« Si nous ne voyons pas d'avenir au christianisme ou si nous le distinguons uniquement selon les critères du monde, si nous rencontrons autant de réticences intérieures à manifester notre foi, si nous reculons avec autant de pusillanimité face à l'annonce de l'Evangile, si nous laissons le monde aller à la barbarie sans lui proposer la solution chrétienne, si nous vivons notre christianisme comme une appartenance à une élite, si nous cherchons surtout à nous protéger, c'est que fondamentalement, notre coeur n'a pas encore été vaincu par cette étreinte spirituelle, par ce baiser brûlant du Coeur de Jésus. C'est que nous sommes encore entravés par les logiques de la chair, et que nous n'avons pas encore laissé l'Evangile nous illuminer. Voilà pourquoi nous devons tous désirer et demander cette transformation. Il ne s'agit pas ici de suivre les "valeurs de l'Evangile", il s'agit de rencontrer et connaître le Christ, vivant aujourd'hui comme il vivait hier. Notre foi, c'est quelqu'un, et non une hiérarchie de normes. Lorsque je communie, je ne reçois pas en moi des valeurs, même les plus hautes et nobles, ou encore des vitamines spirituelles qui vont muscler mon altruisme, mais Jésus lui-même. Connaître donc le Christ comme une "personne", et non pas uniquement par le cerveau, comme un concept, ni par le souvenir... mais le connaître comme quelqu'un de vivant, de réel, de présent, avec qui on passe et prend du temps. [...] N'avons-nous jamais compris pourquoi l'Eglise nous invite à la communion régulière, à la prière personnelle, à l'adoration eucharistique, à la lecture des Evangiles, à la confession sacramentelle ? C'est là que se rencontre Jésus, l'aurions-nous oublié ? Encore faut-il s'approcher de lui dans la foi, et dans le désir de le recevoir. "Sans moi, vous ne pouvez rien faire" (Jn 15,5) : non pas peu, mais rien. Faire tout cela sans la soif de le rencontrer ni le souhait de l'accueillir en lui ouvrant tout en nous, c'est peine perdue. » Thibaut Dary, Manifeste pour un christianisme engagé (ch.V), Salvator, Paris, 2007. |
Aujourd’hui, Notre-Seigneur nous met sur son Cœur ! Oh ! si nous pouvions toujours y demeurer !... Que fait Notre-Seigneur dans le sacrement de son amour ? Il a pris son bon Cœur pour nous aimer ; il est là, comme dans le ciel, sur son trône d’amour et de miséricorde, nous tendant ses mains pleines de grâces… Que c’est beau ! Si l’homme connaissait bien ce mystère, il mourrait d’amour… Ô Jésus, vous connaître, c’est vous aimer… Il sort de ce Cœur sacré une transpiration de tendresse et de miséricorde capable de noyer tous les péchés du monde… Ô Cœur de Jésus, Cœur d’amour, fleur d’amour ! Le cœur, c’est tout ce qui restait d’entier dans le très saint corps du Sauveur, après que Longin l’eût percé pour en faire sortir l’amour ! Si nous n’aimons pas le Cœur de Jésus, qu’aimerons-nous donc ? Il n’y a que l’amour dans ce Cœur ; comment fait-on pour ne pas aimer ce qui est aimable ? Saint Jean-Baptiste Vianney, curé d’Ars (1786-1859) Exemple : Promesses du Sacré-Cœur à la Mère Marie de Jésus Au commencement du XIXème siècle vivait à Paris, au couvent des Oiseaux, une humble et sainte religieuse, appelée Marie de Jésus. Elle avait eu, dès son enfance, une tendre dévotion envers le Sacré-Cœur de Jésus, et elle était favorisée de communications surnaturelles, comparables à celles de Gertrude et de Marguerite-Marie. En 1814, son zèle s’enflamma par la lecture d’une prière intitulée : Consécration de la France au Sacré-Cœur. Elle continua de la réciter avec une ferveur croissante et un désir toujours plus vif d’en obtenir l’accomplissement. Les communications surnaturelles cependant se multipliaient. Abîmée dans un océan de lumière, écrit le vénérable P. Ronsin, son confesseur, elle y voyait clairement les désirs de ce Cœur adorable tout embrasé d’amour pour les hommes, et les desseins particuliers de sa miséricorde pour la France. Il lui fut dit et souvent répété par Jésus-Christ lui-même, dans ses extases, que le vœu de la consécration de la France au Sacré-Cœur, attribué à Louis XVI, était bien véritablement de lui ; que c’était lui-même qui l’avait composé et prononcé. Le divin Sauveur avait ajouté qu’il désirait ardemment que ce vœu fût exécuté : c’est-à-dire que le roi consacrât sa famille et tout son royaume au Sacré-Cœur, comme autrefois Louis XIII, à la Sainte Vierge ; qu’il en fît célébrer la fête solennellement et universellement tous les ans, le vendredi après l’Octave du Saint-Sacrement ; et qu’enfin, il fît bâtir une chapelle et ériger un autel en son honneur. A cette condition, le divin Sauveur promettait pour le Roi, la famille royale et la France entière, les plus abondantes bénédictions. Le 21 juin 1823, ces manifestations se renouvelaient avec un redoublement de clarté. Il lui fut dit en termes formels : « La France est toujours bien chère à mon divin Cœur, et elle lui sera consacrée. Mais il faut que ce soit le roi lui-même qui consacre sa personne, sa famille et tout son royaume à mon divin Cœur ; et qu’il lui fasse, comme je l’ai déjà dit, élever un autel, ainsi qu’on en a élevé un, au nom de la France, en l’honneur de la Sainte Vierge. Je prépare à la France un déluge de grâces lorsqu’elle sera consacrée à mon divin Cœur… Je prépare toutes choses : la France sera consacrée à mon divin Cœur, et toute la terre se ressentira des bénédictions que je répandrai sur elle. La foi et la religion refleuriront en France par la dévotion à mon divin Cœur. » Ainsi donc, nous n’en pouvons douter ; Jésus veut la consécration entière, publique et officielle de la France à son Sacré-Cœur. Un pas immense a été fait dans ce sens : tous les diocèses de France sans exception ont été consacrés solennellement au divin Cœur les uns après les autres ; Montmartre s’élève et couvre Paris de son ombre immense. Il faut plus encore, c’est vrai. Mais gardons-nous de perdre confiance. Ce que nos rois n’ont pas pu ou voulu faire, la nation elle-même est en train de l’accomplir. Travaillons tous dans la mesure de nos forces, prions avec ardeur, afin de hâter les temps nouveaux et de voir bientôt le règne du Christ et du Cœur de Jésus. Car il règnera ; il le faut. ☞ La biographie de Marie de Jésus se trouve dans notre dossier dédié au Sacré-Coeur. Page d’histoire : Garcia Moreno, devenu président de la République de l’Equateur, donna à ce pays une constitution toute chrétienne où Dieu avait, comme il est juste, la première place et où tout était réglé d’après la loi divine. C’était le moyen de donner à l’Etat la meilleure des lois. « Ce pays est incontestablement le royaume de Dieu, disait-il, il lui appartient en propre, et Dieu n’a fait autre chose, en m’en faisant président, que de le confier à ma sollicitude. Je dois donc faire tous les efforts possibles pour que mes commandements soient subordonnés aux siens, pour que mes lois fassent respecter les siennes. Liberté pour tous et pour tout, excepté pour le mal et les malfaiteurs. » Bouquet spirituel : N’est-il pas vrai de dire que le sacrement de l’Eucharistie nous a été donné par le Sacré-Cœur ? Nul ne connaîtra et ne comprendra donc autant qu’il convient la divine Eucharistie s’il ne va jusqu’au Sacré-Cœur, dont l’amour a inspiré l’institution. « L’hostie n’est pas le Cœur seul de Jésus ; mais, sans ce Cœur, il n’y aurait pas d’hostie. » M. L’Abbé Gerbier Comment ne chercherions-nous pas à compenser par notre amour l’amour immense de son divin Cœur qui réside dans le sacrement de l’autel, toujours désireux de nous communiquer ses biens, toujours prêt à nous accueillir avec tendresse ! Saint Alphonse (1696-1787) Pratique : Prier pour la diffusion du règne de Dieu dans les sociétés chrétiennes et pour la conversion des peuples non chrétiens. Oraison jaculatoire : Cœur Sacré de Jésus, que votre règne arrive ! "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901. Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen. et "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition). Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis. Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen. |
Ce matin près la Salle de Presse du Saint-Siège a été présenté l'Instrumentum Laboris de la XIII Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques ("La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne", du 7 au 28 octobre) par Mgr. Nikola Eterovic, Secrétaire général du Synode, et par Mgr. Fortunato Frezza, Sous-Secrétaire. Les Pères synodaux, a indiqué Mgr. Eterovic, "vont débattre de la transmission de la foi chrétienne qui, dans le cadre de la nouvelle évangélisation, constitue un des plus grands défis de l'Eglise. Cette réflexion sera soutenue par l'Année de la foi, qui débutera le 11 octobre". L'Instrumentum se divise en une préface, une introduction, quatre chapitres et une conclusion. On rappelle d'emblée que les Conférences épiscopales ont réclamé "de nouveaux instruments et de nouveaux modes de présentation de la Parole, afin qu'elle soit partout compréhensible à l'homme contemporain. Ce synode sera une excellente occasion de partage d'analyses et d'actions, qui aidera les pasteurs et les Eglises locales". Le premier chapitre, intitulé Jésus-Christ, Evangile de Dieu pour l'homme, "rappelle le noyau de la foi chrétienne, ignoré de beaucoup de chrétiens, et entend proposer l'Evangile comme la Bonne Nouvelle valant pour l'humanité présente... La nouvelle évangélisation est l'expression de la dynamique interne au christianisme, qui veut révéler au monde l'Evangile, lui faire connaître le mystère de Dieu révélé en Jésus-Christ, et non pas une quelconque réplique à la crise de la foi". Le second, consacré au Temps de la nouvelle évangélisation, énumère principalement ses enjeux et en décrit la nature. "L'Eglise est appelée à discerner des scénario pour créer des espaces d'annonce évangélique et d'expérience ecclésiale... Il est besoin de renouveler la pastorale traditionnelle des Eglises particulières, mais aussi d'une nouvelle sensibilité, d'une certaine créativité et audace évangélique envers qui s'est éloigné de l'Eglise". Presque tous les évêques "ont souligné un déficit de vocations sacerdotales et religieuses qui réclame une forte relance pastorale". Transmettre la foi, est le titre du troisième chapitre. "Le but de la nouvelle évangélisation est que l'Eglise transmette la foi dont elle vit. Par conséquent tous les chrétiens sont appelés à l'effort... Il peut y avoir des obstacles internes à l'Eglise, comme une foi passive et individuelle, le refus d'une éducation à la foi, une distinction entre foi et vie. Il y en a en dehors de la vie chrétienne, telle la sécularisation, le nihilisme, le consumisme et l'hédonisme... C'est pourquoi l'Année de la foi constitue un appel pressant à la conversion. Transformé par la foi, chaque fidèle, chaque communauté donnera des fruits de la foi, l'engagement oecuménique, la recherche de la vérité, le dialogue inter-religieux, le courage de dénoncer infidélités et scandales au sein de la communauté". Le dernier chapitre de l'Instrumentum s'intitule Raviver l'action pastorale. Il expose les méthodes utilisées et constamment améliorées depuis la première annonce chrétienne, et cherche des formules d'adaptation au contexte socio-culturtel contemporain. En particulier, "il faut mieux comprendre la dimension théologique, l'ordonnancement des sacrements de l'initiation chrétienne culminant dans l'Eucharistie, réfléchir à des modèles capables de traduire concrètement l'approfondissement espéré". En conclusion, "nouvelle évangélisation signifie répondre de notre foi en communiquant le Logos de l'espérance à un monde qui aspire à être sauvé". Source : VIS Archive 01 - 19.6.12. Document intégral à lire ou à télécharger (pdf) sur le site internet du Vatican. |