Journée de grand silence... Dernier partage autour de "L'Imitation de Jésus-Christ", dans l'attente de la Vigile Pascale : « Il faut désirer ardemment la grâce de la ferveur, ne vous lasser jamais de la demander, l'attendre patiemment et avec confiance, la recevoir avec gratitude, la conserver avec humilité, concourir avec zèle à son opération, et jusqu'à ce que Dieu vienne à vous ne vous point inquiéter en quel temps et de quelle manière il lui plaira de vous visiter. Vous devez surtout vous humilier lorsque vous ne sentez en vous que peu ou point de ferveur ; mais ne vous laissez point trop abattre, et ne vous affligez point avec excès. Souvent Dieu donne en un moment ce qu'il a longtemps refusé ; il accorde quelquefois à la fin de la prière ce qu'il a différé de donner au commencement. Si la grâce était toujours donnée aussitôt qu'on la désire, ce serait une tentation pour la faiblesse de l'homme. C'est pourquoi l'on doit attendre la grâce de la ferveur avec une confiance ferme et une humble patience. » L'Imitation de Jésus-Christ, Livre IV, ch. XV. |
« L'auteur de la vie nous offre de partager sa vie, dans le temps et hors du temps. Telle est l'histoire de notre salut. Il meurt, nous mourrons. Il est ressuscité, nous ressusciterons : "Sachant que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera aussi avec Jésus et nous présentera à lui avec vous." (2 Cor 4, 14). A certaines conditions ; il nous faut mourir comme lui et nous ressusciterons comme lui. "Je suis la vigne véritable et mon Père est le vigneron. Tout sarment en moi qui ne porte pas de fruit, il l'ôte ; et tout sarment qui porte du fruit, il l'émonde, afin qu'il porte du fruit davantage... Demeurez en moi et moi en vous. Comme le sarment de peut porter de lui-même du fruit s'il ne demeure dans la vigne, ainsi, vous non plus, si vous ne demeurez en moi. Celui qui demeure en moi et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit parce que, hors de moi, vous ne pouvez rien faire." Qui n'admirera la simplicité paysanne de la Sagesse éternelle ; ces répétitions si utiles mais calquées sur ces manières méditatives des vignerons de tous les temps et de tous les pays ! Et Jésus continue : "Demeurez en mon amour." Puissions-nous nous-mêmes répéter incessamment ces paroles, il n'est pas de meilleure recette pour la vie contemplative. Ne nous détachons point de la vigne ; c'est en vertu de cette union que la Résurrection de Notre-Seigneur nous est communiquée et s'applique à nous-mêmes ; c'est pour que nous puissions demeurer dans cette union que Notre-Seigneur nous fait demander : Que votre nom soit sanctifié sur la terre comme il l'est au ciel (par toi, ô Christ). Que votre règne arrive sur la terre comme au ciel (avec toi, ô Christ). Que votre volonté soit faite sur la terre comme elle l'est au ciel, c'est-à-dire dans l'amour (en toi, ô Christ). » Henri Charlier (1883-1975), Ce grand jour, in "Itinéraires" n°22, avril 1958. |