« Ne nous étonnons pas que notre prière demeure douloureuse ; elle n'en est ni moins prière, ni moins puissante sur le Coeur de Dieu. Le bon Dieu ne nous demande pas de ne pas souffrir ; Il nous demande de prendre notre croix à deux mains et de la lui offrir en union avec la sienne. Nous comprendrons un jour que les heures où Il la dépose sur nos épaules sont les plus précieuses de notre vie. "Bienheureux ceux qui pleurent, parce qu'ils seront consolés". Méditons parfois cette association de mots "bienheureux" et "ceux qui pleurent". Evidemment, c'est une vérité qui nous dépasse ici-bas. La terre n'est pas la patrie de la vérité ; on n'y connaît que des vérités partielles. Et c'est pourquoi le bon Dieu a ajouté au regard de raison, qui est trop court, le regard de foi, qui est une participation à son propre regard. Il développe en nous ce regard supérieur. Nous le remercierons un jour. » [Dom Augustin Guillerand, Op Cart (1877-1945)], Voix Cartusienne, Roma, Benedettine di Priscilla, 1959. |