« Un sentiment atroce du dégoût de la perfection, cette horrible tentation. Je sentais le désir du dégoût de la perfection, qui m'était présenté comme plus facile. Et je sentais la lutte en moi, car la volonté était attirée vers ce désir. Et je souffrais atrocement. Et je disais tout le temps : "Ne me laisse pas succomber à la tentation ! Seigneur, aide-moi !" Et je comprenais en même temps que le moindre acquiescement constituait une faute. Et je comprenais l'horreur que constitue le péché : le péché, c'est la séparation de Dieu. Nous ne sommes plus alors en communion avec Lui. Donc, la moindre faiblesse est une diminution de communion avec Dieu. Donc, celle-ci n'est plus totale. J'ai souffert atrocement, mais avec la grâce de Dieu, je n'ai pas succombé. Et je sentais toujours : "Si le goût de la perfection, ce désir, au fond, de plaire à Dieu en toutes choses, diminue en nous, nous ne réalisons plus ce pourquoi nous sommes créés." » Jeanne Schmitz-Rouly (1891-1979), Journal spirituel "Le bonheur d'aimer Dieu" (110), Editions du Carmel, Centre Saint Jean de la Croix, 1998. |