« Je crois, oui je crois qu'un jour, ton jour, ô Dieu, je m'avancerai vers Toi avec mes pas titubants, avec toutes mes larmes dans mes mains, et ce coeur merveilleux que Tu nous a donné, ce coeur trop grand pour nous puisqu'il est fait pour Toi... Un jour je viendrai, et Tu liras sur mon visage toute la détresse, tous les combats, tous les échecs des chemins de la liberté. Et Tu verras tout mon péché. Mais je sais, ô mon Dieu, que ce n'est pas grave le péché, quand on est devant Toi. Car c'est devant les hommes que l'on est humilié. Mais devant Toi, c'est merveilleux d'être si pauvre, puisqu'on est tant aimé ! Un jour, ton jour, ô mon Dieu, je viendrai vers Toi. Et dans la véritable explosion de ma résurrection, je saurai enfin que la tendresse, c'est Toi, que ma liberté, c'est encore Toi. Je viendrai vers Toi, ô mon Dieu, et Tu me donneras ton visage. Je viendrai vers Toi avec mon rêve le plus fou : T'apporter le monde dans mes bras. Je viendrai vers Toi et je Te crierai à pleine voix toute la vérité de la vie sur la terre. Je Te crierai mon cri qui vient du fond des âges : "Père ! j'ai tenté d'être un homme, et je suis ton enfant." » Jacques Leclercq, Le jour de l'homme, Editions du Seuil, Paris, 1976. |