« Tant que nous tiendrons à quelque chose ici-bas, tant qu'il y aura sur la terre quelque objet qui nous enchaînera, nous ne ferons que ramper misérablement dans les mêmes voies, que tournoyer dans le labyrinthe de nos misères au lieu d'avancer dans les routes de la vertu ; nous languirons au lieu de vivre et de nous fortifier. Notre âme eût-elle les ailes de la colombe que demandait le Roi-Prophète pour s'envoler dans le sein de Dieu, tant qu'elle restera attachée, ne fût-ce que par un fil, elle ne fera jamais que se débattre et se tourmenter péniblement autour de ce qui la retient, sans jamais prendre son essor. Mais aussi, si cette âme a enfin le courage de rompre ses liens, si elle se laisse conduire par Notre-Seigneur jusque sur la montagne (1), et que de là elle foule aux pieds tous les vains objets de ses attaches, aussitôt commenceront pour elle les progrès dans la perfection. Dans un seul jour et avec moins de peine, elle fera plus de chemin qu'elle n'en a fait pendant tout le temps qu'elle traînait le poids qui l'attachait. Rien ne retardera sa course, rien ne gênera ni ne distraira sa marche ; elle s'avancera avec aisance et liberté : car, dit l'Imitation, "quoi de plus libre que celui qui ne tient à rien sur la terre" (2) ? Si donc nous voulons devenir solidement vertueux, il faut nous détacher de tout ce qui flatte la vanité, de tout ce qui entretient la mollesse, de tout ce qui pique la curiosité, des inutilités qui amusent, des nouvelles qui distraient, des hommes qui dissipent ; il faut renoncer à la passion du plaisir et de la jouissance, et ne plus tant tenir à toutes les commodités de la vie ; il ne faut satisfaire à la nécessité qu'avec discernement, ne prendre des choses que le vrai besoin, et n'y toucher, pour ainsi dire, que légèrement et en passant, comme les soldats de Gédéon, ou comme Jonathas, qui prend du miel du bout de sa baguette sans s'arrêter. Il faut surtout nous détacher de nous-mêmes, de nos goûts et de notre humeur, de notre volonté propre et de ses fantaisies, de notre amour-propre et de son ambition, qui cherche à se placer en tout ce qu'on dit et à se retrouver en tout ce qu'on fait ; il faut rompre cette attache excessive à la santé qui rend si délicat, difficile sur tout ce qui contrarie et gêne les sens ; il faut enfin s'élever au-dessus de soi-même (3), et, sous peine de se perdre, vider son coeur de tout ce qui n'est pas Dieu. Où en sommes-nous de ce détachement universel ? C'est là une chose plus grave qu'on ne pense. Songeons-y sérieusement, et travaillons-y chaque jour. » 1. In montem excelsum. (Mt XVII, 1). - 2. Quid liberius nil desiderante in terris ? (III "Imit." XXXI, 1). - 3. Levavit super se. (Je. III, 28). Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome I, Deuxième dimanche de Carême, Second Point), Paris, Victor Lecoffre, 1886. |
Sous un beau soleil, le Pape François est revenu ce dimanche 21 janvier sur son voyage apostolique au Mexique, avant la prière de l'Angélus, récité depuis la fenêtre du palais apostolique. En rappelant le récit de la Transfiguration du Christ de ce deuxième dimanche de Carême, où Jésus laisse apparaître sa gloire divine aux apôtres Pierre, Jacques et Jean, un récit qui préfigure sa résurrection, le Pape a rappellé que son récent voyage au Mexique avait été « une expérience de transfiguration ». « Le Seigneur nous a montré la lumière de sa gloire à travers le corps de son Eglise, de son peuple saint qui vit sur cette terre, a dit le Pape, un corps tant de fois blessé, opprimé, méprisé et violé dans sa dignité. » Les diverses rencontres qui se sont tenues au Mexique ont été pleine de lumière, « cette lumière de la foi qui transfigure les visages et éclaircit le chemin ». Le Pape a rappelé que le centre de gravité de son voyage était le sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe, le sanctuaire marial le plus fréquenté au monde. « Je me suis laissé guider par Celle qui porte dans ses yeux les regards de tous ses enfants, et vient recueillir les douleurs de ceux victimes de violences, d'enlèvements, de meurtres, de tant de femmes victimes d'abus » a expliqué le Saint-Père. Il a aussi rendu une nouvelle fois hommage au peuple mexicain et l'héritage que Dieu a laissé au Mexique : celui de garder la richesse dans la diversité, et de manifester en même temps l'harmonie de la foi commune, une foi franche et robuste, marquée par une grande vitalité et humanité. Cela s'est vu en particulier dans la rencontre avec les familles a-t-il expliqué, des familles mexicaines « qui m'ont accueilli avec joie comme pasteur de toute l'Eglise et qui m'ont montré un témoignage limpide et fort de foi vécue, de foi qui transfigure la vie ». Un exemple « édifiant pour toutes les familles chrétiennes du monde » a précisé le Pape. Le Souverain Pontife a enfin tenu à faire « une louange spéciale » pour sa rencontre à Cuba avec le Patriarche de Moscou Cyrille 1er, au début de son voyage, le « cher frère Cyrille ». « Cet évènement est aussi une lumière prophétique de la Résurrection dont le monde a besoin » a-t-il dit. A cette occasion, le Pape a fait réciter un 'Je vous salue Marie' aux fidèles réunis, en priant particulièrement la Vierge de Kazan en Russie, souhaitant « qu'elle continue à nous guider sur le chemin de l'unité. » Source : Radio Vatican (OB). |
Comme il l'avait déjà fait le 17 novembre 2013, le Pape François a fait distribuer par des volontaires - « parmi lesquels il y a des pauvres, des sans-abri, des réfugiés » - de petites boîtes contenant la couronne du Rosaire (un chapelet) et la petite image de Jésus Miséricordieux, « de meilleure qualité » que la fois précédente, « médecine spirituelle » appelée « Misericordina Plus ». Acceptez ce don comme une aide spirituelle pour répandre, spécilament en cette Année de la Miséricorde, l'amour, le pardon et la fraternité. » Texte intégral traduit en français sur Zenit.org. Texte intégral original sur le site internet du Vatican. |
Reprise du texte du Graduel du 2ème Dimanche de Carême : Graduale. Ps. 24,17-18. Tribulatiónes cordis mei dilatátæ sunt : de necessitátibus meis éripe me, Dómine. Les tribulations de mon cœur se sont multipliées ; tirez-moi de mes angoisses. V/. Vide humilitátem meam et labórem meum : et dimítte ómnia peccáta mea. Voyez mon humiliation et ma peine et remettez-moi tous mes péchés. |