« Eveiller des enfants pour le Ciel, c'est la maternité authentique - une maternité spirituelle qui est indépendante de la maternité physique - la maternité la plus belle, la plus sublime et la plus riche de joies, même si c'est au prix de soucis, de sacrifices et de peines non moindres que la maternité physique. Faire jaillir l'étincelle divine dans un coeur d'enfant, voir croître et s'épanouir en lui la vie divine ou encore contribuer à allumer une nouvelle fois la vie de la grâce dans l'âme éteinte, dégénérée ou enténébrée d'un adulte auquel Dieu est devenu étranger, et pouvoir assister ensuite au merveilleux processus de transformation qui s'opère dans cette âme et y coopérer en tant qu'instrument, c'est témoigner et éduquer pour le Ciel, et cela procure une joie qui n'est pas de ce monde. Une telle maternité spirituelle peut combler la vie d'un être humain. » Edith Stein, La Femme, Ed. du Carmel, Paris, 2008. |
Avec une vingtaine de minutes d'avance, l'avion papal a atterri hier lundi à 15h40 heure locale à Rio de Janeiro, où il a été accueilli par la Présidente fédérale du Brésil Mme Dilma Roussef, le Gouverneur de l'Etat de Rio et le Maire de la cité, l'Archevêque local Mgr Orani Joao Tempesta et le Cardinal Raymundo Damasceno Assis, Archevêque d'Aparecida et Président de la Conférence épiscopale brésilienne. Après quoi le Saint-Père a parcouru la distance jusqu'au palais de Guanabra, siège du gouvernement local, en voiture banalisée puis en jeep découverte, puis en hélicoptère militaire. L'itinéraire prévu n'a pas été entièrement suivi, ce qui a permis au véhicule papal de contourner la cathédrale et d'avoir un contact plus large avec la foule. A la nuit tombée s'est déroulée la cérémonie protocolaire au palais de Guanabara, en présence des corps constitués et du corps diplomatique. Après le discours de bienvenue de la Présidente Roussef, le Pape François a prononcé son premier discours sur le continent américain : "Dieu a voulu que le premier voyage international de mon pontificat m’offre la possibilité de retourner dans cette Amérique latine bien-aimée, concrètement au Brésil... J’ai appris que pour avoir accès au peuple brésilien, il fallait entrer par la porte de son cœur immense. Qu’il me soit donc permis aujourd’hui de frapper délicatement à cette porte. Je demande la permission d’entrer et de passer cette semaine avec vous. Je n’ai ni or ni argent, mais je vous apporte ce qui m’a été donné de plus précieux, Jésus Christ ! Je viens en son nom pour alimenter la flamme d’amour fraternel qui brûle dans chaque cœur, et je désire que mon salut vous rejoigne tous et chacun. La paix du Christ soit avec vous !... Par cette visite, je désire poursuivre la mission pastorale propre à l’Evêque de Rome qui est de confirmer ses frères dans la foi au Christ, de les encourager à témoigner les raisons de l’espérance qui vient de lui et de les stimuler à offrir à tous les richesses inépuisables de son amour. Mais, la principale raison de ma présence au Brésil dépasse ses frontières. En effet, je suis venu pour la Journée mondiale de la jeunesse. Je suis venu rencontrer les jeunes venus de toutes les parties du monde, attirés par les bras grands ouverts du Rédempteur... Tous ces jeunes viennent de continents divers, parlent des langues différentes et sont porteurs de cultures variées. Cependant ils trouvent dans le Christ les réponses à leurs plus hautes et communes aspirations et ils peuvent se rassasier d’une vérité limpide, d’un amour authentique qui les unissent au-delà de toute diversité... Le Christ a confiance en eux et leur confie l’avenir de sa propre mission, qui est d'aller et faire des disciples. Allez donc au-delà de ce qui est humainement possible et suscitez un monde de frères. Mais les jeunes aussi font confiance au Christ, ils n’ont pas peur de risquer avec lui l’unique vie dont ils disposent, parce qu’ils savent qu’ils ne seront pas déçus". "En commençant ma visite au Brésil, je suis bien conscient qu’en m’adressant aux jeunes, je parle aussi à leurs familles, à leurs communautés ecclésiales et nationales d’origine, aux sociétés dans lesquelles ils sont insérés, aux hommes et aux femmes dont dépend l’avenir de ces nouvelles générations... Il n’est pas rare chez vous d’entendre les parents dire que les enfants sont la pupille de leurs yeux. Comme elle est belle cette expression de la sagesse brésilienne qui appliquent aux jeunes l’image de la pupille des yeux, la fenêtre à travers laquelle la lumière entre en nous et nous offre le miracle de la vision. Qu’en sera-t-il de nous si nous ne prenons pas soin de nos yeux ? Comment pourrons-nous avancer ? Mon souhait est que durant cette semaine, chacun de nous se laisse interpeller par cette question provocatrice... La jeunesse est la fenêtre à travers laquelle l’avenir entre dans le monde, et elle nous propose donc de grands défis. Notre génération se révélera à la hauteur de la promesse qui est en chaque jeune quand elle saura lui offrir un espace et lui assurer les conditions matérielles et spirituelles nécessaires à son épanouissement, quand elle saura lui donner de solides fondements sur lesquels il puisse construire sa vie... Pour conclure, je demande à tous la gentillesse de l’attention et, si possible, l’empathie nécessaire pour établir un dialogue entre amis. En ce moment, les bras du Pape s’élargissent pour embrasser tout la population brésilienne, dans sa richesse humaine, culturelle et religieuse complexe. De l’Amazonie à la pampa, des régions arides au Pantanal, des petits villages aux métropoles, que personne ne se sente exclu de l’affection du Pape". Avant de gagner la résidence de Sumaré, où il logera durant tout son séjour brésilien, le Saint-Père s'est entretenu en privé avec le chef de l'Etat, le Gouverneur et le Maire de Rio. Ce mardi sera consacrée au repos et à la préparation de la visite au sanctuaire national d'Aparecida, situé à environ 200 km de Rio de Janeiro. Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 23.7.13). |