« Toute la vie chrétienne est en tension vers la béatitude, vers l'eschatologie, dans un surpassement incessant. Elle consiste à accueillir Dieu en soi, dans une démarche qui doit s'intensifier jour après jour, et qui donne au temps sa véritable dimension. Dans une aspiration infinie, qui a Dieu pour terme, et qu'aucune de nos actions ne pourra jamais combler. Plus que tout autre, le chrétien sait que la voie qui le mène à la béatitude est une voie qui l'engage tout entier. Une voie où, pour se vouloir lui-même, il lui faut vouloir Dieu et ses frères et le monde, sans espoir d'atteindre Dieu en plénitude avant la Parousie. Une voie qui le jettera inlassablement d'un élan à un autre, d'un don à un autre, d'un sacrifice à un autre. Voie dure, d'humilité, de sacrifices, de renoncements et de pauvreté, mais aussi voie joyeuse de perfection, de bonheur, de paix, de liberté spirituelle. Il faut le dire sans ambage : préférer à tout le reste ce consentement actif à Dieu, y subordonner toute notre vie, dans un dépassement qui se renouvelle sans cesse, c'est la loi de toute vie spirituelle authentique. En un sens, tout est déjà gagné, quand par-delà tous les soucis périssables, on a réveillé en soi le désir du paradis, quand on a dit oui à l'ouverture aux biens éternels, car ce oui profond libère une énergie spirituelle latente, capable de tarir en nous toutes les sources d'égoïsme. De la vie d'enfant de Dieu, de fils de lumière, d'héritier du Christ, la béatitude apparaît comme la véritable clef de voûte. » P. Marie-Joseph Le Guillou, Qui ose encore parler du bonheur ?, Mame, Paris, 1991. |
Dans sa nouvelle lettre pastorale sur l’Eglise et les sacrements, écrite dans l’élan de l’année de la foi, Mgr le Gall, archevêque de Toulouse, invite chacun à relire l’évangile selon saint Jean. Cette lettre pastorale est disponible en téléchargement sur le site de l'Eglise Catholique en Haute-Garonne, et sous forme d’un livret auprès du Service Communication, 28 rue de l’Aude, 31500 Toulouse. |
Le dernier événement de l’Année de la Foi, avant la Messe conclusive de dimanche, a été une rencontre du Saint-Père ce samedi après-midi avec quelque 500 catéchumènes, en chemin vers le baptême, accompagnés de leurs catéchistes venus d’une cinquantaine de pays dont la Bosnie Herzégovine, l’Algérie, la Chine, Cuba ou encore le Kirghistan. Sur le thème : « prêts à franchir la porte de la foi », la rencontre s'est déroulée dans la basilique Saint-Pierre sous la forme d’une Liturgie de la Parole rythmée par des lectures et des témoignages. Le Pape François avait accueilli 35 des nouveaux catéchumènes à l’entrée de la basilique Saint-Pierre. Dans sa catéchèse le Pape est revenu sur la signification de la vie nouvelle en Jésus-Christ à partir de l’Evangile de Jean. Texte intégral de l'intervention du Pape « Chers catéchumènes, Ce point culminant de l'Année de la foi vous réunit ici, avec vos professeurs et les membres de vos familles. Vous représentez aussi les nombreux autres hommes et femmes qui font, dans différentes parties du monde, le même chemin de foi. Vous venez de différents pays, de différentes traditions et expériences culturelles. Pourtant, ce soir, nous sentons que nous avons parmi nous beaucoup de choses en commun. Nous en avons surtout une : le désir de Dieu. Ce désir est évoqué par les paroles du Psalmiste : « Comme un cerf altéré cherche l'eau vive, ainsi mon âme te cherche toi, mon Dieu. Mon âme a soif de Dieu, le Dieu vivant ; quand pourrai-je m'avancer, paraître face à Dieu ? » (Ps 42,2 à 3). Il est très important de maintenir en vie ce désir, ce désir de rencontrer le Seigneur et de partager son expérience, son amour, sa miséricorde ! Si la soif du Dieu vivant vient à manquer, la foi risque de devenir un habitude, qui peut alors s'éteindre comme un feu qui ne sera pas rallumé. La lecture de l'Evangile (cf. Jn 1,35-42) nous a montré que Jean-Baptiste décrit Jésus comme l'Agneau de Dieu à ses disciples. Deux d'entre eux suivent le Maître, puis, à leur tour, deviennent des « médiateurs » qui permettent aux autres de rencontrer le Seigneur, de le connaitre et de le suivre. Trois passages de cette lecture évoquent l'expérience du catéchuménat. Premièrement, il y a l'écoute. Les deux disciples entendirent le témoignage de Jean-Baptiste. Même vous, chers catéchumènes, vous avez écouté ceux qui ont parlé de Jésus et vous ont proposé de le suivre pour devenir ses disciples par le baptême. Dans le tumulte de nombreuses voix qui résonnent autour de nous et à l'intérieur de nous, vous avez entendu et reçu la parole qui vous indiquait Jésus comme l’unique qui peut donner tout son sens à votre vie. Le deuxième moment est la rencontre. Les deux disciples rencontrent le Maître et restent avec lui. Après l'avoir rencontré, ils ressentent immédiatement quelque chose de nouveau dans leur cœur : la nécessité de transmettre leur joie aux autres, de sorte qu'ils puissent eux aussi le rencontrer. André, de fait, rencontre son frère Simon et le conduit à Jésus. Qu’il est bon de contempler cette scène ! Elle nous rappelle que Dieu ne nous a pas créés pour être seuls, renfermés sur nous-mêmes, mais pour nous ouvrir à la rencontre avec les autres. Dieu le premier vient vers chacun de nous, et cela est merveilleux ! Dans la Bible, Dieu apparaît toujours comme celui qui prend l'initiative de la rencontre avec l'homme : Il est celui qui cherche l'homme, et habituellement il recherche l’homme au moment où celui-ci fait l’expérience amère et tragique de la trahison de Dieu et de son éloignement de Dieu. Dieu n’attend pas de le trouver, il part immédiatement à sa recherche. Notre Père est un patient chercheur ! Il nous précède et est toujours en attente. Il ne s’éloigne pas de nous, mais il a la patience d'attendre le moment favorable de la rencontre avec chacun de nous. Et quand cette rencontre a lieu, ce n'est jamais une rencontre précipitée, parce que Dieu veut rester longtemps à nos côtés pour nous soutenir, pour nous consoler, pour nous transmettre sa joie. Comme nous aspirons à Lui et nous le désirons, lui aussi a le désir d'être avec nous, parce que nous lui appartenons, nous sommes sa « chose », nous sommes ses créatures. Lui aussi, peut-on dire, a soif de nous, a soif de nous rencontrer. La dernière partie de l’Evangile concerne le cheminement. Les deux disciples marchent en direction de Jésus et font un bout de chemin avec Lui. C’est un enseignement important pour nous tous. La foi est un cheminement avec Jésus ... et qui dure toute une vie. A la fin, il sera là. Bien sûr, à certains moments de notre voyage nous nous sentons fatigués et confus. Mais la foi nous donne la certitude de la présence constante de Jésus dans toutes les situations, même les plus douloureuses ou difficiles à comprendre. Nous sommes appelés à marcher pour entrer de plus en plus profondément dans le mystère de l'amour de Dieu qui nous comble et nous permet de vivre avec sérénité et dans l’espérance. Chers catéchumènes, aujourd’hui vous commencez le voyage du catéchuménat. J'espère que vous allez le suivre avec joie, assurés du soutien de toute l'Eglise, qui vous regarde avec une grande confiance. Marie, la parfaite disciple, vous accompagne : C’est beau de la voir comme notre Mère dans la foi ! Je vous invite à conserver votre enthousiasme du premier moment qui a fait ouvrir vos yeux à la lumière de la foi ; à vous rappeler, comme le disciple bien-aimé, le jour, l'heure, où pour la première fois vous êtes restés avec Jésus, où vous avez senti son regard sur vous. Ainsi vous serez toujours assurés de l'amour fidèle du Seigneur. Il ne vous trahira jamais ! » Source : Radio Vatican. |