« Lorsque Dieu découvre un véritable homme de désir, un être qui est tendu vers lui de toutes ses forces, il vient le saisir et l'enlève jusqu'à lui. Comme dit Simone Weil : "Il ne vient qu'à ceux qui lui demandent de venir ; il ne peut pas s'empêcher de descendre vers eux." (Attente de Dieu, p.76) La vie habituelle en présence de Dieu ne résulte donc pas de nos efforts ; en toute rigueur de termes, nous ne pouvons même pas faire un pas vers Dieu, mais si nous regardons assez longtemps vers lui, il descendra et nous enlèvera facilement : Vers Toi, Yahvé, j'appelle (Ps 27, 1), Daigne, Yahvé, me secourir ! Yahvé, vite à mon aide ! (Ps 69, 2). Il faut donc accepter d'être pauvre en renonçant à vouloir mettre la main sur Dieu pour le capter ou l'obliger à descendre. La première attitude qui nous met en présence de Dieu est le geste d'abaisser et d'ouvrir les mains en l'appelant avec des cris véhéments : Ecoute la voix de ma prière quand je crie vers toi, quand j'élève les mains, Yahvé, vers ton saint des saints (Ps 27, 2). L'acte par lequel Dieu se rend présent à nous correspond à une disposition de notre part. C'est l'attitude de Moïse au buisson ardent. Il doit renoncer à faire "le tour de la question de Dieu" pour se déchausser devant lui, le regarder à distance, l'adorer et le désirer de toutes les forces de son coeur. Lorsqu'on demeure indéfiniment à regarder Dieu, à contempler sa face, en lui exprimant faim et soif de lui, sans vouloir l'annexer ou l'accaparer, il descend vers nous et imprègne notre coeur de Son Visage. Le moment décisif où commence la vie en présence de Dieu n'est pas dans le mouvement que je fais vers lui, mais dans le mouvement de recul où je m'efface devant lui. » Jean Lafrance (1931-1991), Préférer Dieu (ch. 15), Médiaspaul, Paris, 1996. |
« Cette semaine est la semaine de la joie : nous célébrons la résurrection de Jésus. C'est une joie vraie, profonde, fondée sur la certitude que le Christ est ressuscité, que maintenant il ne meurt plus, mais qu'il est vivant et qu'il agit dans l'Eglise et dans le monde. Cette certitude habitait le cœur des croyants de ce matin de Pâques, quand les femmes se rendirent au sépulcre de Jésus et que les anges leur dirent : "Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ?" (Lc 24,5). "Pourquoi chercher parmi les morts celui qui est vivant ?" Ces mots sont une étape importante dans l'histoire ; mais aussi une "pierre d'achoppement" si nous ne nous ouvrons pas à la Bonne Nouvelle, si nous croyons que cela donne moins de tracas d'avoir un Jésus mort qu'un Jésus vivant ! Au lieu de cela, combien de fois dans notre marche quotidienne, nous avons besoin d'entendre : "Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ?". Combien de fois nous cherchons la vie parmi les choses mortes, parmi les choses qui ne peuvent pas donner la vie, parmi les choses qui sont aujourd'hui et qui demain ne seront plus, les choses qui passent... "Pourquoi chercher parmi les morts celui qui est vivant ?" Nous en avons besoin lorsque nous fermons en toute forme d'égoïsme ou d'auto-complaisance ; quand nous nous laissons séduire par les puissances de la terre et les choses de ce monde, oubliant Dieu et le prochain ; quand nous plaçons notre confiance dans les vanités du monde, de l'argent, de la réussite. Alors la Parole de Dieu nous dit : "Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ?". Pourquoi restez-vous là à regarder ? Cette chose ne peut pas vous donner la vie ! Oui, peut-être vous donner une joie d'une minute, d'un jour, d'une semaine, d'un mois... et puis quoi ? "Pourquoi chercher parmi les morts celui qui est vivant ?". Cette phrase doit entrer dans le cœur, et il faut la répéter. Nous la répétons ensemble trois fois ? Nous faisons l'effort ? Tous : "Pourquoi chercher parmi les morts celui qui est vivant" [répétitions avec la foule] Aujourd'hui, quand on rentrera à la maison, disons-la du fond du cœur, dans le silence, et que nous fassions cette question : pourquoi dans ma vie je cherche parmi les morts celui qui est vivant ? Nous le ferons bien. Il n'est pas facile d'être ouverts à Jésus. Il n'est pas évident d'accepter la vie du Christ ressuscité et sa présence parmi nous. L'Évangile nous montre les différentes réactions : celle de l'Apôtre Thomas, celle de Marie-Madeleine et celle des deux disciples d'Emmaüs : il est bon pour nous de nous y confronter. Thomas met une condition à la foi, demande à toucher les éléments de preuve, les blessures ; Marie-Madeleine pleurant, le voit mais ne le reconnaît pas, elle se rend compte que c'est Jésus seulement quand Il l'appelle par son nom ; les disciples d'Emmaüs, déprimés et avec des sentiments de défaite, viennent à la rencontre de Jésus en se laissant accompagner par ce mystérieux vagabond. Chacun pour des chemins différents ! Ils recherchaient parmi les morts celui qui est vivant, et c'est le même Seigneur qui a corrigé leur route. Et moi que dois-je faire ? Quelle route dois-je suivre pour rencontrer le Christ vivant ? Lui sera toujours près de nous pour corriger notre route si nous nous sommes trompés. "Pourquoi chercher parmi les morts celui qui est vivant ?" (Lc 24,5). Cette question nous fait surmonter la tentation de regarder en arrière, vers ce qui était hier, et nous pousse vers l'avenir. Jésus n'est pas dans la tombe, il est le Ressuscité ! Il est le Vivant, Celui qui renouvelle toujours son corps qui est l'Église et la fait marcher en l'attirant à lui, "Hier" est le tombeau de Jésus et le tombeau de l'Eglise, la tombe de la vérité et de la justice ; "Aujourd'hui" est la résurrection éternelle vers laquelle nous pousse l'Esprit Saint, nous donnant la pleine liberté. Aujourd'hui nous est adressée aussi cette question. Vous, pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant, quand vous vous fermez après un échec et que vous n'avez plus la force de prier ? Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant, vous qui vous sentez seuls, abandonnés par vos amis, et peut-être même par Dieu ? Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant vous qui avez perdu l'espérance et vous qui vous sentez emprisonné par vos péchés ? Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant vous qui aspirez à la beauté, à la perfection spirituelle, à la justice, à la paix ? Nous avons besoin de nous répéter et de nous souvenir de l'avertissement de l'ange ! Cette mise en garde, "Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant", nous aide à sortir de nos espaces de tristesse et ouvre les horizons de joie et d'espérance. Cet espérance qui retire les pierres des tombeaux et encourage à proclamer la Bonne Nouvelle, capable de générer une nouvelle vie pour les autres. Répétons cette phrase de l'ange pour l'avoir dans notre cœur et notre mémoire et puis tout le monde répond en silence : "Pourquoi chercher parmi les morts celui qui est vivant ?" Répétez-le ! [répétitions avec la foule] Regardez frères et sœurs, Il est vivant, il est avec nous ! Nous n'allons pas vers tant de tombes qui aujourd'hui vous promettent quelque chose, la beauté, et puis qui ne vous donnent rien ! Il est vivant ! Nous ne cherchons pas parmi les morts celui qui est vivant ! Merci. » Résumé en langue française « Frères et sœurs, la joie de Pâques est fondée sur la certitude que Jésus est vivant et agissant dans l’Eglise et dans le monde. « Pourquoi cherches-tu parmi les morts celui qui est vivant ? » : nous avons besoin d’entendre cette parole, pour nous sauver de situations difficiles ou désespérées ; ou bien lorsque nous oublions Dieu, alors qu’il est tout proche, et que nous mettons nos espoirs dans les vanités mondaines de l’argent et du succès. Jésus n’est plus dans le tombeau, mais il est ressuscité, il est vivant, il renouvelle l’Eglise et la fait cheminer en l’attirant à lui. Quand nous nous sentons fermés sur nous-mêmes, seuls ou abandonnés, prisonniers de nos péchés, réentendons cette parole de l’ange, afin qu’elle nous libère de la tristesse et nous ouvre à la joie et à l’espérance. Je vous salue cordialement, chers amis de langue française, en particulier les prêtres de Sens, avec Monseigneur Patenôtre, et les pèlerins de Saint Denis, avec Monseigneur Delannoy. Je vous invite à vous laisser rencontrer par le Christ ressuscité et vivant, à vous ouvrir à celui qui donne la vie et la véritable espérance. Joyeuses fêtes de Pâques. » Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican. |
4. Jesus Christus, Gottes Sohn, An unser Statt ist kommen Und hat die Sünde weggetan, Damit dem Tod genommen All sein Recht und sein Gewalt, Da bleibet nichts denn Tods Gestalt, Den Stach'l hat er verloren. Halleluja! 5. Es war ein wunderlicher Krieg, Da Tod und Leben rungen, Das Leben behielt den Sieg, Es hat den Tod verschlungen. Die Schrift hat verkündigt das, Wie ein Tod den andern fraß, Ein Spott aus dem Tod ist worden. Halleluja! |
4. Jésus Christ, fils de Dieu, Est venu à notre place Et a chassé le péché, Retirant ainsi à la mort Tous ses droits et sa puissance, Il ne reste plus rien de la mort, Elle a perdu son dard. Alléluia ! 5. Ce fut une étrange guerre Qui opposa la mort à la vie, La vie a remporté la victoire, Elle a anéanti la mort. L'écriture a annoncé Comment une mort supprima l'autre, La mort est devenue une dérision. Alléluia ! |