« L'adoration est la première justice que Dieu réclame. Dieu est. Quand il se nomme il prouve ses droits ; car il est l'Etre. Son existence est absolue, sans limitation, immuable et nécessaire. Comme un centre aux mille rayons, l'être s'épanouit en lui dans toutes ses formes. Intelligence, vouloir, amour, bonté, fécondité, justice, puissance... allongez jusqu'à l'infini cette liste... et tout cela dans sa plénitude, et tout cela dans l'unité, dans la simplicité parfaite, et tout cela éternellement : voilà Dieu. Et tous les autres, qui possèdent un reflet de ces choses, ne le possèdent que par lui, ne le possèdent qu'en lui, sans qu'il soit possible de lui en enlever la possession primordiale, il en reste le maître plus qu'eux-mêmes, de sorte que c'est une justice qu'ils reconnaissent devant lui qu'ils ne sont rien, et que lui seul est tout. Or cela, c'est l'adoration. Adorer, c'est reconnaître le tout de l'objet et le néant de celui qui adore. C'est proclamer que cet objet a toutes les perfections, tous les droits, tout l'être. L'adoration, c'est le néant qui se pâme et volontairement expire en face de l'Infini. » R.P. Sertillanges o.p. (1863-1948), Jésus (La prière de Jésus), Paris, Librairie Victor Lecoffre, 1900. |
La deuxième audience générale de l'année s'est tenue Salle Paul VI. le Pape est revenu sur la visite qu'il vient de faire au Sri Lanka puis aux Philippines, où l'ont fortement impressionné l'enthousiasme des foules. Dans le premier de ces pays, le point culminant fut la canonisation de Joseph Vaz, "dont l'exemple de sainteté continue d'inspirer l'Eglise locale dans son apostolat caritatif et éducatif". Il l'a d'ailleurs présenté comme modèle pour tous les fidèles, appelés à proposer la vérité salvifique de l'Evangile dans des contextes multi-religieux. Puis il a expliqué avoir encouragé les autorités politiques au dialogue, au respect de la dignité de la personne, et à tout faire pour la concorde et le bien commun. Ses rencontres avec des responsables locaux lui a également permis de vérifier la qualité des relations entre les différentes communautés religieuses. Leur collaboration "aidera à guérir dans le pardon les blessures restées ouvertes chez beaucoup de gens à la suite" de la guerre civile. Au Philippines, le Pape a pu constater et souligner la fécondité constante de l'Evangile, "et sa capacité à inspirer une société digne de l'homme, où la dignité de chacun a sa place avec toutes les aspirations du peuple philippin". Il a rappelé que le but de son déplacement sur l'île de Leyte, largement écourté à cause du mauvais temps, avait pour but d'exprimer sa solidarité aux survivants du typhon Yolanda. Le Saint-Père a de nouveau parlé de la jeune volontaire morte à la fin de la messe à Tacloban. Kristel, a-t-il dit, demeure un exemple de générosité : "La puissance de l'amour de Dieu révélé dans le mystère de la Croix, s'est largement manifesté dans la multiplicité des gestes de solidarité de ces journées attristées" par ce décès. Lors de la rencontre avec les familles à Manille, "j'ai entendu dire que les familles nombreuses sont une des causes de la pauvreté. C'est simpliste, car la première cause de la pauvreté est un système économique qui remplacé en son coeur la personne par l'argent, un système qui exclut et créé l'actuelle culture du rebut... Il faut donc protéger les familles qui sont menacées, afin qu'elles puissent témoigner de la beauté de la famille dans le dessein de Dieu". Pour conclure son tour d'horizon, il a rappelé avoir voulu encourager la jeunesse à renouveler la société en s'engageant tout particulièrement dans la protection de l'environnement et dans le service des pauvres, qui est essentiel dans notre témoignage chrétien, mais aussi dans le rejet de toutes les formes de corruption. Il faut substituer à la corruption, qui vole les pauvres, le soin des pauvres. Avoir soin des pauvres doit être un élément essentiel de notre vie et de notre témoignage de chrétien. Nous avons besoin d'une culture de l'honnêteté". Avant de gagner la Salle Paul VI, le Pape François avait béni dans le hall de Ste Marthe les agneaux dont la laine servira à tisser les nouveaux pallium. Après la catéchèse, le Pape a lancé un appel à prier pour les victimes des graves troubles qui se sont produit au Niger : "Demandons au Seigneur le don de la paix et de la réconciliation. Que les sensibilités religieuses ne soient pas causes de violence, d'abus et de destruction. Puise au plus tôt se rétablir dans ce pays un climat de respect mutuel et de coexistence pacifique". Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 21.1.15). Texte intégral traduit en français sur Zenit.org. Résumé : « Frères et sœurs, je voudrais aujourd’hui revenir sur mon voyage de la semaine dernière en Asie. Le moment culminant de ma visite au Sri Lanka a été la canonisation de saint Joseph Vaz, grand missionnaire qui exerça son ministère à un moment de violente persécution. J’ai souvent abordé le thème de la réconciliation, auprès des autorités civiles, comme devant les chefs des différentes religions, mais surtout au sanctuaire marial de Madhu, demandant à Notre Dame l’unité et la paix pour le peuple sri-lankais. Je suis allé aussi au Philippines, qui fête les cinq cents ans de son évangélisation. Après avoir exprimé ma proximité au victimes du Typhon Yolanda ainsi que mes remerciements à tous ceux qui avaient porté secours, j’ai rencontré les familles, qui sont aujourd’hui menacées et ont besoin d’être protégées. J’ai voulu enfin offrir une parole d’encouragement aux jeunes dans leurs efforts pour renouveler la société, avec une attention spéciale aux pauvres. » « Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les prêtres du diocèse d’Aix et Arles, avec leur Évêque, Monseigneur Christophe Dufour. Que le Seigneur vous donne la grâce de le suivre et de toujours garder l’espérance même dans les épreuves et les moments difficiles, à l’exemple des communautés chrétiennes d’Asie que j’ai rencontrées. Bon pèlerinage ! » Source : Site internet du Vatican. Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican. |