« Je l'ai déjà dit, Chrétiens, il ne suffit pas au Sauveur de répandre ses dons sur Saint Jean ; il veut lui donner jusqu'à la source. Tous les dons viennent de l'amour ; il lui a donné son amour. C'est au coeur que l'amour prend son origine ; il lui donne encore le Coeur, et le met en possession de fonds dont il lui a donné tous les fruits.

... Ayons donc un coeur de Jésus-Christ, un coeur étendu qui n'exclut personne de son amour. C'est de cet amour réciproque qu'il se formera une chaîne de charité, qui s'étendra du Coeur de Jésus dans tous les autres, pour les lier et les unir inviolablement : ne la rompons pas ; ne refusons à aucun de nos frères d'entrer dans cette sainte union de la charité de Jésus-Christ.

... Voulez-vous donc, mes frères, participer ici-bas à la béatitude céleste ? Aimons-nous ; que la charité fraternelle remplisse nos coeurs : elle nous fera goûter, dans la douceur de son action, ces délices inexprimables qui font le bonheur des Saints ; elle enrichira notre pauvreté, en nous rendant tous les biens communs ; et ne formant de nous tous qu'un coeur et qu'une âme, elle commencera en nous cette unité divine qui doit faire notre éternel bonheur, et qui sera parfaite en nous lorsque, l'amour ayant entièrement transformé toutes nos puissances, Dieu sera tout en tous. »

Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704), extrait du Panégyrique de Saint Jean.

« Il n'est que Dieu qui compte. Seuls sa lumière et son Amour peuvent contenter et rassasier notre pauvre coeur d'homme, trop vaste pour le monde qui l'entoure. »
Guy de Larigaudie (1908-1940), Etoile au grand large, Editions du Seuil, Paris, 1943.