« Une fois encore, remplie de tristesse elle gémissait de se voir inutile, parce que la maladie l'empêchait de garder l'observance. Alors elle entendit le Seigneur lui dire : "Ah ! Viens à mon secours, laisse-moi rafraîchir en toi l'ardeur de mon Cœur divin". Par cette parole, elle comprit que toute personne qui supporte volontiers les peines et les tristesses en union avec l'amour qui fit supporter à Jésus-Christ sur la terre tant d'afflictions et une mort ignominieuse, offre au Seigneur de rafraîchir en elle l'ardeur de son Cœur divin. N'est-il pas toujours à la recherche du salut de l'homme ? En effet, comme le Seigneur ne peut plus maintenant souffrir lui-même, il se fait suppléer par ses amis, par ceux qui adhèrent à lui dans la fidélité. Et lorsque l'âme, qui aura été sur la terre le rafraîchissement du Cœur divin, entrera dans le ciel, elle volera droit vers le Cœur de Dieu, et elle ira, dans les flammes de ce Cœur embrasé, se consumer tout entière avec ce qu'elle aura supporté pour le Christ. » Sainte Mechtilde, Livre de la grâce spéciale, Mame, Tours, 1921. |
« Comme Sainte Mechtilde était un jour souffrante, et se plaignait de ses douleurs à Notre-Seigneur : Mettez, lui dit-il, toutes vos douleurs dans mon Coeur, et je vous soulagerai, autant qu'on a jamais pu soulager quelqu'un dans la souffrance. Et comme ma Passion a opéré des fruits ineffables, ainsi votre infirmité, si vous me la recommandez de la manière suivante, rapportera aux Bienheureux de l'honneur, aux justes, des mérites, aux pécheurs, le pardon. L.2, c.32. Très-aimant Jésus, je reçois avec une très bonne volonté cette infirmité (ou cette affliction) que votre Coeur paternel m'a envoyée, comme un gage de votre amour ; et dans cette même charité avec laquelle vous me l'avez envoyée, je vous l'offre, plein de reconnaissance. Je dépose donc dans votre sacré Coeur toute ma douleur et mes angoisses, vous priant de les unir à votre très amère Passion, de les y associer et de les perfectionner en elle. Et puisque, vu la multitude de mes douleurs et de mes afflictions, je ne puis vous louer comme vous le méritez, louez pour moi votre Père de mes douleurs, adressez-lui les mêmes louanges que vous lui avez adressées dans vos plus grandes douleurs sur la Croix. Et comme vous lui avez alors rendu grâce de toute la puissance de votre Coeur pour toutes les peines et les opprobres qu'il vous avait envoyés, rendez-lui ainsi grâce pour mes douleurs. Enfin, brûlant de ce même amour, avec lequel vous avez reçu toutes vos plaies et vos humiliations, et les avez offertes à votre Père avec une indicible reconnaissance, offrez-lui pour son éternelle gloire, après l'avoir unie à votre très sainte Passion, cette affliction que j'éprouve au dedans et au dehors. Ainsi soit-il. » Sainte Mechtilde, in "Prières de Sainte Gertrude ou vrai esprit des prières que Jésus-Christ lui-même a révélées, pour la plupart, à Sainte Gertrude et à Sainte Mechtilde, Vierges de l'ordre de Saint Benoît". Traduites par le Rév. P. A. Denis, de la Comp. de Jésus, nouvelle édition revue et corrigée, Paris - Leipzig, Vve H. Casterman, Tournai, 1886. |
« Nul ne doit vivre pour soi seul, c'est pour tous qu'il faut vivre. » Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153). |