« O mes frères et mes amis, quand donc aimerons-nous l'Amour ? Quelle horrible chose est-ce de vivre de Dieu et de ne pas l'aimer ? Et la plupart de vivent-ils pas sans l'aimer, sans presque penser à Lui ? On aime ces brindilles et ces étincelles d'amour et de beauté qu'Il a semées dans le monde ; mais Lui, l'infiniment aimable, qui y pense ? Qui songe à Lui ? Hélas ! nous du moins qui l'aimons, nous devrions n'avoir de vie que pour le faire aimer, et, si quelque chose peut nous désoler, ce doit être notre impuissance de Lui rendre et de Lui faire rendre l'amour qui Lui est dû ! [...] Il me semble que, quand le souffle de Dieu embrase ainsi une âme misérable, il ne doit pas s'arrêter à elle seule, mais traverser cette pauvre enveloppe pour rayonner sur les autres âmes. Qu'il en soit ainsi, mon Dieu, et que mon âme vous soit toujours un instrument docile ! » Lucie-Christine (Mathilde Bertrand, 1844-1908), in Journal Spirituel de Lucie-Christine (1870-1908) (1er mars 1882), publié par Aug. Poulain, Paris, Gabriel Beauchesne, 1910. |
Maintenant, oh ! âme, élève-toi par un vol hardi jusqu’à contempler le Cœur de Jésus, non plus mort et transpercé sur la croix, mais vivant, régnant et glorieux à droite du Père. La charité, qui l’a tué sur la terre, lui confère à présent l’éternité dans le ciel, le couronnant des plus beaux rayons de gloire qui se voient en paradis, et parce qu’ici-bas il vint parmi nous toujours animé d’un souffle de douleur et rempli d’un esprit de souffrance et de mort, aujourd’hui, dans le sein de l’éternelle vie, il règne glorifié et transformé en océan de délices… Son Cœur demeure toujours tourné vers Dieu, toujours offert à Dieu pour notre salut, toujours suppliant le Père céleste par sa plaie béante et obtenant d’infinis moyens de rédemption pour l’Eglise, sa chère épouse, qui souffre ici-bas sur la terre. Et parce que le Cœur de Jésus est très beau, très pur, très candide, tout rempli de lumière et d’amour et, parmi tous les cœurs de l’éternité, le plus agréable et le plus cher à Dieu, il n’y a, parmi les saints, personne qui ne l’admire, qui ne l’adore, qui ne l’offre en perpétuelle action de grâces au Père éternel. P. Ignace del Nente Exemple : Le drapeau du Sacré-Cœur à Patay « L’heure marquée par Dieu où le drapeau du Sacré-Cœur devait recevoir le baptême de sang et de feu approchait ; le champ de Patay était voisin : on se prépara au combat. C’était le 2 décembre, premier vendredi du mois, jour consacré au Sacré-Cœur. Tous les zouaves pontificaux, ces fils de la vieille France, assistaient à la messe dans la chapelle de Saint-Péravy-la-Colombe. Mais déjà la bataille est engagée ; le moment est donc venu d’arborer le drapeau. Le sergent de Verthamon, qui avait demandé la veille à M. de Charrette de consacrer publiquement le régiment au Sacré-Cœur, est désigné pour avoir l’honneur de le porter. Il est enfin déployé, l’étendard du Sacré-Cœur, avec ses blanches couleurs, son Cœur de feu et sa devise certaine, même dans la défaite : « Cœur de Jésus, Sauvez la France ! » Le chevaleresque général de Sonis est passé dans les rangs et a dit à tous ces beaux jeunes hommes : « Messieurs, voilà la position à enlever ; faites voir ce que peuvent des soldats chrétiens ! » Et eux ont dit : « La fête est belle. » Oui, elle est belle, mais elle est sanglante ! Longtemps les soldats du Sacré-Cœur écartent avec la pointe de leur fer l’ennemi qui embarrasse la marche triomphale de leur drapeau ; mais ce drapeau est comme l’Arche sainte, tous ceux qui le portent sont frappés de mort, tous ceux qui s’en approchent son atteints. Qu’importe ! La guerre que subit la France est une guerre d’expiation ; les victimes sont pures et parées ; elles marchent sans crainte vers cet autel de leur gloire que le général a désigné et en franchissent tous les degrés. Enfin le drapeau du Sacré-Cœur flotte sur la position au milieu d’un nuage de poudre qui l’enveloppe comme un nuage d’encens ; mais il flotte sans garde et sans escorte : tous sont morts, tous sont « tombés dans le Cœur de Jésus », et leurs âmes sanctifiées forment autour du drapeau une glorieuse couronne. Attendons, Dieu est juste. Les héroïques cavaliers de Reischoffen et les braves fantassins de Patay n’ont pu sauver la France, parce que l’expiation de leurs erreurs n’est pas encore complète. Mais notre confiance dans l’avenir glorieux de la fille aînée de l’Eglise ne doit pas être ébranlé ; car Rome, tombée avec elle, ne s’est pas encore relevée, et, quelques sanglantes, quelques sacrilèges que puissent être les orgies des sectaires, le cri qui, en France, dominera tous les autres sera toujours le vieux cri de nos frères : « Vive le Christ qui aime les Francs ! » (Relation du lieutenant-colonel d’Albiousse, des zouaves pontificaux) ☞ Des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant cette bataille de Patay et le drapeau du Sacré-Coeur – voir les années 1870-1871. Page d’histoire : Paris était assiégé par les Prussiens ; Rome venait de tomber entre les mains sacrilèges des Piémontais ; la Commune préparait ses fureurs dans l’ombre. Qui pourra délivrer le Saint-Père et sauver la France ? Ce sera le Cœur de Jésus, s’écrièrent de nobles âmes : offrons-lui un Vœu national ! Aussitôt, le mouvement commence et l’élan se propage. Quel est ce Vœu national ? C’est la promesse d’offrir, au nom de la nation entière, l’expression solennelle de son repentir, en élevant à Paris une église monumentale dédiée au Sacré-Cœur. Paris a été le théâtre des plus grands désordres et il ne possède aucun temple en l’honneur du Cœur de Jésus ; nulle part l’expiation ne sera mieux placée ni plus éclatante. Dans Paris se trouve un quartier célèbre qui fut jadis arrosé du sang de Saint Denis et de ses compagnons et qu’on a appelé le quartier Montmartre ou le Mont des martyrs ; c’est là que sera construite l’église monumentale de la France. Enfin, notre Vœu national s’adresse au Sacré Cœur parce que le divin Cœur est la plus haute expression de l’amour de Dieu pour les hommes, et parce que la France a particulièrement blessé le Cœur de Jésus qui l’avait tant aimée ; c’est donc à lui qu’elle doit adresser l’expression de son repentir et de son espérance. Rien, par conséquent, n’est plus chrétien ni plus patriotique qu’un tel vœu. Aussi a-t-il reçu les bénédictions du Saint-Père et les encouragements de l’épiscopat français. Les dons affluent, les adhésions se multiplient à l’infini, et nous pouvons maintenant saluer, sur les hauteurs de Montmartre, la basilique destinée à éterniser le témoignage de nos regrets pour le passé et de notre confiance pour l’avenir. ☞ Des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, sur l’histoire du Vœu national et la basilique Montmartre. Bouquet spirituel : Cette ouverture du côté de Jésus nous indique l’entrée du temple éternel où sera consommée l’éternelle félicité de tous les élus. Saint Bernardin de Sienne (1380-1444) Ô très auguste plaie !... La lance vous forma, mais c’est la puissance de Dieu qui vous entretient ; vous fûtes imprimée sur un corps sans vie, mais votre délicieuse ouverture restera éternellement comme une perle de la divine Majesté. Saint François de Borgia (1510-1572) Pratique : Prier souvent pour le relèvement de la France. Oraison jaculatoire : Cœur Sacré de Jésus, sauvez la France ! "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901. Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen. et "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition). Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis. Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen. |
Anima Christi, sanctifica me Corpus Christi, salva me Sanguis Christi, inebria me Aqua lateris Christi, lava me Passio Christi, conforta me O bone Jesu, exaudi me Intra vulnera tua, absconde me Ne permittas a te me separari Ab hoste maligno, defende me In hora mortis meae, voca me Et iube me venire ad te Ut cum Sanctis tuis laudem te Per infinita saecula saeculorum, Amen. |
Âme du Christ, sanctifie-moi Corps du Christ, sauve-moi Sang du Christ, enivre-moi Eau du côté du Christ, lave-moi Passion du Christ, fortifie-moi Ô mon Jésus, exauce-moi Dans tes blessures, cache-moi Ne permets pas que je sois séparé de Toi De l'ennemi, défends-moi A ma mort, appelle-moi Ordonne-moi de venir à Toi Pour qu'avec tes Saints je te loue Dans les siècles des siècles, Amen. |
Cette prière, sans doute du XIVème siècle, et dont l'auteur est resté inconnu, a été popularisée par Saint Ignace de Loyola, qui l'avait placée au terme de ses "Exercices Spirituels". |