« L'abondance de l'esprit spirituel naît de la simplicité de la nature. Et vois que l'enseignement de ce monde, c'est aussi un esprit simple qui peut le recevoir, car c'est parce que l'enfance est très simple qu'elle reçoit l'enseignement du monde et qu'elle craint les maîtres ; mais à mesure qu'elle grandit et devient rusée dans les choses humaines, elle dédaigne les maîtres et méprise l'enseignement ; de même aussi, ce qui reçoit l'enseignement de l'Esprit, c'est la simplicité, parce qu'elle est remplie de la crainte du maître et qu'elle prend garde de ne pas oublier ce qui lui est enseigné. Et si quelqu'un veut s'approcher de la ruse et, par elle, des convoitises, aussitôt, il méprise l'enseignement et dédaigne Dieu. Prenons-le donc, ce noble don, et veillons sur lui, et que toute notre règle soit dans la pureté du coeur. Rejetons la ruse et éloignons-nous de l'astuce. Réprimandons la méchanceté et gardons-nous de la fausseté. Eloignons-nous des machinations et fuyons la calomnie. Chassons de nous la langue qui frappe en cachette, et avec un esprit simple et une intelligence pure, glorifions la Sainte Trinité du Père et du Fils et du Saint-Esprit pour les siècles. Ainsi soit-il. » Philoxène de Mabboug (Evêque de Mabboug, ou Hiérapolis, en Syrie, + 523), Homélies (IV), Coll. "Sources chrétiennes" n°44, Editions du Cerf, Paris, 1956. |
« Bénis le dur accablement de ceux que la souffrance oppresse, et la solitude pesante des âmes en leur profondeur, ce tréfonds des êtres humains qui ne connaît pas le repos, et cette souffrance qu'une âme ne peut confier à l'âme soeur. Bénis aussi cette cohorte de violents et d'exaltés qui n'ont pas peur des voies inconnues et de leurs ombres inquiétantes Bénis la détresse de ceux qui agonisent en cet instant Accorde-leur, Dieu de bonté, une fin paisible et heureuse. Bénis tous les coeurs, Seigneur, en premier lieu ceux qui sont tristes, Soulage tous les coeurs malades et pacifie les tourmentés, apprends l'oubli aux êtres qui ont enterré leur amour, Ne laisse dans le monde entier nul coeur en tourment de péché. [...] Bénis ensuite mon sommeil, le sommeil de tous les défunts Rappelle-toi ce que ton Fils souffrit pour moi en agonie Dans ta grande miséricorde pour toute détresse humaine à tous ceux qui sont morts tu donnes le repos en ta paix éternelle. » Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein, Martyre, 1891-1942), Malgré la nuit, Traduction Cécile Rastoin, Ad Solem, Genève, 2002. |