UN MOIS AVEC MARIE DIX-HUITIÈME JOUR La Pauvreté Petit écho de la Vierge Marie, Jacintha poursuit ses recommandations : « Fuyez le luxe, ne recherchez pas la richesse, aimez beaucoup la sainte pauvreté. » Elle devient sainte, la pauvreté, dès l'instant où sa valeur surnaturelle est comprise, appréciée. A son allure rapide et légère on devine le voyageur aux bagages réduits. Ce voyageur, c'est, dans le domaine spirituel, le véritable pauvre chrétien. A le voir passer sur la terre, on croirait volontiers qu'il plane. Ses ailes sont l'amour de Dieu et de sa Volonté. Il n'envie pas les biens d'autrui ; le luxe ne le tente pas. Gagner le pain de sa famille, assurer la bonne éducation de ses enfants, les armer pour la vie afin qu'ils marchent sur les traces du père : voilà toutes ses ambitions. Que de tentations et de chutes lui évite la modicité de ses ressources ! Il va le cœur en paix et la conscience tranquille à la suite du Christ ouvrier et pauvre. Son épouse imite Marie dans les humbles soins du ménage. Heureux foyer où tout converge vers le But suprême ! Il y a bien parfois des heures dures, très dures : maladie, chômage... Mais on se serre plus près de Jésus, on saisit la main de Notre-Dame et, malgré les larmes bien amères parfois, on poursuit sa route vaillamment. Vivre ainsi c'est être grand d'une grandeur souveraine, indépendante du nom, de la fortune, de toute distinction passagère et vaine. C'est marcher dans la voie des Saints. La même voie demeure ouverte à qui est gratifié des biens périssables ; mais à une condition : celle de ne point s'y attacher. Le divin Maître sait que notre nature orgueilleuse, avide de plaisir, la trouve dure : « Combien il est difficile à ceux qui se confient dans les richesses d'entrer dans le Royaume des Cieux ! » (1) déclare-t-il. Mais sa parole demeure : « Bienheureux les pauvres en esprit, parce que le Royaume des Cieux leur appartient » (2). Et toute âme de bonne volonté peut, avec le secours de sa Grâce, être, au sein même de l'opulence, un véritable « pauvre en esprit ». Certains sont entourés de luxe sans pouvoir le fuir, ils possèdent des richesses sans les avoir acquises. Ce luxe, ces richesses tiennent à leur naissance, à leur situation. Qu'ils en usent selon leur rang, mais en les regardant de haut, sans se laisser amollir par leurs invitations malsaines. Qu'ils méprisent les fascinations de la bagatelle. De la fortune, le riche est l'intendant plutôt que le propriétaire : il la quittera au trépas sans pouvoir l'emporter. Pour s'en constituer un trésor qui demeure sien pour jamais, il doit en faire bénéficier les bonnes œuvres, secourir ceux qui souffrent de la misère et de la faim. L'on a vu des princes, des rois, des reines rester simples sur le trône, subir le luxe comme nécessité de situation, à l'instar du protocole, et trouver leur plus douce joie à devenir la providence des malheureux. Ainsi fut Hélène de France, duchesse d'Aoste. Etant tombée gravement malade, un concert de gémissements et de prières sollicite du Ciel sa guérison parmi les pauvres gens. Les portes du palais ayant été condamnées, une vieille femme du peuple se présente néanmoins et prétend bien forcer la consigne : « Je veux la voir, je veux la voir, implore-t-elle. Je lui dois tant ! Si souvent elle est venue me visiter et me soigner dans ma mansarde ! Je veux la soigner à mon tour. » Que l'on possède des millions, ou bien la simple paie d'un ouvrier, le maigre gain d'une ouvrière, on est toujours riche de la plus désirable des richesses quand le cœur est grand, la pensée noble, le But poursuivi pur et saint. PRIÈRE Très saint Cœur de notre tendre Mère, c'est en vous que nous déposons nos cœurs. Nous vous les offrons avec amour et confiance, prenez-en soin, défendez-les contre tout danger, faites-leur aimer Jésus et imiter vos admirables vertus ! Ainsi soit-il. Reine de tous les Saints, priez pour nous. (1) St Matth XIX, 23. (2) St Matth V, 3. Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945. Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d. Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g. |
L'évangéliste St Luc, fêté aujourd'hui, est né à Antioche, au sein d'une famille païenne. Médecin de profession, il s'est converti au Christ vers l'an 40. Il fut pour l'Apôtre St Paul un compagnon fidèle, demeurant à ses côtés jusqu'à la dernière étape de sa vie († 67). Dante Alighieri appelait St Luc « Scriba mansuetudinis Christi » : "scribe de la mansuétude du Christ". En effet, son Evangile contient des paraboles et des événements qu'aucun des trois autres évangélistes n'a rapportés : la prostituée pardonnée (ch. VII, 36-50), le "bon samaritain" (ch. X, 29-37), la brebis perdue, la drachme perdue et "l'enfant prodigue" accueilli par son père (ch. XV) qui court le prendre dans ses bras à son retour, le publicain (ch. XVIII, 9-14) rentrant chez lui justifié, l’existence de Zachée (ch. XIX, 1-10), le bon larron (ch. XXIII, 39-43) crucifié aux côtés de Jésus et à qui est promis le Paradis... C’est la miséricorde et la tendresse de Dieu qui caractérisent ces passages de son Evangile, et qu’il nous fait connaître. En cela, il se révèle véritable disciple du Seigneur, bien que ne l'ayant pas connu lui-même. Eusèbe de Césarée († v.340) l'a par ailleurs qualifié de « peintre de la Vierge Marie » (voir icône ci-dessous) car St Luc rappelle en détail des événements de la vie de Notre Dame, que la Tradition aime à penser qu'il les aurait recueillis de la bouche même de la Sainte Vierge. « Seigneur Dieu, puissions-nous redécouvrir, à travers le témoignage que Saint Luc nous en donne, ton visage de compassion et de miséricorde. Puissions-nous T’accueillir comme ce Dieu qui vient à notre rencontre pour nous prendre sur ses épaules et nous ramener à Lui, la Source de vie. Nous n’aurons jamais rien de plus beau à faire connaître aux hommes de ce monde. Fais de nous de véritables disciples, porteurs de cette Bonne Nouvelle de ton salut offert à tous. » Sources infos : Catholique.org et Paroisse Saint Joseph des Falaises |