NB : Je ne suis nullement attaché à cette pléthore de "Journées mondiales" qui relèvent le plus souvent de la plus vaste hypocrisie, lorsqu'elles ne sont pas simplement d'une niaiserie affligeante (cf. la "Journée mondiale du bonheur" votée par l'ONU en 2002 pour être célébrée le 20 mars de chaque année...). Le sujet aujourd'hui est suffisamment sérieux pour mériter d'être signalé, surtout en ce temps où l'eugénisme frappe fort à toutes les portes... |
Médecin, chercheur en génétique, Jérôme Lejeune acquiert une renommée internationale grâce à sa découverte de la Trisomie 21. Avec cette découverte, il veut profondément changer le regard posé sur les enfants trisomiques, qui affluent par centaines à sa consultation, et n'a qu'une obsession : pouvoir un jour guérir cette anomalie. En 1969, l'ascension fulgurante de ce jeune scientifique va pourtant être stoppée en plein vol. Alors qu'il reçoit à San Francisco le Prix William Allen, il prononce un discours défendant la dignité humaine des embryons. Il prit conscience que sa découverte allait être utilisée contre ses convictions, en ouvrant la porte à l'avortement des embryons souffrant d'anomalies génétiques. 20 ans après sa mort, le réalisateur François Lespés s'interroge sur ce personnage au destin inattendu, cette personnalité complexe qui dérange toujours aujourd'hui les autorités politiques. Coproduction ALOEST PRODUCTIONS/KTO - 2015. Réalisé par François Lespès. Diffusion KTO du 20 mars 2015, 20h40. |
Visite pastorale du Pape François à Pompei et Naples Rappel du Programme : 07h00 - Départ en hélicoptère du Vatican 08h00 - Arrivée au sanctuaire de Pompei 08h15 - Prière privée au sanctuaire Transfert en hélicoptère à Naples 09h00 - Atterrissage au stade communal de Scampia 09h30 - Rencontre avec la population du quartier de Scampia place Jean-Paul II (discours) Transfert au coeur de ville 11h00 - Messe célébrée place du Plebiscito (homélie) 13h00 - Visite de la prison "Giuseppe Salvia" de Poggioreale Déjeuner avec des représentants des détenus (paroles du Saint-Père) 15h00 - Vénération des reliques de St Janvier (San Gennaro) à la cathédrale Rencontre du clergé, des religieux et des diacres permanents du diocèse (discours) 16h15 - Rencontre des malades à la Basilique du Gesù Nuovo (paroles du Saint-Père) 17h00 - Rencontre avec les jeunes sur le quai Caracciolo (discours) 18h15 - Départ de Naples en hélicoptère pour rejoindre Rome 19h00 - Arrivée à l'héliport du Vatican Source : Vatican Information Service et Salle de Presse du Saint-Siège. |
Ce samedi 21 mars, le Pape se rend à Naples, effectuant ainsi sa première visite pastorale de l’année, en dehors de Rome, dans la Péninsule italienne. Il s’agit de sa troisième visite en Campanie, après deux déplacements à Caserte en juillet dernier. Mais avant son arrivée dans la ville parthénopéenne, le Saint-Père tient à se recueillir au sanctuaire marial de Notre-Dame du Rosaire à Pompéi. Son hélicoptère a atterri à huit heures sur place. Il a été accueilli par Mgr Tommaso Caputo, l’archevêque de la ville et délégué pontifical pour le sanctuaire, et par le maire de Pompéi, Nando Uliano. Accueil chaleureux La foule était immense, la basilique comble. L’hélicoptère du Pape s’est posé à huit heures ce samedi matin à Pompéi. François a salué les fidèles avec chaleur depuis une voiture découverte sombre avant d’entrer dans la basilique dédiée à la Vierge où il s'est presque immédiatement recueilli devant une icône représentant Notre-Dame-du-Rosaire, sainte Catherine de Sienne et saint Dominique à ses pieds. François a prié Notre-Dame-du-Rosaire, « humble serviteur du Seigneur, proclamée Reine du monde, du profond de notre misère nous faisons recours à toi, a supplié le Pape. Avec une confiance d'enfants, nous regardons ton doux visage ». A l'issue de sa prière, sur le parvis de la basilique, François a remercié les fidèles pour leur accueil. « Nous avons prié la Madone pour qu'elle nous bénisse tous, vous, moi, le monde entier. Nous avons besoin de la Madone, toujours ». Le Pape a ensuite fait prier la foule, un Ave Maria prononcé ensemble, avant de les bénir. Le sanctuaire de Pompéi est un des plus aimés d’Italie. Quatre millions de pèlerins y viennent chaque année. Il a été fondé à la fin du XIXème siècle par un laïc italien converti. Une voix lui avait suggéré de « propager le rosaire s’il cherchait le salut », et c’est ce qu’a fait Bartolo Longo, déclaré Bienheureux par Jean Paul II en 1980. Saisi par la pauvreté des habitants de la Valle di Pompei, l'Italien les a initié à la prière du Rosaire et construit avec eux, à raison d’un sou donné par mois, ce sanctuaire autour d’une icône de la Vierge apporté en 1875. « la Paroisse du Monde » Au début du 20°siècle, des miracles ont fait accourir de plus en plus de pèlerins, si bien que face à l’affluence, le Pape de l’époque, Léon XIII, baptisa ce sanctuaire « la Paroisse du Monde ». Le fondateur du sanctuaire, Bartolo Longo fut l’auteur de nombreuses neuvaines, mais il avait aussi à cœur d’aider la population des environs. Il a créé un orphelinat, une maison pour l'éducation des enfants, des prisonniers, un hôpital et même une gare, tout cela sous la protection de la Sainte Vierge du Rosaire. Un récit auquel le Pape François ne peut qu’être sensible. Ayant une grande dévotion pour Marie, il est ainsi à Pompéi pour placer peut-être son déplacement à Naples sous sa protection de la Mère du Christ. Après tout, c’est ce qu’il fait toujours. Avant chaque voyage apostolique, il se rend en effet à la basilique Sainte-Marie-Majeure pour prier devant l’icône de Marie « Salus Populi Romani ». Ce n’est pas la première fois qu’un pape se rend dans ce sanctuaire. En 1979, Jean-Paul II avait lui aussi choisi de passer par Pompéi en se rendant à Naples. Il y était retourné en 2003, pour la conclusion de l’Année du Rosaire qu’il avait lui-même convoquée. Benoît XVI a, quant à lui, visité ce sanctuaire le 19 octobre 2008, apportant avec lui une rose d’or en signe de reconnaissance. Cette rose d'or, d'autres sanctuaires illustres l'ont reçue : ceux de Fatima au Portugal, Aparecida au Brésil, Lujan en Argentine et Guadalupe au Mexique. Source : Radio Vatican. |
A la suite de sa visite au sanctuaire marial de Pompéi, le Pape est désormais à Scampia. Il a été accueilli par l'archevêque de Naples, le cardinal Crescenzio Sepe, par le président de la Région de Campanie, le préfet et le maire de la ville dans ce quartier populaire situé au nord de Naples, surnommé il y a quelques années « le supermarché italien des drogues ». Dans son intervention, largement improvisée, le Pape a appelé les Napolitains à ne pas se faire voler leur espérance et à ne pas la voler aux autres. « En volant, on gagne peut-être un petit pécule, mais on vole l’espérance, la nôtre, celle de notre prochain et celle de la société », a expliqué le Pape qui appelle chacun à se « nettoyer l’âme », car « la corruption empeste ! » et « tous nous pouvons être corrompus ». François a invités les habitants de Naples à faire sentir aux migrants qu’eux aussi sont des fils de Dieu. Enfin il s’en est pris au système économique mondial qui prive l’homme de travail et ainsi de sa dignité. Tous des migrants « Francesco, Francesco ». A son arrivée, la foule a scandé son nom, des milliers de personnes, des centaines d’enfants, des migrants venant du continent africain ou d’Asie. Entouré d’enfants, le Pape a écouté le témoignage de trois personnes : une Philippine, un ouvrier et un magistrat. La jeune femme philippine, a pris la parole au nom des migrants et des sans-domicile-fixe. Elle a demandé au Pape de « faire savoir à l’humanité » qu’eux aussi son fils de Dieu, que le Pape les regarde avec amour comme cela « peut-être pour une fois, nous pourrons nous sentir importants et fiers de cette prédilection ». « Mais est-ce vraiment nécessaire ? Faut-il encore rappeler cela : que les migrants ne sont pas des citoyens de seconde classe ! » Le Saint-Père a ainsi interpellé la foule, leur rappelant que les migrants sont des citoyens et des fils de Dieu. « On ne peut pas dire, les migrants sont comme ça, et pas nous... » Chaque personne sur terre est elle-même un migrant. « Ce n’est pas écrit dans un livre, mais dans notre chair, notre chemin de vie. » Personne, explique-t-il, n’a un chemin fixé sur la terre, nous devons tous nous en aller, pour trouver Dieu l’un après l’autre. « Nous sommes tous des personnes en chemin vers le Père ». « On doit défendre notre dignité. On ne doit pas se taire » La deuxième personne à s’adresser au Pape fut un ouvrier se désolant de l’absence de travail, de voir sur le visage de ses proches « le désespoir de ceux qui ne parviennent plus à aller de l’avant ». L’absence de travail, « un signe négatif de notre temps » convient le Pape sensible en particulier au chômage des jeunes. En Italie, affirme François, plus de 40% des moins de 25 ans sont privé de travail. « Que fait un jeune sans travail ? Quel futur a-t-il ? Quel choix de vie a-t-il ? » Pour le Pape, le manque de travail n’est pas la responsabilité de la seule ville de Naples, ou de l’Italie, c’est une responsabilité du monde. Le système économique actuel « met à l’écart des gens », « c’est grave ». Il existe des œuvres de charité, la Caritas qui distribue des repas, mais le Pape se faisant la voix des chômeurs s’insurge : « le problème, ce n’est pas de manger. Le problème c’est de pouvoir apporter du pain à la maison, de pouvoir le payer soi-même ». Le manque de travail vole la dignité de l’homme. Vivement applaudi par la foule, le Souverain Pontife invite la population à réagir. « On doit défendre notre dignité. On ne doit pas se taire ». Concernant la problématique de l’emploi, il s’est également emporté contre ce qu’il qualifie de « travail à moitié ». Il y a quelques temps, raconte-t-il, une jeune fille a trouvé un travail dans une entreprise touristique. Mais à quelle condition. Elle devait travailler 11 heures par jour pour 600 euro par mois, sans cotisation retraite. On lui a fait savoir qu’elle n’avait qu’à décliner si elle n’en voulait pas, tant de gens faisaient la queue pour ce travail. « Cela, c’est de l’esclavage, de l’exploitation ! Cela, ce n’est pas ni humain, ni chrétien ! Et s’il (l’employeur) se dit chrétien, Il ment ! » Le Pape a de la même manière dénoncé le travail au noir. « la corruption empeste » Le dernier Napolitain à avoir pris la parole était le Président de la cours d’appel de Naples, qui a dénoncé la corruption publique et privée qui « atrophie l’éthique », « génère la délinquance juvénile, le désespoir et la mort ». Le Pape s’est arrêté longtemps sur cette parole « si souvent utilisé aujourd’hui », la corruption. D’abord, souligne-t-il, il y a tant de manière d’être corrompu : quand on ferme sa porte à un migrant ou qu’on n’offre pas de travail... Cela concerne chacun. La corruption n’est pas propre à certains individus. « Le glissement » est « facile ». Comme le corps d’un animal corrompu, la corruption « empeste ». Le Pape invite chacun « à nettoyer son âme ». Enfin, il rappelle aux représentants des pouvoirs publics présents à Scampia que la « bonne politique est une des expressions les plus haute de la charité, du service et de l’amour ». Si le Saint-Père s’est rendu à Naples ce samedi, c’est, dit-il, pour « donner une impulsion à un chemin d’espérance, de renaissance et d’assainissement déjà en cours. » Soulignant la grande chaleur des Napolitains, leur capacité à se relever des moment d’épreuve, mais aussi leur religiosité et leur piété, il les a encouragé à aller de l’avant sans se faire voler leur espérance qui vient du Christ, et sans voler eux-mêmes l’espérance à quiconque. Source : Radio Vatican. |
« Espérer, c'est déjà résister au mal » Ce samedi 21 mars en fin de matinée, le Pape François a célébré une Messe devant 60 000 personnes rassemblée place du Plébiscite à Naples, alors que des milliers d’autres suivaient la célébration retransmise sur des écrans géants disposés dans les rues adjacentes, pavoisées de portraits du Pape et drapeaux du Vatican. Lors de son homélie, le Pape s'est appuyée sur l'Évangile du jour, tiré du chapitre 7 de Saint-Jean, pour lancer un appel vigoureux au peuple napolitain. « L’Évangile que nous avons écouté nous présente une scène qui se tient au temple de Jérusalem, lors de la fête juive des tabernacles, après que Jésus aie proclamé une grande prophétie, se révélant comme source d’eau vive, c’est-à-dire, l’Esprit Saint. Alors les gens, très impressionnés, commencent à discuter avec lui. Certains sont enthousiastes et disent qu’il est vraiment le prophète. D’autres disent carrément "Il est le Christ", mais d'autres s'opposent, en disant que le Messie ne peut venir de Galilée, mais de la souche de David, et ainsi, sans le savoir confirment l'identité de Jésus. » « Aujourd’hui aussi, des gens discutent avec Jésus, a remarqué le Saint-Père. La Parole du Seigneur, hier comme aujourd'hui, provoque toujours une division entre ceux qui l'accueillent et ceux qui le refusent. Parfois, une contradiction intérieure se fait sentir aussi dans notre coeur. Ceci arrive quand nous trouvons que c'est trop difficile d'observer ses paroles. Mais je suis venu aujourd'hui à Naples pour proclamer avec vous : "Jésus est le Seigneur" » - une parole que le Pape a fait répéter à la foule. « Jésus, lui seul, a les paroles de miséricorde qui peuvent guérir les blessures de notre coeur. La parole du Christ est puissante : elle n'a pas la puissance du monde, mais celle de Dieu, qui est forte dans l'humilité, aussi dans la faiblesse. Sa puissance est celle de l'amour : voila la puissance de la Parole de Dieu ! » Seul le pardon permet de sortir de la violence « Un amour qui ne connait pas de limites, un amour qui nous fait aimer les autres avant nous-mêmes. La parole de Jésus, le saint Évangile, nous enseigne que les vrais bienheureux sont les pauvres en esprit, les non-violents, les doux, les acteurs de paix et de justice. Ceci est la force qui change le monde ! Il n'y a pas d'autre chemin pour changer le monde », s'est exclamé le Pape François. « La parole du Christ veut rejoindre tout le monde, en particulier ceux qui vivent dans les périphéries de l'existence, pour qu'ils trouvent en Lui le centre de leur vie et la source de leur espérance. Et nous, qui avons reçu la grâce de recevoir cette Parole de Vie, nous sommes appelés à sortir de nos clôtures, et à porter à tous la miséricorde, la tendresse, l'amitié de Dieu ! C'est un travail qui nous touche, particulièrement les prêtres : porter la miséricorde, le pardon, la joie, dans les sacrements, et dans l'écoute ! Que le Peuple de Dieu puisse trouver chez vous des hommes miséricordieux ! » Un appel du Pape François en pleine cohérence avec son annonce récente de l'organisation d'une Année Sainte de la Miséricorde, qui débutera le 8 décembre prochain à Rome. « Toutes les paroisses et toutes les réalités ecclésiales doivent devenir des sanctuaires pour qui cherche Dieu, et une maison accueillante pour les pauvres, les personnes âgées et ceux qui se trouvent dans le besoin. Aller et accueillir : c'est comme ça que bat le coeur de l'Eglise Mère, et de tous ses enfants, a insisté François. Accueille, va, avance, cherche ! Porte de l'amour, de la miséricorde, de la tendresse ! Quand les coeurs s'ouvrent à l'Evangile, le monde commence à changer et l'humanité ressuscite ! Si nous accueillons et vivons chaque jour la Parole de Jésus, nous ressuscitons avec Lui », a insisté le Pape à deux semaines de Pâques, en s'appuyant sur la devise inscrite sur cette place du Plébiscite : : "laissez la place à l'espérance". La jeunesse doit résister à la tentation de l'argent facile « Je le dis à tous, en particulier à vous, les jeunes : ouvrez-vous à la puissance de Jésus ressuscité, et vous porterez des fruits de vie nouvelle dans cette ville : fruits de partage, de réconciliation, de service, de fraternité. Laissez-vous envelopper, embrasser par la miséricorde que Dieu seul peut nous donner. Ne vous laissez pas voler l'espérance ! Ne cédez pas aux flatteries de gains faciles ou de revenus malhonnêtes, a-t-il lancé dans cette ville gangrénée par la mafia. Réagissez avec fermeté aux organisations qui abusent et qui corrompent les jeunes, les pauvres et les plus faibles, avec le commerce cynique de la drogue et les autres crimes. Ceci est le pain pour aujourd'hui, mais la famine pour demain ! Ne faites pas que votre jeunesse soit exploitée par la corruption ! Que la corruption et la délinquance ne défigurent pas le visage de votre belle ville ! » Comme il l'avait fait il y a un an jour pour jour, lors d'une veillée anti-mafia organisée dans une église romaine, le Pape s'est adressé directement aux mafieux. « Aux criminels et à tous leurs complices, l'Église redit : convertissez-vous à l'amour et à la justice ! Laissez-vous trouver par la miséricorde de Dieu ! Je vous le dis en tant que frère : soyez conscients que Dieu vous cherche ! Avec la grâce de Dieu, qui pardonne tout, il est possible de revenir à vie honnête. Les larmes des mères napolitaines vous le demandent aussi, mêlées à celles de Marie, la Mère céleste invoquée à Piedigrotta et dans tant d'églises de Naples. Que ces larmes brisent la dureté des coeurs et reconduisent tous sur la voie du bien. » Le printemps, un temps de renouveau « Aujourd’hui c’est le premier jour du printemps, a improvisé le Saint-Père. C’est un temps d’espérance, de délivrance. C'est mon voeu et ma prière pour votre ville qui porte en elle tant de potentialités spirituelles, culturelles et humaines, et surtout tant de capacité d'aimer, a-t-il insisté. Les autorités, les institutions, les différentes réalités sociales et les citoyens, tous ensemble, peuvent construire un futur meilleur. Et le futur de Naples n'est pas de se replier sur elle-même, mais de s'ouvrir avec confiance au monde. Cette ville peut trouver dans la miséricorde du Christ, qui renouvelle toute chose, la force pour avancer avec espérance. Espérer, c'est déjà résister au mal. Espérer, c'est regarder le monde avec le regard et le coeur de Dieu. » « Dieu vit à Naples ! » s'est exclamé le Pape François, après avoir demandé à la foule de crier par trois fois « Jésus est le Seigneur ». « Que sa grâce et sa bénédiction soutiennent votre chemin dans la foi, la charité et l'espérance, et vos projets de rédemption morale et sociale. Que la Vierge vous accompagne » a-t-il conclu en dialecte napolitain, sous les applaudissements d'une foule visiblement émue. Les remerciements de l'archevêque de Naples Prenant la parole à la fin de la Messe, le cardinal Crescenzio Sepe, archevêque de Naples, a sévèrement dénoncé les dégâts provoqués par l’affairisme criminel qui a défiguré le milieu naturel, « répandant le poison et la mort » : une allusion au désastre écologique de la « Terre des feux » des terrains agricoles situés entre Naples et Caserte où la mafia locale a brulé pendant des années des déchets le plus souvent toxiques. « L’histoire de cette ville, belle, amère et tourmentée, réclame justice mais aussi miséricorde, a lancé le cardinal Sepe. A Naples, le mal est une mauvaise herbe difficile à extirper. Le bien qui existe, et même en abondance, est occulté par la violence, les brimades, les offenses, l’abandon. Un nuage toxique pèse sur l’existence quotidienne des napolitains et les jeunes en sont la proie. » L’archevêque de Naples a accusé ouvertement le crime organisé de vouloir élargir et diversifier son champ d’action. Mais il a également déploré « le chômage, la ruine des petits commerces, la lutte pour la survie menée par les anciens et nouveaux pauvres, et par les immigrés qui sont arrivés de loin, à la recherche d’un gagne-pain, mais aussi de justice et d’espérance. L’Église a choisi de se salir les mains, de descendre dans les rues et dans les places, sans pour autant devenir une ONG. Elle s’efforce d’agir au niveau de l’éducation et de la culture, d’exhorter la population à ne pas se résigner et à garder sa dignité. Vous avez un cœur napolitain, a-t-il lancé en conclusion à l’adresse du Pape François. Ne permettez pas qu’on vous le vole. » Avant la Messe, le Pape François avait salué les représentants de l’Église catholique et des autres Églises présentes à Rome, ainsi que la famille Cuomo, une famille napolitaine connue pour avoir donné deux gouverneurs à l’État de New York, un territoire américain marqué historiquement par une forte immigration italienne. Source : Radio Vatican. Texte intégral de l'homélie en italien sur le site internet du Vatican. |
Samedi en début d’après-midi, dans la cathédrale de Naples, le Pape François s’est incliné devant la relique de Saint Janvier, San Gennaro, le saint patron de la ville, qui fait l’objet d’une grande vénération et dont le sang se liquéfie miraculeusement plusieurs fois par an. Bâtie au XIVe siècle, la cathédrale de Naples est dédiée à Notre Dame de l’Assomption. Le Saint-Père s’est rendu également dans la chapelle de Sainte Restituta, l'ancienne cathédrale de la ville, incorporée à l’édifice actuel. Cette étape était dédiée aux membres du clergé et aux religieux parmi lesquels se trouvaient les religieuses cloitrées, autorisées spécialement par l’archevêque de Naples à sortir de leurs couvents. Malgré les exhortations répétées et amusées du cardinal Sepe, elles se sont spontanément ruées sur le Pape François pour lui exprimer leur affection. Visiblement amusé et très à l’aise, le Souverain Pontife a préféré ne pas lire le discours qui avait été préparé pour cette rencontre « car les discours sont ennuyeux », a-t-il dit. Citant des témoignages, racontant des anecdotes, à bâtons rompus, parfois sur le ton de la plaisanterie, il a livré quelques recommandations à ses auditeurs, revenant sur les thèmes qui lui sont chers. Sous les applaudissements, il a dénoncé « le terrorisme des commérages qui gangrènent la vie religieuse et sèment la division ». Il a mis en garde contre « l’esprit mondain et le pouvoir de l’argent ». Il a exhorté à « la miséricorde, à l’esprit de pauvreté ». « La jalousie, l’envie, les antipathies, les luttes intestines sont l’œuvre du diable, a-t-il averti. Les prêtres et les religieux doivent toujours mettre le Christ au centre de leur vie. Ils doivent éviter les divisions et les tensions. Ils doivent être missionnaires, toujours en chemin, et se souvenir que c’est le témoignage, la joie d’une vie pleine, épanouie, qui attirent les gens vers le Christ et suscitent des vocations. » Et quand le cardinal Sepe a annoncé triomphalement que le sang de Saint Janvier s’était à moitié liquéfié, le Pape François a plaisanté : « Cela veut dire qu’ils nous aime à moitié et que nous devons faire davantage pour nous convertir ». Dans le texte préparé à l’avance et distribué aux participants, le Saint-Père a mis en garde les prêtres contre « l’individualisme pastoral, contre la tentation d’agir tout seul ou avec le petit groupe de ceux qui pensent comme nous. Cela est difficile dans une société qui exalte le moi jusqu’à l’idolâtrie. Mais on n’est pas prêtre tout seul, a martelé le Pape François invitant le clergé à faire preuve de fraternité : « C’est ensemble, dans un esprit de communion et d’humilité qu’il faut chercher des formes pastorales concrètes, adaptées à la réalité du territoire. » Dans un contexte difficile comme celui de Naples, le Souverain Pontife a par ailleurs averti les prêtres qu’ils couraient le risque de se laisser totalement absorber par les besoins et de se comporter comme des employés. Il les a invités à trouver toujours le temps de se tenir en silence devant le Tabernacle et de faire leur examen de conscience. Quant aux consacrés, il les a mis en garde contre la tristesse et l’insatisfaction, les exhortant à « ne pas se replier sur eux-mêmes, à ne pas passer leur temps à revendiquer, à protester et à accuser les autres ». Source : Radio Vatican. |
Le Pape François a achevé samedi soir sa visite pastorale au sanctuaire marial de Pompéi et à Naples. Son hélicoptère a atterri un peu après 19h00. Avant de quitter Naples, au terme d’une journée très chargée, le Saint-Père avait rencontré des dizaines de milliers de personnes, dont une grande majorité de jeunes, sur le quai Caracciolo. Il avait été accueilli dans une ambiance très festive : des chants, des applaudissements et beaucoup d’émotion. « Voilà le Pape Bergolio », « Vive le Pape » a clamé la foule à son arrivée. À sa descente de papamobile, le Saint-Père a serré des mains, embrassé des enfants avant de s’assoir reconnaissant, avec le sourire, être fatigué. Plusieurs personnes : des jeunes, une femme âgée, une famille, lui ont ensuite posé des questions sur la vieillesse, le mariage ou encore la famille. Le Pape y a répondu simplement, dans le langage très imagé qu’on lui connait. Il a notamment, une nouvelle fois, dénoncé la culture du rejet, appelant à prendre soin des personnes âgées, parfois délaissées par leurs propres enfants. Le Saint-Père a alors invité chacun à « faire un bel examen de conscience ». Concernant la famille, il a reconnu qu’elle était « en crise », « l’Église en est consciente », a-t-il souligné, tout en déplorant certaines « colonisations idéologiques ». Le Pape François s’est ensuite adressé à la foule : « Je vous remercie pour votre accueil, et vos témoignages » a-t-il déclaré, invitant, à « prier pour les jeunes, en ce jour de printemps, jour de l’espérance ». Le Saint-Père a ensuite exhorté les jeunes à « ne pas perdre l’espérance » et les personnes âgées « à transmettre la sagesse de la vie ». « Un peuple qui ne prend pas soin des jeunes et des personnes âgées n’a pas de futur ! » a lancé avec force le Pape, avant d’ajouter « Si nous voulons que notre peuple ait un futur nous devons prendre soin des jeunes en leur transmettant des valeurs, en leur donnant un travail ». Et juste avant de prendre congé le Saint-Père a lancé, à l’adresse des napolitains « je vous souhaite le meilleur ». Source : Radio Vatican. |
« Quoi qu'il en soit des progrès du monde, souvenons-nous de nous-mêmes ; nous sommes des chrétiens. Malheur à nous, si nous relevons par nos jeux et encensons par nos plaisirs l'idole du paganisme ! Souvenez-vous que vous adorez le Dieu né à Bethléem, le Dieu mort au Calvaire. Que diraient des païens, s'ils nous voyaient danser autour de la crèche et de la croix des danses et des rondes renouvelées du paganisme, danses indécentes, pour ne pas dire voluptueuses, plus dignes de Cythère et de Paphos qu'elles ne le sont de Bethléem et du Golgotha ? Ah ! songez à votre berceau, regardez votre étendard et reprenez vos traditions. Chassez loin de vous des plaisirs indignes de vous. Proscrivez de vos salons des divertissements qui insultent Jésus-Christ, donnent la mort à des âmes, et accroissent ce sensualisme qui nous porte à l'abîme. Que votre modestie soit en spectacle à tous : Modestia vestra nota sit omnibus hominibus. Jésus-Christ est près de vous, et il vous regarde ; que le monde, qui vous regarde aussi, puisse dire, même en contemplant vos jeux et vos divertissements : « Ce sont des chrétiens, voyez comme ils sont modestes. Ce sont les fils de l'esprit, voyez comme ils sont purs. Que leur génération est belle et quelle gloire l'environne ! » Quam pulchra est casta generatio cum charitate ! » R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Troisième conférence : le sensualisme obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d. |