« Allez à Dieu suavement, faites tout par amour, avec une sainte familiarité. Il dit à l'âme de bonne volonté comme à ses apôtres : Ayez confiance, je vous donne ma paix, je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Ce n'est pas une paix qui consiste dans le sentiment ; cette paix est quelquefois amère, mais elle établit la confiance au fond de l'âme. On sent qu'on veut être tout à Dieu. La vue de ses propres misères humilie bien utilement, car étant quelquefois porté à se croire un peu de vertu, la propre expérience nous apprend que l'on est bien peu de chose, même rien sans le secours de Dieu. Que la paix de Dieu, la paix de N.-S., qui est au-dessus de tout sentiment, soit avec vous. Tenez-vous dans le calme, la tranquillité ; soyez bien maîtresse de votre âme, de votre coeur, pour les donner à Dieu. Combien il vous a aimée ! avec quelle tendresse paternelle il vous a suivie toute votre vie, et vous a protégée. Vous lui êtes plus chère que la prunelle de l'oeil. Une mère aime moins son enfant qu'il ne vous aime. Répondez à tant d'amour par un amour efficace ; acceptez toutes les dispositions de sa Providence à votre égard, soit dans l'ordre spirituel, soit dans l'ordre de votre position. Les peines du coeur, de la conscience sont les plus difficiles à supporter. Vous direz à N.-S. : Eh bien ! vous voulez que je les ressente, je le veux aussi, pourvu qu'elles viennent de vous ; il n'y a que les peines qui viennent de moi que je ne veux pas ; je désavoue tout ce qui vous offense, mais je vous offre la peine que j'en éprouve. On peut dire que dans le péché il y a deux maux, et qu'il y en a un capable de glorifier Dieu. L'un est le mal du péché, que Dieu déteste ; l'autre est la honte, la confusion, le mécontentement de soi-même qui en est la suite ; supporter celui-ci avec humilité, l'offrir à Dieu, il lui sera agréable. » Avis spirituels pour servir à la sanctification des âmes (CXCVI), Seconde édition, Nancy, 1863. |