Antiphona. Iœl. 2, 13. Immutémur hábitu, in cínere et cilício : ieiunémus, et plorémus ante Dóminum : quia multum miséricors est dimíttere peccáta nostra Deus noster. Changeons de vêtements, couvrons-nous de cendre et du cilice, jeûnons et pleurons devant le Seigneur ; car notre Dieu tout miséricordieux est prêt à nous remettre nos péchés. |
Alors que plus d'un milliard de catholiques sont entrés ce mercredi dans le temps du Carême, à Rome, le Pape François a présidé la célébration du Mercredi des Cendres en la basilique Sainte-Sabine, après avoir participé à une procession à pied depuis la basilique Saint-Anselme. Dans son homélie, il a insisté sur l’importance de se laisser réconcilier avec Dieu en lui demandant « le don des larmes ». C’est en revenant sur ce cri du cœur du prophète Joël, « Revenez à moi de tout votre cœur ! », présent dans la liturgie de ce jour, que le Pape François s’est appliqué à montrer que le Carême ne doit pas appréhendé avec formalisme mais avec sincérité. « Revenir au Seigneur avec tout son cœur signifie entreprendre le chemin d’une conversion qui ne soit pas superficielle et transitoire, mais un itinéraire spirituel qui concerne le cœur, le lieu le plus intime de notre personne. » Le Pape a alors appelé à lâcher prise, en laissant une place à l'émotion et aux larmes. « Cela nous fera du bien de demander le don des larmes, afin de rendre notre prière et notre chemin de conversion toujours plus authentique et sans hypocrisie. Cela nous fera du bien de nous poser cette question : est-ce que je pleure ? Est-ce que les évêques pleurent, est-ce que les cardinaux pleurent, est-ce que le pape pleure, est-ce que les prêtres pleurent, est-ce que les consacrés pleurent, est-ce que les larmes sont dans nos prières ? » s’est exclamé François, sortant de son texte, comme souvent, pour se mettre lui-même au même niveau de proximité avec Dieu que tous les autres fidèles. « Les larmes du cœur, c’est ce qui distingue le fait extérieur des faits intérieurs. Vous savez que les hypocrites ne savent pas pleurer. Ils ont oublié comment pleurer, ils ne demandent pas le don des larmes. » Le Pape a rappelé la colère de Jésus face aux personnes hypocrites qui se donnent en spectacle. « Soyez attentifs à ne pas pratiquer votre justice devant les hommes pour être admirés d'eux. Quand tu fais l'aumône, ne sonne pas la trompette devant toi, comme le font les hypocrites. Quand vous priez, ne soyez pas similaires aux hypocrites, qui aiment prier en se tenant droit, pour être vus de la population. Et quand vous jeûnez, ne devenez pas mélancoliques comme les hypocrites. » (Mt 6) Et le Pape a rappelé la nature pécheresse de tout être humain : « Quand s'accomplit quelque chose de bien, presque instinctivement naît en nous le désir d'être estimés et admirés pour cette bonne action, pour en recevoir une satisfaction. » En évoquant l’exhortation de Jésus, « convertissez-vous et croyez en l’Évangile », prononcée lors de l’imposition des Cendres, le Saint-Père a rappelé que l’invitation à la conversion est « une invitation à revenir, comme pour le fils prodigue, entre les bras de Dieu, un Père tendre et miséricordieux, et à se confier à lui. » « Le Seigneur ne se fatigue jamais d'avoir miséricorde de nous, et veut nous offrir encore un fois son pardon - nous en avons tous besoin, en nous invitant à nous tourner à Lui avec un cœur nouveau, purifié du mal, purifié par les larmes, pour prendre part à sa joie » a répété le Pape, qui a repris les propos tenus par Saint Paul dans la lettre aux Corinthiens : « Nous vous supplions au nom du Christ : laissez-vous réconcilier avec Dieu ». Il a redit que cette invitation concerne tous les chrétiens, au Vatican comme partout dans le monde : « Nous sommes des créatures pécheresses, toujours en besoin de conversion, alors, s’il-vous plaît, arrêtons-nous un peu, et réconcilions-nous avec Dieu. » Source : Radio Vatican. Texte intégral de l'homélie traduit en français sur Zenit.org. Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican. |
« Dès les temps les plus anciens, la cendre imposée sur la tête a été un emblème de pénitence et de douleur. Job, repentant d'avoir plaidé la cause de son innocence dans un langage trop peu mesuré, s'écrie : Je m'accuse moi-même, Seigneur, et je fais pénitence de ma faute dans la poussière et la cendre (1). En pénitence du vol sacrilège commis par Achan à la prise de Jéricho, Josué et les anciens d'Israël se couvrent la tête de cendres (2). Plus tard, Judith, Esther, Mardochée, Judas Machabée, emploient ce moyen pour fléchir la colère du ciel ; Jérémie et tous les prophètes conseillent cette pratique aux Juifs frappés de Dieu (3). Enfin Notre-Seigneur lui-même donne la cendre comme un symbole de pénitence, lorsqu'il dit des habitants de Tyr et de Sidon, que, s'ils eussent vu les miracles opérés par lui au milieu de la Judée, ils eussent fait pénitence dans le cilice et la cendre (4). C'est ce qui explique pourquoi l'Eglise primitive distinguait par la cendre les pénitents d'avec les fidèles et même, le premier jour du Carême, elle couvrait de cendre la tête de tous ses enfants sans distinction, par cette raison que tout chrétien, dit Tertullien, est né pour vivre dans la pénitence. Cette cérémonie des Cendres est donc comme un sceau qui nous dévoue à la pénitence, de telle sorte que recevoir les cendres sur la tête, sans avoir la contrition dans le coeur, c'est simuler un sentiment qu'on n'a pas, c'est une hypocrisie. Entrons de bon coeur dans l'esprit de pénitence, dès le premier jour de cette sainte quarantaine. L'intérêt de notre salut l'exige ; Jésus-Christ le déclare formellement par cette parole : "Si vous ne faites pénitence, vous périrez tous" (5) ; et il nous l'enseigne encore mieux par son exemple : toute sa vie n'a été qu'une pénitence continuelle. Tous les saints, à son imitation, ont fait pénitence, et nous donc, de quel droit nous en dispenserions-nous ? Nous avons péché bien des fois ; or tout péché, même remis, demande pénitence. Nous avons des passions à vaincre, des tentations à combattre ; or la pénitence est le plus sûr préservatif contre les unes et contre les autres. Interrogeons ici notre conscience : avons-nous l'esprit de pénitence propre au saint temps du Carême ? » 1. Job XLII, 6 - 2. Josué VII, 6 - 3. "Aspergite vos cinere." (Jer. XXV, 34) - 4. Mt XI, 21 - 5. "Si poenitentiam non egeritiis, omnes similiter peribitis." (Luc XIII, 5). Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome I, Mercredi des Cendres), Paris, Victor Lecoffre, 1886. |
Poursuivant sa catéchèse sur la famille à l'occasion de l’audience générale Place St Pierre, après avoir traité de la mère et du père, le Pape a tenu à évoquer la figure du frère et de la sœur, deux mots, a-t-il dit, que le christianisme aime. L'expérience familiale rend ces mots et ces concepts connus de toutes les cultures et de tous les temps. Lorsque le lien fraternel est détérioré, le conflit prévaut et Dieu demande à Caïn ce qu'il en est d'Abel. Et malheureusement, siècle après siècle résonne la terrible réponse: Je l'ignore, suis-je donc le gardien de mon frère ? La rupture du lien entre frères blesse l'humanité. Et quelle peine lorsqu'il se rompt en famille, pour des broutilles comme pour un héritage ! Si on pense que tous sont issus du même sein maternel. Nous connaissons tous des familles ainsi déchirées. Puisse le Seigneurs aider ces frères et sœurs à reconstruire leurs familles. Et pensons dans nos prières aux frères et sœurs divisés. C'est que la fraternité, a assuré le Pape, naît au sein de la famille, cette "grande école de liberté et de paix. Même si on n'en est pas toujours conscient, c'est la famille qui fournit la première expérience fraternelle...et la diffuse telle une promesse dans toute la société et dans les rapports entre peuples". C'est l'action de Jésus qui dilate de façon incroyable le lien fraternel, "le rendant capable de dépasser les différences de langues, de cultures et de religions. Que seraient les liens inter-personnels si on ne pouvait dire à quelqu'un : Tu es pour moi comme un frère. Et puis l'histoire montre que l'égalité et la liberté sans la fraternité peuvent devenir individualisme et conformisme, parfois même intérêt personnel. La fraternité en famille est faite de patience et d'attention envers les éléments les plus faibles... Et puis avoir un frère ou une sœur proche est quelque chose de beau et d'irremplaçable. Il en va de même de la fraternité chrétienne : Les plus petits et faibles sont en droit d'attendre notre soutient. Nous devons les aimer tels qu'ils sont et les aider. Lorsque les pauvres sont comme de la maison notre fraternité chrétienne s'accomplit car les chrétiens ne vont pas au devant les pauvres et des faibles par obéissance à une idéologie mais à la parole et à l'exemple du Christ. Tel est le principe de l'amour de Dieu et de toute justice entre les êtres humains. Je suggère à chacun de réfléchir en silence à ces frères et sœurs, et de prier pour eux: Plus que jamais, a-t-il ajouté après un temps de recueillement, "nous devons diffuser la fraternité au sein d'une société techno-bureaucratique, afin aussi que la liberté et l'égalité soient ravivées. Pour aucune raison nous ne devons priver nos famille des bienfaits d'une large fraternité...ni perdre confiance dans la largeur de vue que la foi peut donner avec la lumière de Dieu". Après la catéchèse, le Saint-Père a invité une nouvelle fois "à prier pour nos frères égyptiens assassinés il y à trois jours en Libye parce que chrétiens. Veuille le Seigneur les accueillir et réconforter leurs familles et toute la communauté" copte. "Prions pour la paix au Proche et Moyen Orient, ainsi qu'en Afrique du Nord. Pensons à toutes les victimes, aux blessés et aux réfugiés. Puisse la communauté internationale trouver une solution pacifique à la crise libyenne". Au moment des saluts particuliers, le Pape a évoqué la présence à Rome des évêques ukrainiens (visite Ad Limina) et salué les pèlerins des divers diocèses venus les accompagner : "Soit loué Jésus-Christ !" , a-t-il dit en ukrainien. "Parmi les vœux que vous déposez sur les tombes apostoliques il y a celui de la paix pour l'Ukraine. Je m'unis à vous dans cette prière, afin que votre patrie retrouve au plus tôt une paix durable". Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 18.2.15). Résumé en français « Frère », « sœur », sont des mots que le christianisme aime beaucoup, et que toutes les cultures et toutes les époques comprennent. Le lien de fraternité, formé en famille, dans un climat d’éducation à l’ouverture aux autres, est une grande école de liberté et de paix. La famille introduit la fraternité dans le monde ! La bénédiction que Dieu, en Jésus-Christ, répand sur ce lien de fraternité le rend capable de dépasser toute différence de nation, de langue, de culture et même de religion. La fraternité en famille resplendit particulièrement quand nous voyons la prévenance, la patience, l’affection dont sont entourés le petit frère ou la petite sœur plus faible, malade, handicapé. Il en va de même de la fraternité chrétienne. Les plus petits, les plus faibles, les plus pauvres, doivent ouvrir notre cœur. La parole et l’exemple du Seigneur nous disent qu’ils sont nos frères et nous devons les aimer et les traiter comme tels. Aujourd’hui, plus que jamais, il est nécessaire de mettre la fraternité au centre de nos sociétés. Alors la liberté et l’égalité prendront leur juste tonalité. J’adresse un cordial salut aux pèlerins francophones, en particulier à la paroisse chaldéenne de Pontoise et aux nombreux jeunes. Alors que commence le temps du Carême, je vous invite à découvrir à nouveau la beauté de la fraternité, à la vivre et à la répandre autour de vous. Que Dieu vous bénisse ! Source : site internet du Vatican. Texte intégral traduit en français sur Zenit.org. Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican. |
Audi, benígne Cónditor, nostras preces cum flétibus, sacráta in abstinéntia fusas quadragenária. Scrutátor alme córdium, infírma tu scis vírium; ad te revérsis éxhibe remissiónis grátiam. Multum quidem peccávimus, sed parce confiténtibus, tuíque laude nóminis confer medélam lánguidis. Sic corpus extra cónteri dona per abstinéntiam, ieiúnet ut mens sóbria a labe prorsus críminum. Præsta, beáta Trínitas, concéde, simplex Unitas, ut fructuósa sint tuis hæc parcitátis múnera. Amen. |
Créateur plein de bonté, Ecoutez nos prières et regardez nos larmes Que nous répandons en ces jours Du jeûne sacré de la Sainte Quarantaine. Vous qui scrutez le fond de nos cœurs Vous connaissez notre faiblesse Pardonnez à vos enfants qui reviennent vers Vous, Donnez Votre pardon gratuitement. Vraiment, nous avons beaucoup péché Mais pardonnez-nous en considération de l'humble aveu Pour la gloire de Votre Nom, Guérissez nos âmes malades. Donnez-nous de mortifier nos corps par l'abstinence, Afin que le jeûne gagne aussi nos âmes Ils cesseront ainsi de retomber Dans les crimes du péché. Concédez, O Bienheureuse Trinité, Qui êtes un seul Dieu, que votre grâce Soit profitable à vos enfants par l'offrande Qu'ils vous font de leurs jeûnes. Amen. |