« Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain (collecteur d'impôts). Il lui dit : "Suis-moi". L'homme se leva et le suivit. » Extrait de l'Evangile du jour, Saint Matthieu, 9, 9. Ci-dessous, tableau représentant l'appel de Saint Matthieu (v. 1600) de Michelangeli Merisi Caravaggio (1573-1610), ornant la chapelle Contarelli de l'église San Luigi, église nationale des Français de Rome (construite par Domenico Fontana, achevée en 1589). |
« Etre apôtre, par quel moyen ? Par ceux que Dieu met à sa disposition : les prêtres ont leurs supérieurs qui leur disent ce qu'ils doivent faire. Les laïcs doivent être apôtres envers tous ceux qu'ils peuvent atteindre : leurs proches et leurs amis, mais non eux seuls ; la charité n'a rien d'étroit, elle embrasse tous ceux qu'embrasse le Coeur de Jésus. Par quel moyen ? Par les meilleurs, étant donnés ceux auxquels ils s'adressent : avec tous ceux avec qui ils sont en rapport, sans exception, par la bonté, la tendresse, l'affection fraternelle, l'exemple de la vertu, par l'humilité et la douceur toujours attrayantes et si chrétiennes. Avec certains sans leur dire jamais un mot de Dieu ni de la religion, patientant comme Dieu patiente, étant bon comme Dieu est bon, étant un tendre frère et priant. Avec d'autres en parlant de Dieu dans la mesure qu'ils peuvent porter ; dès qu'ils en sont à la pensée de rechercher la vérité par l'étude de la religion, en les mettant en rapports avec un prêtre très bien choisi et capable de leur faire du bien. Surtout voir en tout humain un frère. » Bienheureux Charles de Foucauld (1858-1916). |
« Dans l'apostolat il ne s'agit pas d'avoir, mais d'être. Celui qui donne ce qu'il a, donne une aumône. Celui qui donne ce qu'il est, exerce la charité. Je dois communiquer quelque chose de ma vie intérieure. Ainsi, l'apostolat est une question de contemplation : "donner aux autres le fruit de sa contemplation", nous dit saint Thomas d'Aquin. La contemplation est donc indispensable. [...] Le fruit de la contemplation, c'est l'amour. C'est lui qu'il faut donner aux autres. L'apostolat devient alors la répétition de notre prière, le flux et le reflux de l'amour divin. Il n'y a qu'un seul amour, et Dieu vit dans tout être créé. Le véritable apostolat ne peut donc sortir que de la contemplation, et chaque action posée en authentique esprit d'apostolat conduit nécessairement à une union plus profonde avec Dieu. Saint Augustin disait au diacre Deogratias : "Nous devons être avec ceux qui nous sont confiés dans un amour paternel et maternel, n'avoir qu'un coeur avec eux, demeurer l'un dans l'autre. Seule cette union de charité peut être féconde". Ainsi notre vie arrive à l'unité par l'acte unique que Thérèse de Lisieux résumait parfaitement en ces termes : "Aimer, être aimé et faire aimer l'Amour". Le cardinal Newman priait, disant : "Jésus, demeurez et brillez si intensément en moi que toute âme avec qui j'entre en contact expérimente votre présence en moi. Faites-moi vous prêcher sans prédication, non en paroles mais par mon exemple, par la force entraînante, l'influence sympathique de mes actes, par l'évidente plénitude de l'amour que mon coeur vous portera". » Cum Ecclesia, Méditations sur les textes du Missel et du Bréviaire (Samedi, 5° semaine après l'Epiphanie), Ed. J.H. Gottmer, Haarlem, 1962. |
« L'Evangile n'est annoncé vraiment que si l'évangélisation reproduit entre le chrétien et les autres le coeur à coeur du chrétien avec le Christ de l'Evangile. Mais rien au monde ne nous donnera la bonté du Christ sinon le Christ lui-même. Rien au monde ne nous donnera l'accès au coeur de notre prochain sinon le fait d'avoir donné au Christ l'accès au nôtre. » Madeleine Delbrêl (1904-1964) |