Au fil des jours ... en 2012





20 juin : comme au calendrier traditionnel

Mémoire de Saint Silvère, Pape et martyr


Vie de Saint Silvère (536-537)

Sainte Florence, vierge (VIIe siècle)



« Il doit vous suffire de marcher devant Dieu dans toute la paix de votre âme, de ne pas faire tant attention à vous-même, mais plutôt à Dieu seul ; de vous tenir tranquille en tel état où il lui plaira de vous mettre, sans faire tous ces retours sur vous-même, pour savoir si c'est par votre faute ou non. Cette connaissance vous est entièrement inutile ; vous devez, par rapport à cela, vous contenter de purifier votre âme de toute affection qui ne serait pas en Dieu seul. Faites attention à une maxime que je vais vous dire ; je la crois de la plus grande importance dans la vie spirituelle : "Il faut moins chercher à connaître en quoi nous manquons à Dieu qu'à nous appliquer paisiblement et amoureusement à lui plaire en tous les mouvements de notre âme". Si vous tâchez de tenir votre coeur bien pur et bien paisible devant Dieu, votre union avec lui est assurée, quoique vous ne vous en aperceviez pas. Ne cherchez donc pas à savoir si vous l'êtes bien en réalité ; autrement votre âme ne serait ni bien pure, ni bien en paix devant lui. Faites ce que je vous dis là, et je crois que cela suffira pour tout, pour l'oraison comme pour la sainte communion. »

Vénérable Jacob Libermann (1802-1852), in Lettres Spirituelles du Vénérable Libermann, Tome I (Lettre XXII à un séminariste, 11 sept. 1835), Paris, Poussielgue Frères, s.d. (v.1915).

Les écrits du Vénérable Père Libermann peuvent être consultés en ligne ici.




Mois du Sacré-Coeur

Vingtième jour : Le Cœur de Jésus nous aime

Pesons bien cette parole : Je vous aime ! Oh ! que cette parole est douce dans la bouche du Souverain Monarque de l’univers ! Qu’elle est pleine de charmes et de consolations ! Je vous aime, dit notre bon Jésus… Ego, moi, le Créateur de toutes choses, moi qui gouverne l’univers ; moi, riche de trésors du ciel et de la terre, et qui fais tout ce que je veux, moi, je vous aime. Ô mon Sauveur, que cette parole est pleine de gloire pour nous ! Ne serait-ce point assez, si vous disiez : Je pense à vous aimer quelquefois ; je jette les yeux sur vous tous les ans ; j’ai quelques bons projets pour vous ? Non, cela ne vous suffit pas ; vous voulez nous assurer que vous nous aimez, et que votre Cœur est plein de tendresse pour nous ; pour nous, dis-je, qui ne sommes rien, pour nous, vers de terre, pour nous, misérables pécheurs qui vous avons tant offensé, pour nous, qui avons tant de fois mérité l’enfer : Ego dilexi vos.
Saint Jean Eudes (1601-1680)

Exemple : Les battements du Cœur de Jésus
Sainte Gertrude, voyant ses compagnes s’empresser d’aller au sermon, dit au Seigneur dans un sentiment de plainte : « Vous savez, mon Bien-Aimé, que j’aimerais à entendre le sermon, si je n’étais retenue par la maladie. » Le Seigneur lui dit : « Veux-tu, ma bien-aimée, que je te prêche moi-même ? – Très volontiers, » dit-elle. Alors le Seigneur la fit reposer sur son Cœur, en sorte que son âme était tout appliquée à ce Cœur divin. Après s’y être reposée quelque temps avec douceur, elle sentit dans le Cœur du Seigneur deux battements admirables et d’une douceur extrême, et le Seigneur lui dit : « Chacun de ces battements opère le salut de l’homme en trois manières : le premier battement opère le salut des pécheurs ; le second, celui des justes. Par le premier battement, je parle sans intermission à Dieu le Père, l’apaisant dignement pour les pécheurs, et l’inclinant à la miséricorde. Ensuite je m’adresse à tous mes Saints, et après avoir excusé devant eux les pécheurs avec le zèle et la fidélité d’un frère, je les excite à prier pour eux. En troisième lieu, je m’adresse au pécheur lui-même, l’appelant miséricordieusement à la pénitence, et j’attends avec un désir incroyable sa conversion.
Dans le second battement, je m’adresse à Dieu le Père, pour l’inviter à se réjouir avec moi de ce que j’ai employé si utilement le prix de mon sang pour la rédemption des justes, maintenant que j’ai la joie de trouver dans leur cœur une si grande variété de délices. En second lieu, je parle à toute la milice céleste, afin que tous ensemble louent la conversation si digne de louanges des justes, et qu’ils me remercient de tous les bienfaits qu’ils ont reçus de moi et qu’ils recevront encore. Enfin, je m’adresse aux justes eux-mêmes, en les prévenant pour leur salut de diverses faveurs, et en les avertissant fidèlement de progresser de jour en jour, d’heure en heure. Le battement du cœur de l’homme n’est point arrêté par l’action de la vue, de l’ouïe, ni par aucun travail des mains, mais il continue toujours d’avoir son mouvement ; de même le gouvernement du ciel et de la terre, la conduite de l’univers ne pourra jamais, jusqu’à la fin du monde, suspendre même pour un instant ce double battement de mon Cœur divin, ni le ralentir, ni l’empêcher en quelque manière que ce puisse être. »

☞   La biographie de Sainte Gertrude se trouve dans notre dossier dédié au Sacré-Coeur.

Page d’histoire :
Un jour de carnaval, Notre-Seigneur apparut à Sainte Marguerite-Marie, chargé de sa croix, couronné d’épines et couvert de plaies : « N’y a-t-il personne, dit-il à sa fidèle servante, qui veuille prendre part à ma douleur dans le pitoyable état où les pécheurs me mettent, surtout à présent ? » La Sainte se jeta aux pieds du Sauveur et s’offrit comme victime de réparation ; aussitôt, elle se sentit chargée d’une lourde croix et, en même temps, commença à comprendre la malice du péché, si bien, dit-elle, « que j’aurais voulu mille fois me précipiter dans l’enfer plutôt que d’en commettre un volontairement. » Mais aussi quelle joie n’avait-elle pas quand le Sauveur lui adressait des paroles comme celles-ci : « Une âme juste peut obtenir le pardon pour mille criminels. »

Bouquet spirituel :
Il y a trois témoins qui rendent témoignage sur la terre : l’esprit, l’eau et le sang ; l’esprit que Jésus rendit à son Père au milieu des douleurs, l’eau qui coule de son côté, et le sang qu’il a versé de son Cœur, sont les témoins de son amour le plus ardent.
Saint Albert le Grand (1200-1280)

Cette dévotion nous fournit des motifs nouveaux pour aimer d’un retour d’amour, et embrasser ce Cœur blessé qui nous a aimés et nous a lavés de nos péchés dans son sang.
Pie IX, Bulle de béatification de Sainte Marguerite-Marie (18 sept. 1864)

Pratique :
Demander souvent pardon à Dieu des crimes qui sont commis contre lui et s’efforcer de les expier par une vie vertueuse et même pénitente.

Oraison jaculatoire :
« Parce, Domine. Pardonnez, Seigneur, à votre peuple ! »

"Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
et
"Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.



Audience générale de Benoît XVI, ce mercredi 20 juin

Lors de l'audience générale tenue Salle Paul VI, le Saint-Père a poursuivi le cycle catéchistique consacré à la prière dans les épîtres de saint Paul. Souvent, a-t-il dit, "nous prions pour réclamer de l'aide...ce qui est normal puisque le Christ nous a enseigné que le Pater est une supplique, dans laquelle le Seigneur nous indique les priorités... Ceci dit, pour être complète, notre prière doit être une louange, une bénédiction... De Dieu nous recevons tant de grâces !". Dans l'épître aux éphésiens, Paul bénit Dieu qui nous a fait connaître le mystère de sa volonté. Pour les croyants, ce mystère "n'est pas tant l'inconnu que la miséricorde de Dieu, son dessein d'amour pleinement révélé en Jésus-Christ, qui nous permet de percevoir avec les saints toute sa porté et profondeur... Ainsi nous ouvrons notre coeur et témoignons malgré tout de la beauté et de la bonté de la création". Réfléchissant sur les raisons de cette louange, l'apôtre propose la clef du dessein divin et ses étapes. "D'abord, nous bénissons le Père...qui nous a appelé à la vie et à la sainteté... Nous appartenons depuis toujours à son projet... La vocation de l'homme à la sainteté et à la communion avec lui est de toute éternité inscrit dans le plan de Dieu, qui se poursuit dans l'histoire en incluant tous les êtres humains car il s'agit d'un appel universel. Dieu n'exclut personne d'un projet d'amour... Le mystère de Dieu révèle qu'il nous aime de toute éternité".

"L'apôtre souligne la gratuité de ce plan merveilleux de Dieu pour l'humanité". Au coeur de sa louange, Paul exprime le mode de réalisation du salut par le Père dans le Fils. "Le sacrifice de la croix est l'évènement unique dans lequel Dieu a démontré...son amour pour l'humanité, au-delà des paroles, en entrant dans la condition humaine, en empruntant le chemin de la souffrance jusqu'à la mort... Devenu concret, son amour entre dans l'histoire. Il se fait homme pour savoir comment on vit dans ce monde...et il vient partager notre être mais aussi notre souffrance et notre mort... Le sacrifice de la croix a fait de nous la propriété de Dieu. Le sang du Christ...nous lave de tout mal en nous libérant de l'esclavage du péché et de la mort". Enfin, la bénédiction divine se conclue par une référence à l'effusion de l'Esprit. "Non conclue, la rédemption trouvera sa plénitude lorsque ceux que Dieu s'est acquis seront sauvés. Nous avançons tous...vers cette libération complète des fils de Dieu... car nous sommes des créatures libres en Dieu... L'Esprit est le sceau conférant son caractère de permanence dans l'histoire au dessein de Dieu. En marchant avec le Christ, voici que la rédemption se réalise. Dans le Christ, le Père nous offre la certitude de la vie éternelle, la certitude qu'il mettra en oeuvre son projet de salut". Dans la prière, "nous voyons les signes de la miséricorde divine qui avance dans l'Eglise. Avec elle nous grandissons dans l'amour de Dieu, en ouvrant nos coeurs afin que la Trinité vienne habiter en nous et nous éclairer... guider notre vie". La prière fait des femmes et des hommes "sans égoïsme, sans volonté de posséder, sans soif de pouvoir, animés par la gratitude et le désir d'aimer et de servir, animés par Dieu. C'est seulement ainsi que nous pourrons apporter la lumière dans l'obscurité du monde".

Source : VIS Archive 01 - 20.6.12
Résumé en français et vidéo sur le site internet du Vatican.





Duarte Lobo (Eduardus Lupus, v.1565-1646) - Audivi Vocem De Caelo



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