« Tantôt Jésus nous demande d'être en lui par la foi, tantôt d'être en lui par la charité ; mais il est trop facile de concilier ces exigences. C'est par la foi que nous entrons dans la vie du Seigneur ; mais comme la foi n'est pas un élément platonique et que, selon l'Apôtre, elle agit par la charité, c'est par la charité que s'épanouit et se traduit la vie du Seigneur en nous. Et l'indice de l'union parfaite à Notre-Seigneur Jésus-Christ, la pierre de touche de notre charité, c'est de vouloir et d'accomplir ce que veut le Seigneur : accueillir les commandements par la foi, et les garder par la charité, c'est tout le chrétien. Mais pour conserver ce trésor, il faut le défendre, de même que, pour l'obtenir, il faut le solliciter. Il n'y a pas de différence entre aimer et obéir. "Celui qui garde en son coeur mes commandements et les observe, c'est celui-là qui m'aime ; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père ; et moi, je l'aimerai et je me manifesterai à lui." Telle est l'incomparable récompense promise par Dieu à celui qui aime vraiment. Jamais on n'a condensé en moins de paroles tout le mystère de la vie surnaturelle. » Dom Paul Delatte (1848-1937), 3e Abbé de Solesmes, L'Evangile de Notre-Seigneur Jésus-Christ le Fils de Dieu (6ème p. ch. IV), Mame, Tours, 1926 (5ème éd.) |