Philothée ; quand les petits mouchons des abeilles commencent à prendre forme on les appelle nymphes, et lors ils ne sauraient encore voler sur les fleurs, ni sur les monts, ni sur les collines voisines pour amasser le miel ; mais petit à petit, se nourissant du miel que leurs mères ont préparé, ces petits nymphes prennent des ailes et se fortifient, en sorte que par après ils volent à la quête par tout le paysage. Il est vrai, nous sommes encore de petits mouchons en la dévotion, nous ne saurions monter selon notre dessein, qui n'est rien moindre que d'atteindre à la cime de la perfection chrétienne ; mais si commençons-nous à prendre forme par nos désirs et résolutions, les ailes nous commencent à sortir, il faut donc espérer qu'un jour nous serons abeilles spirituelles et que nous volerons ; et tandis, vivons du miel de tant d'enseignements que les anciens dévots nous ont laissés, et prions Dieu qu'il nous donne "des plumes comme de colombe", afin que non seulement nous puissions "voler" au temps de la vie présente, mais aussi "nous reposer" en l'éternité de la future. » Saint François de Sales, Introduction à la Vie Dévote (4e partie ch.II), in Oeuvres, nrf Gallimard, 1969. |
« Qui prétend au divin amour doit soigneusement réserver son loisir, son esprit et ses affections pour cela. » Saint François de Sales, Traité de l'Amour de Dieu (L.XII ch.III), in Oeuvres, nrf Gallimard, 1969. |