« Dieu a confié à saint Joseph, non seulement ce qu'il y a de plus précieux dans tout l'univers, mais ce qui dépasse le prix de tous les univers possibles : Jésus, son Fils ; Marie, sa mère. Joseph est l'époux de Marie ; il est le père putatif, le père légal, le père par adoption et par amour, le père nourricier de Jésus. Il est le lieu vivant où vivront Jésus et Marie ; le cadre libre, animé, aimant où ils se mouvront ; le firmament sans nuage où ils brilleront. Lui-même ne brillera point, mais il fera briller ces deux astres, dont sa vie et son coeur sont comme l'atmosphère et la sphère. Il y a une analogie frappante entre la vie et l'âme de Joseph et le sein du Père éternel. Ce sein du Père est le lieu incréé où naît, s'épanouit et se consomme le mystère tout entier de Jésus et Marie ; l'âme et la vie de saint Joseph sont, à leur manière, le lieu créé où ce même mystère adorable se pose, demeure et grandit. Le mystère, il est vrai, se couronne en dehors de Joseph, puisque le saint Patriarche disparaît avant la Passion du Sauveur, et très probablement vers la fin de sa vie cachée ; mais il ne se consomme ainsi hors de lui, que pour avoir été préparé en lui, protégé, conservé et comme couvé par lui. Posé l'ordre établi par Dieu, sans saint Joseph rien ici ne pouvait aboutir. Il n'est assurément ni la source ni le fleuve de la Rédemption ; mais il est la terre docile et ouverte qui permet à la source de jaillir et au fleuve de s'écouler. Qui dira la grandeur, la beauté, la sainteté d'une vie assortie ainsi par Dieu même à un pareil mystère ? Si on dore avec tant de soin l'intérieur de ces coupes sacrées qui, chaque matin, durant quelques instants, doivent contenir le sang de la Victime Eucharistique, comment le Saint-Esprit a-t-il dû revêtir de pureté, de justice, de charité surtout ; comment a-t-il dû transformer en amour, en religion, en humilité, en piété fervente, en dévouement sans bornes, non seulement l'intérieur de cet être, mais tout cet être destiné et consacré à servir de lieu humain, de demeure, d'abri, de garantie, à l'ineffable vie de Jésus et de la Très Sainte Vierge ? Oui, cette paternité de Joseph au regard de Jésus est le miroir de la paternité éternelle ; elle en reflète l'autorité, l'imperturbable sérénité, l'immensité, la suavité. » Mgr Charles Gay (1815-1892), Elévations sur la vie et la doctrine de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Tome I (Vingt-deuxième élévation), Oudin Frères, Poitiers - Paris, 1879. |
Te, Ioseph, célebrent ágmina cælitum, Te cuncti résonent christíadum chori, Qui clarus méritis, iunctus est ínclytæ Casto fœdere Vírgini. Que les chœurs célestes célèbrent ta gloire, ô Joseph ! Que les chants de tous les Chrétiens fassent résonner tes louanges ! Glorieux déjà par tes mérites, tu es uni par une chaste alliance à l’auguste Vierge. Almo cum túmidam gérmine cóniugem Admírans, dúbio tángeris ánxius, Afflátu súperi Fláminis Angelus Concéptum Púerum docet. Lorsque, en proie au doute et à l’anxiété, tu t’étonnes de l’état où se trouve ton épouse, un Ange vient t’apprendre que l’enfant qu’elle a conçu, l’a été par l’opération de l’Esprit-Saint. Tu natum Dóminum stringis, ad éxteras Ægypti prófugum tu séqueris plagas ; Amíssum Sólymis quæris, et ínvenis, Miscens gáudia flétibus. Le Seigneur est né, tu le presses dans tes bras ; tu fuis avec lui vers les plages lointaines d’Égypte ; tu le cherches à Jérusalem où tu l’as perdu, et tu le retrouves : ainsi tes joies sont mêlées de larmes. Post mortem réliquos sors pia cónsecrat, Palmámque eméritos glória súscipit : Tu vivens, Súperis par, frúeris Deo, Mira sorte beátior. D’autres sont glorifiés après une sainte mort, eux qui ont mérité là palme sont reçus au sein de la gloire ; mais toi, par une admirable destinée, égal aux Saints, plus heureux même, tu jouis dès cette vie de la présence de Dieu. Nobis, summa Trias, parce precántibus, Da Ioseph méritis sídera scándere : Ut tandem líceat nos tibi pérpetim Gratum prómere cánticum. Amen. Trinité souveraine, exaucez nos prières, donnez-nous le pardon ; que les mérites de Joseph nous aident à monter dans les cieux, pour qu’il nous soit enfin donné de chanter à jamais le cantique de la reconnaissance et de la félicité. Amen. |