Au fil des jours ... en 2010





18 octobre : Saint Luc, Evangéliste

Je vous propose deux adresses, pour nous remémorer le parcours de Saint Luc... ici ... et ici



« Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !

Il s'est penché sur son humble servante ;
désormais, tous les âges me diront bienheureuse.

Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !

Son amour s'étend d'âge en âge
sur ceux qui le craignent.

Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leur trônes, il élève les humbles.

Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.

Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères, en faveur d'Abraham et de sa race, à jamais.

Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
pour les siècles des siècles.
Amen. »

(Luc 1, 46-55)




« Dans sa retraite à Nazareth, au lendemain d'une jeunesse dépensière et dissolue, Charles de Foucauld écrivait :
"Mon Dieu, je ne sais s'il est possible à certaines âmes de vous voir pauvre et de rester volontiers riches, de se voir réellement plus grandes que leur Maître, que leur Bien-Aimé, et de ne pas vouloir Vous ressembler en tout, autant qu'il dépend d'elles et surtout en Vos abaissements ; je veux bien qu'elles Vous aiment, mon Dieu, mais cependant, je crois qu'il manque quelque chose à leur amour, et, en tout cas, moi, je ne puis concevoir l'amour sans un besoin, un besoin impérieux de conformité, de ressemblance et, surtout, de partage de toutes les peines, de toutes les difficultés, de toutes les duretés de la vie... Etre riche à mon aise, vivre doucement de mes biens, quand vous avez été pauvre, gêné, vivant péniblement d'un dur labeur ; pour moi, je ne le puis, mon Dieu... je ne puis aimer ainsi... je ne juge personne, mon Dieu, les autres sont vos serviteurs et mes frères, et je ne dois que les aimer, leur faire du bien et prier pour eux ; mais, pour moi, il m'est impossible de comprendre l'amour sans la recherche de la ressemblance et sans le besoin de partager toutes les croix..."

Ainsi ont pensé tous les saints, tous les chrétiens qui ont compris le mystère du Christ... Il ne s'agit pas de cultiver la misère et la crasse par amour de l'abjection, mais, constatant que le Christ "de riche qu'il était, s'est fait pauvre pour nous afin de nous enrichir par sa pauvreté" (2 Cor VIII,9), on adopte de lui ressembler en tout, et là où il a passé, de passer nous aussi... Il ne s'agit pas de dissiper ou de gaspiller sans raison ce qu'on a, mais d'avoir un coeur si libre et si dégagé de tout ce qu'on peut avoir que, le moment venu, on n'éprouve ni chagrin, ni hésitation à tout perdre, à tout quitter, ou à tout donner dans la mesure où l'exigerait la volonté de Dieu manifestée soit par les événements, soit par un appel certain ou un devoir évident. Pour cela, il faut s'y être préparé, avoir de loin accepté, aimé cette éventualité comme un rapprochement avec Dieu et son Christ ; avoir aussi donné généreusement de son superflu, voire de son nécessaire, chaque fois que s'offrait une misère à soulager, un besoin à combler. A ceux-là Jésus a promis et donné, dès ici-bas, le bonheur et la joie. »

R.P. Michel Riquet s.j., Conférences de Notre-Dame de Paris, Retraite Pascale 1946, "Se dépouiller pour s'enrichir", Spes, Paris, 1947.

'Job et ses amis', illustration de Gustave Doré pour la Bible






« Il y a une richesse qui sème la mort partout où elle domine : libérez-vous et vous serez sauvés !
Purifiez votre âme, rendez-la pauvre pour pouvoir entendre l'appel du Sauveur qui vous redit : "Viens et suis-moi !" Il est la voie où marche celui qui a le coeur pur : la grâce de Dieu ne se glisse pas dans une âme encombrée et déchirée par une multitude de possessions. Celui qui regarde sa fortune, son or ou son argent, ses maisons, comme des dons de Dieu, celui-là témoigne à Dieu sa reconnaissance en venant en aide aux pauvres avec ses biens. Il sait qu'il les possède plus pour ses frères que pour lui-même ; il reste maître de ses richesses au lieu d'en devenir esclave ; il ne les enferme pas en son âme pas plus qu'il n'enserre sa vie en elles, mais il poursuit sans se lasser une oeuvre toute divine. Et si un jour sa fortune vient à disparaître, il accepte sa ruine d'un coeur libre. Cet homme-là, Dieu le déclare bienheureux, Il l'appelle "pauvre en esprit", héritier assuré du Royaume des Cieux... »

Saint Clément d'Alexandrie (IIIème siècle), in Ephata, Tome 3, Le Sarment / Fayard, 1988.




Méditation du soir...

« Qui se dépouille pour autrui se revêt du Christ. »
Mgr Vladimir Ghika (1873-1948).




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