Le texte qui suit est extrait du Journal des Retraites du P. Olivaint, prêtre mort martyr durant la Commune à Paris en 1871. Ce Journal était devenu le livre de chevet de Ste Bernadette au couvent de Saint-Gildard à Nevers. « Les Apôtres pendant la tempête. - Ils croient tout perdu, comme si le calme plat seul montrait le secours de Jésus... Mais non, il se manifeste surtout dans la tempête... Mais Jésus n'est pas là ?... Il est là par son regard, par son coeur, par la prière ; ... il est là par la tempête même. Il vient porté par elle. La maladie, l'épreuve, c'est Jésus qui vient marchant sur les eaux. Il est là, toujours là, dans mon coeur qui est sa barque, dans ma barque qui est son Coeur. Mais les apôtres le prennent pour un fantôme. Que de fois moi aussi, avec mon impressionnabilité, mes découragements, j'ai pris Jésus pour un fantôme ! Cette maladie, fantôme ! cette épreuve, fantôme ! cette difficulté, fantôme ! "Non, non, c'est moi, ayez confiance." C'est Jésus qui vient porté sur les flots. Et nous, comme lui, comme Pierre, nous marcherons sur les flots, si nous avons confiance... sur les flots de nos passions, sur les flots des passions des autres, des difficultés, des tentations... Nous enfoncerons si vient la défiance. Mais si nous enfonçons, que la confiance renaisse aussitôt. Appelons Jésus, et il nous tirera du danger. O Jésus ! soyez mon Jésus ! » R.P. Pierre Olivaint (1816-1871), Journal de ses retraites annuelles de 1860 à 1870 Tome 1, Paris, Joseph Albanel, 1872. |