« Quiconque veut combattre Satan, qu'il se munisse et s'arme de l'humilité, parce que Lucifer la fuit ; et, comme une couleuvre, il se cache devant elle dans les abîmes ; car, partout où elle le saisit, elle le brise aussitôt comme un fil fragile. La charité aussi contient le Fils unique de Dieu, dans le sein du Père, dans le ciel ; et elle l'envoie dans le sein de la mère, sur la terre ; parce qu'elle ne méprise ni les pécheurs, ni les publicains, mais elle s'efforce de les sauver tous. C'est pourquoi, en faisant souvent couler la source des larmes des yeux des fidèles, elle amollit la dureté du coeur. En cela l'humilité et la charité sont plus belles que les autres vertus ; car l'humilité et la charité sont comme l'âme et le corps, qui ont des vertus plus grandes que les autres facultés de l'âme ou chaque membre du corps. [...] Ô hommes, pour la gloire de Dieu et pour votre salut, suivez l'humilité et la charité ; et ainsi armés, vous ne craindrez pas les embûches du démon, et vous posséderez la vie éternelle. Quiconque a la science du St-Esprit et les ailes de la foi, ne transgressera pas mon conseil, mais il le recevra pour en faire les délices de son âme. » Sainte Hildegarde, Scivias ou Les Trois livres des Visions et Révélations de l'édit. Princeps Henri Etienne 1513, Livre premier, Vis. IIe, Paris, Chamonal, 1909. |
« Il y a un danger pour les "personnes pieuses" de vivre pour elles-mêmes, au lieu de vivre pour les autres. Dans la prière, naturellement, votre âme (sa pointe) et Dieu suffisent, mais hors de la prière, la charité envers notre prochain est la plénitude de la vertu et inclut tout. Donnez la partie suprême de votre âme à Dieu et toute la partie inférieure au prochain. Tâchez toujours d'oublier vos propres souffrances ou vos joies : minimisez-les. Essayez de penser que les joies des autres sont plus importantes, et leurs souffrances beaucoup plus grandes. Nous ne devons pas nous concentrer sur notre vie spirituelle, mais penser à Dieu et aux autres. Comme une mère ne pense pas à son amour pour son enfant, mais à l'enfant, ainsi nous ne devons pas penser à notre amour pour Dieu, mais à Dieu. » Dom John Chapman o.s.b. (1865-1933), Lettre 35, in "Correspondance spirituelle", Editions du Carmel, 2004. |
« Se mettre bien avant dans l'esprit que sans la paix du coeur 1. on ne sera jamais content en cette vie ; 2. on n'avancera jamais en vertu. Moyens pour acquérir cette paix si utile et si délicieuse : 1) L'attendre de Dieu seul et la lui demander par notre Seigneur Jésus-Christ. 2) Tâcher de modérer toutes les vivacités et impétuosités du naturel, soit en pensées, désirs, paroles et actions, et même dans les prières, faisant le tout doucement et tranquillement autant qu'on le peut. 3) S'efforcer d'acquérir une entière soumission aux volontés de Dieu et, pour y parvenir peu à peu, il faut : 1. L'espérer de Dieu seul et la lui demander ; 2. Tous les matins, faire à Dieu un triple sacrifice du présent, du passé et de l'avenir, triple sacrifice contenu en ces trois pensées : vous l'avez voulu, ô mon Dieu, je le veux ; vous voulez telle chose pour le présent, je la veux ; vous voudrez peut-être telle et telle chose dans l'avenir, je le veux aussi, je m'y soumets par avance, j'accepte tout, je ne me réserve rien, je vous sacrifie tout et pour toujours, soutenez ma faiblesse et protégez-moi. 3. Dans toutes les occasions de peines de corps ou d'esprit, de chagrin, d'ennui, d'inquiétude même contre soi-même, : mon Dieu, vous le voulez, vous le permettez, eh bien je le veux aussi, je m'y soumets de tout mon coeur pour l'amour de vous... » Jean-Pierre de Caussade (1675-1751), Avis et Maximes, Sur la paix intérieure, in "Anthologie Mystique", Textes choisis et présentés par Max Huot de Longchamp, Centre Saint-Jean-de-la-Croix, FAC 1999. |
« Si tu as le moindre bon sens, comprends donc que tu es fait pour la gloire de Dieu et le bonheur éternel. C'est là ton but, le centre de ta vie, le trésor de ton coeur. Si tu atteins ton objectif, tu seras heureux ; si tu t'en écartes, tu feras ton malheur. Tout ce qui t'y mène, tiens-le pour bon ; tout ce qui t'en détourne, c'est mauvais. » Saint Robert Bellarmin (1542-1621), La montée de l'âme vers Dieu, I, 6. |
Message de Benoît XVI aux étudiants de Grande Bretagne ce vendredi 17 septembre 2010 « Ce n'est pas souvent qu'un Pape... ait la possibilité de parler à des étudiants de toutes les écoles catholiques d'Angleterre, du Pays de Galles et d'Ecosse à la fois. Et puisque j'ai cette chance en ce moment, j'aimerais beaucoup vous dire une chose. J'espère que parmi ceux d'entre vous qui m'écoutent aujourd'hui, se trouvent des futurs saints du XXI siècle... Il se peut que certains d'entre vous n'aient jamais pensé à cela auparavant. Il se peut que certains d'entre vous pensent qu'être un saint ce n'est pas pour eux. Permettez-moi vous expliquer ce que je veux dire. Lorsque j'invite les jeunes à devenir des saints, je leur demande de ne pas se contenter de la seconde place. Je vous demande de ne pas poursuivre un but limité en ignorant tous les autres... Le bonheur est quelque chose que nous voulons tous, mais un des grands drames de ce monde est que tant de personnes ne le trouvent jamais, parce qu'elles le cherchent là où il n'est pas. La clef du bonheur est très simple - le vrai bonheur se trouve en Dieu. Nous devons avoir le courage de mettre nos espérances les plus profondes en Dieu seul, non pas dans l'argent, dans la carrière, dans les succès de ce monde, ou dans nos relations avec d'autres personnes, mais en Dieu. Lui seul peut satisfaire les exigences profondes de nos cœurs. » « Non seulement Dieu nous aime avec une profondeur et une intensité que nous pouvons à peine essayer de commencer à comprendre, mais il nous invite à répondre à cet amour... Et dès que vous devenez l'ami de Dieu, tout commence à changer dans votre vie... Vous êtes attirés par la pratique des vertus. Vous commencez à considérer l'avidité et l'égoïsme et tous les autres péchés tels qu'ils sont réellement, des tendances destructrices et dangereuses qui provoquent de profondes souffrances et causent un grand préjudice... Vous commencez à éprouver de la compassion pour les personnes en difficultés et vous désirez vivement faire quelque chose pour elles... Et si tout cela est important pour vous, alors vous êtes bien sur le chemin qui mène à la sainteté... Il y a toujours un cadre plus grand qui dépasse les matières que vous étudiez, les différentes compétences que vous apprenez. Tout le travail que vous faites se situe dans le contexte de la croissance de cette amitié avec Dieu et de tout ce qui découle de cette amitié... Ne vous enfermez jamais dans des limites étroites. Le monde a besoin de bons chercheurs, mais une perspective scientifique devient dangereusement étroite si elle ignore la dimension religieuse et éthique de la vie, tout comme la religion devient étriquée si elle rejette la légitime contribution de la science pour notre compréhension du monde. Nous avons besoin de bons historiens, philosophes, économistes, mais si la compréhension de la vie humaine à travers leur domaine particulier est trop étroitement polarisé, ils peuvent nous amener à nous égarer gravement. » Source : VIS 20100917 (750) - V.I.S. (Vatican Information Service) |
« L'oraison est en quelque sorte le soleil et le centre de toutes les occupations de la journée. » Père Marie-Eugène de l'Enfant-Jésus (1894-1967). |